Si je faisais partie d’un groupe idéologique controversé et que j’organisais une manif la semaine prochaine, savez-vous ce que je souhaiterais de tout mon cœur ?
Que Jaggi Singh et les casseurs du Black Bloc se pointent à ma manif et foutent le bordel.
Je pense que j’allumerais des cierges et que je monterais à genoux les marches de l’Oratoire pour que ça se produise.
LES MEILLEURS AMIS DE LA DROITE
Car c’est bien connu, la gauche radicale ne nuit pas à ses ennemis : elle les aide !
Je suis sûr que les gens de La Meute se sont fait des high fives quand ils ont appris que Singh et sa bande de casseurs allaient se pointer à leur manif.
« Yes ! Ils vont tout casser sur leur passage et provoquer les policiers, on n’aura qu’à manifester en silence pour passer pour des petits minous dégriffés ! Remerciements à Jean XXIII pour faveur obtenue... »
Le piège était gros comme ça, et les grands intellos de la gauche radicale sont tombés en plein dedans.
Si Singh voulait vraiment sensibiliser la population à l’importance de joindre son combat contre « le fascisme et l’extrême droite », il respecterait la loi, dévoilerait son identité lorsque les policiers lui demandent son nom et aurait un comportement au-dessus de tout soupçon.
Mais il s’en fout.
Il ne veut pas parler à la population, il ne veut pas mettre Monsieur et Madame Tout-le-monde de son bord, il ne veut pas que « la masse » joigne son mouvement, c’est le cadet de ses soucis.
Il veut juste paraître cool aux yeux de sa bande.
LE KEITH MOON DES MANIFS
En fait, on a l’impression qu’il n’y a qu’une chose qui a de l’importance pour Jaggi Singh : Jaggi Singh lui-même.
La cause, il s’en balance.
Si le combat antifasciste lui tenait à cœur, le « Che Guevara » de la gauche radicale québécoise n’agirait pas comme lui et comme ses « camarades » ont agi dimanche dernier. Il dénoncerait la violence, comme Gabriel Nadeau-Dubois l’a dénoncée.
Mais non.
Il provoque et fout le bordel, en espérant que les flics finissent par le menotter.
C’est comme Keith Moon, l’ancien batteur des Who.
Les gens n’allaient pas le voir pour l’entendre jouer de la batterie. Ils espéraient juste qu’il poigne les nerfs, qu’il vomisse sur scène et qu’il détruise ses instruments.
Son talent de musicien, les spectateurs s’en foutaient. On voulait juste qu’il fasse le pitre.
Idem pour Jaggi Singh.
Le gars ne va pas à des manifs pour passer un message. Il va à des manifs pour se faire arrêter.
C’est ça son trip.
Se faire photographier en train de se faire passer les menottes par des « méchants, méchants » policiers.
Je suis sûr que, lundi matin, il découpait les journaux pour coller les photos de son arrestation dans son scrapbook.
UN CLOWN
Certains vont au Défilé de la fierté gaie pour voir des gars tout nus avec des plumes dans le cul.
Et on va aux manifs de la gauche radicale pour voir Jaggi Singh se faire arrêter.
C’est un classique.
Singh ne le sait pas, mais il est devenu une joke.
Ce n’est pas un militant, c’est un showman.
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