La communauté juive déçue

PLQ - le parti du Canada... anglais, du West-Island, des fédéralistes purzédurs


Pelchat, Martin - Pour la première fois en 37 ans, un gouvernement libéral du Québec ne compte aucun ministre provenant de la communauté juive. Et B'nai Brith, qui se présente comme le principal organisme de défense de ses droits, ne le digère pas.
"C'est très loin d'être un Conseil des ministres représentatif de la population", déplorait hier Steven Slimovitch, avocat-conseil pour cette organisation. "C'est grave ! Il y a trois Juifs à la Cour suprême du Canada sur neuf juges. Ici, il y a 0 (ministre juif) sur presque 20. On pourrait facilement penser que la communauté juive, au Québec, c'est une couple de centaines de personnes."
"C'est regrettable que le premier ministre n'ait pas vu l'importance d'avoir un représentant d'une communauté aussi importante sur la scène québécoise, ajoute Me Slimovitch. On pense que c'est une erreur, tant pour la communauté juive que pour la communauté anglophone."
Cette absence est d'autant plus regrettable qu'au moment du délicat débat sur les accommodements raisonnables, il importait à la communauté de pouvoir véhiculer sa position au Conseil des ministres, dit Me Slimovitch. "Parce qu'on est très au courant de l'opinion d'autres partis", poursuit-il, évoquant l'ADQ. "On aurait eu tendance à penser que les libéraux étaient plus ouverts. Ça augure mal."
Victor Goldbloom a été le premier membre de la communauté à siéger au Conseil des ministres, en 1970, sous Robert Bourassa. Élu en 1979, Herbert Marx a été le deuxième. Lawrence Bergman, élu en 1994, est devenu ministre en 2003. Il a été écarté du cabinet mercredi.
Tradition libérale
Au Congrès juif canadien, on se montrait beaucoup plus réservés que B'nai Brith hier. C'est d'ailleurs Victor Goldbloom qui, en son nom, a dit regretter la démotion de M. Bergman, mais sans pour autant condamner Jean Charest. "Nous constatons que le premier ministre, avec un caucus réduit, choisit de diminuer le nombre de ministres autour de la table. Il a fait un choix. Nous devons le respecter."
M. Goldbloom reconnaît qu'il s'agit en quelque sorte d'une rupture avec la tradition libérale. "Mais je ne voudrais pas dramatiser cela. Par le passé, la composante féminine de la société québécoise a pu critiquer la composition des Conseils des ministres successifs et aujourd'hui, elle se réjouit des choix faits par M. Charest."


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