Accommodements raisonnables

La controverse Taylor se poursuit

Charles Taylor - le prix du multiculturalisme...


Pour avoir accepté une bourse de 1,8 M$ d'une fondation faisant la promotion de religion, le coprésident de la Commission sur les accommodements raisonnables Charles Taylor doit démissionner.
C'est l'avis du militant David Rand, conseiller au Mouvement laïque québécois (MLQ), un organisme prônant la séparation des Églises et de l'État et l'exclusion des religions dans les institutions publiques.
«Charles Taylor copréside une commission sur la place de la religion dans la société dans le contexte d'un état laïque. Or, il reçoit un prix qui ne fait que souligner son parti pris anti-laïque. C'est très douteux. Il devrait démissionner», explique M. Rand
Cette position est personnelle. Elle n'a pas été officialisée par le MLQ. «Mais elle est partagée par plusieurs de ses membres», dit le militant.
De fait, Henri Laberge, le président du MLQ, ne demande pas la tête de Charles Taylor. Le contraire aurait été malvenu, car l'organisme doit présenter un mémoire à la Commission sur les accommodements raisonnables cet automne.
«Je souhaite qu'il soit attentif à ce qu'on va dire et qu'il demeure objectif», affirme Henri Laberge.
Charles Taylor réagit
Rappelons que Le Journal rapportait hier que Charles Taylor avait accepté en mars dernier, soit moins d'un mois après sa nomination à la coprésidence de la Commission, une bourse de 800 000 livres sterling (1,8 M$ CAN selon le taux de change de l'époque) de la Fondation John Templeton.
Cette fondation promeut l'idée que les pensées spirituelles et scientifiques ne sont pas incompatibles.
Charles Taylor n'a nullement l'intention de démissionner. «Ce serait ridicule. Ça ne présume d'aucun parti pris dans les problèmes sociaux et religieux que le Québec affronte», dit ce philosophe et professeur émérite de l'Université McGill.
Il ne voit pas en quoi sa crédibilité et son objectivité doivent être remises en cause. «Ce prix a aussi été donné à des non-croyants, des physiciens, des cosmologues, des gens qui ont des prises de positions politiques très laïques. Il n'est pas voué à des fins de créationniste et de confessionnalité», explique M. Taylor.
La Commission de consultation sur les pratiques d'accommodements reliées aux différences culturelles a débuté ses travaux en mars. Des consultations publiques sont prévues aux quatre coins du Québec du 10 septembre au 30 novembre.


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