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3 commentaires
Jean-Claude Pomerleau Répondre
7 février 2019(sources) Frontières de Québec
Loi de l'extension des frontières de Québec, 1912
Sovereign injustice : forcible inclusion of the James Bay Crees and Cree territory into a sovereign Québec.
Éric F. Bouchard Répondre
14 février 2019Je voulais simplement vous signaler que la loi de 1898 n’a rien à voir avec celle de 1912. Qu’elle fixe la frontière de la Province of Quebec telle qu’elle était depuis 1774. Et qu’en conséquence, au sud de la rivière Eastmain, notre territoire n’était pas contestable.
De la même manière, je vous disais que vous confondiez notre droit à l’autodétermination avec un droit de sécession du Québec. Si le droit de sécession de la province est une possible fiction dans le cadre constitutionnel actuel, cela n’entraîne pas que le droit à l’autodétermination des peuples en soit une.
Et encore faut-il préciser qui se trouve concerné par ce droit. Vous semblez ignorer que ce droit s’applique aux nations historiques ne disposant pas d’un État national. Autrement dit, dans notre cas, la nation canadienne-française toujours en quête d’un État qui puisse ouvertement servir ses intérêts. Le « peuple québécois », de création récente et de nature pluri-identitaire, ne saurait prétendre à ce droit, ne serait-ce du fait que l’une de ses composantes majeures -la « communauté québécoise d’expression anglaise »- , noyau originel de la nation canadian, s’autodétermine déjà, depuis 1867, 1931 ou 1982, selon diverses écoles.
Ainsi, ce n’est pas parce que «la force prime le droit» que notre droit à l’autodétermination serait inopérant ou inexistant, mais bien parce qu’on en a dépossédé la nation canadienne-française. N’eut été de la fiction du « peuple québécois », le premier référendum eut été possiblement remporté de peu en 1980 et celui de 1995 eut connu un résultat largement gagnant. Cela n’aurait certes pas réglé toutes choses, mais le rapport de force avec Ottawa nous eût été beaucoup moins défavorable.
Ne pouvez-vous pas au moins convenir de cela?
Pour le reste, il faut certes admettre que, souvent dans l’Histoire, «la force prime le droit», mais cela ne signifie pas qu’il faille en faire un absolu. Les Irlandais, les Finnois et combien d’autres ont subi, comme les Canadiens-Français, des siècles de conquête, sans que la conviction de leur bon droit ne s’éteigne pour autant. Ils ont, à terme, obtenu leur indépendance à force d'abnégation et de courage.
Les Canadiens-Français auraient sans doute pu y parvenir eux-aussi, n’eût été de la québécitude, de cette pure idéologie progressiste reposant sur un autodénigrement national et sur une démission historique dont vous vous faites ici le relais.
Éric F. Bouchard Répondre
7 février 2019Un exemple M. Pomerleau de ce qu’un cercle de réflexion élargi pourrait vous apporter.
La loi de 1898 intitulée « An Act respecting the north-western, northern and north-eastern boundaries of the province of Quebec » n’agrandit pas le Québec comme vous l’affirmez. En cela vous faites le jeu des adversaires fédéralistes qui confondent à dessein cette loi avec celle de 1912.
En 1898, le législateur fixe une frontière qui ne l’avait jamais été auparavant, celle entre la Compagnie de la Baie d’Hudson et le Canada de la Nouvelle-France. La province de l’Ontario l’avait exigé pour délimiter son propre territoire, ce qui sera fait en 1878. En 1898, on enregistre la contrepartie québécoise qui découle de cette initiative.
En clair, dès 1898, on reconnait que l’Abitibi et la Jamésie jusqu’à la Rivière Eastmain ont toujours fait partie du Canada de la Nouvelle-France et que, depuis 1774, elles font partie de la Province of Quebec.
Cela signifie que ce vaste territoire est non contestable par le Fédéral et que, notamment, la Convention de la Baie James aurait dû en tenir compte. Un détail? C'est pourtant là plus du quart du Québec dont il est question.