FOLIE SOCIALE

Trois hommes blancs

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Un régime totalitaire woke se met doucement en place


Vendredi soir. Je suis invité à un événement social dans un resto. Une trentaine de personnes sont présentes. Des écrivains, des intellectuels, des chroniqueurs, des profs...


FIN DE NON-RECEVOIR


J’aperçois un gars que j’aime bien. Il produit et réalise des documentaires depuis de nombreuses années, des films brillants, émouvants, percutants, qui jettent un regard inédit sur des pans de notre histoire.


« Hey, comment ça va ? Es-tu en préproduction, prépares-tu un nouveau documentaire ?


— Es-tu fou ? Je suis un homme blanc hétérosexuel de plus de 50 ans, voyons !


— Et... ?


— Et avec les nouveaux paramètres des institutions subventionnaires, je n’arrive pas à trouver du financement...


— Tu me niaises ? Voyons, tes films ont toujours remporté un franc succès, remporté des prix, lancé des débats ! 


— Eh oui ! Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, les règles du jeu sont différentes...


— T’es en train de me dire que même avec ton bagage et ton expérience, tu n’arrives pas à monter tes projets ?


— Non... Et puis, regarde nos télés publiques, qui diffusaient ce genre de documentaires... C’est woke mur à mur, alors...


— Alors quoi ?


— Ben, je vais me recycler. Faire autre chose... »








LE PROCÈS DE KAFKA


Quelques minutes après, Sophie me présente le mari d’une de ses amies. Un prof hyper respecté, une sommité dans son domaine. 


L’homme, sympathique, me dit qu’il vient de prendre sa retraite.


« J’en avais marre du climat de censure qui régnait dans l’institution où j’enseignais. Bien avant l’affaire Lieutenant-Duval, à l’Université d’Ottawa, je me suis fait traiter de raciste parce que j’ai parlé du livre Nègres blancs d’Amérique, de Pierre Vallières. 


« Une étudiante m’a dit que c’était épouvantable de prononcer ce mot en classe. Je lui ai répondu : “Mais c’est le titre d’un livre qui a marqué l’histoire du Québec, qu’est-ce que tu veux que je fasse ?” Rien à faire... Même mes collègues me critiquaient, en disant que j’aurais dû faire attention, qu’après tout, c’est un mot épouvantable, blablabla...


« Je me sentais comme dans un roman de Kafka !


« Il règne un véritable climat de peur dans les universités, et c’est de plus en plus difficile de traiter de certains sujets, d’enseigner certaines choses...


« Et tu ne te sens pas appuyé par la direction...


« Alors je suis parti... »


PERSONA NON GRATA


Au souper, je suis assis à côté d’un politicien.


Il me dit que récemment, il voulait présenter une conférence dans une université, mais qu’on a refusé de le recevoir sous prétexte qu’on ne pouvait garantir sa sécurité.


Car, imaginez donc, le gars voulait parler de liberté académique, mais aussi – scandale ! enfer et damnation ! – de nationalisme... 


Et paraît que le mot nation est maintenant un mot radioactif, péjoratif, synonyme d’intolérance, de fermeture...


Alors on craignait des réactions violentes de la part de certains étudiants militants. 


D’autant plus que le politicien en question est blanc.


La race des oppresseurs, des colonialistes...


Alors il n’a pas pu y aller. La direction de l’université a plié les genoux devant les menaces larvées d’une bande de crinqués.


BOF...


Tout ça, au cours de la même soirée.


Mais j’imagine que ce ne sont que des anecdotes. 


Qui ne veulent rien dire...











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