Le 19 juillet 1963, le gouvernement Pearson émettait un décret créant une commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme au Canada. Il annonçait du même coup que Davidson Dunton et André Laurendeau en seraient les deux coprésidents. On se rappelle que c’est grâce à requête de ce dernier si cette commission a vu le jour. C’est en tant que rédacteur en chef du Devoir que Laurendeau l’avait réclamé en éditorial le 20 janvier 1962.
Demande faite alors que John Diefenbaker est premier ministre. Qui lui fit sourde oreille. Or, le 8 avril 1963 le parti conservateur est renversé et le nouveau premier ministre, le libéral Lester B. Pearson comblera les vœux de Laurendeau.
Celui-ci vient alors de remplacer Gérard Fillion à la tête du Devoir. Avant de démissionner du journal, il a dû insister auprès de Pearson pour que l’enquête porte, non seulement sur l’état du bilinguisme au Canada, mais également sur le biculturalisme. Demande acceptée.
Il y a donc cinquante ans, le gouvernement Pearson, par un décret créant cette commission, reconnaissait qu’il y avait deux nations au Canada. Reconnaissance éphémère puisqu’au court printemps Laurendeau succéda un dur hiver Trudeau. Lequel n’a pas encore fini de finir
1963 à 1968 : Le court printemps Laurendeau
En début d’un reportage de Radio-Canada couvrant la première audience publique de la commission tenue les 9 et 10 novembre 1963 à Ottawa, Jacques Fauteux présente ainsi son mandat : « Deux cultures, deux langues, le français et l’anglais. Une confédération, le Canada fondé par deux peuples en principe égaux. »
Le journaliste François Morissette dessine ensuite un portait général des premières interventions entendues par les commissaires. « Elles auraient fait ressortir, déclare le journaliste, qu’à part quelques exceptions, les notions de multilinguisme et de multiculturalisme ne rentraient pas dans le cadre de la commission. Il est apparu que la grande majorité des personnalités, qui s’y sont présentées, approuvent l’interprétation qui a été faite de son mandat. »
Le reportage nous présente ensuite deux de « ces quelques exceptions ». La première, nous annonce Fauteux, provient d’un représentant canado-polonais. En bref, le monsieur insiste pour que le Canada forme « une nouvelle confédération ». Il déclare ensuite que le groupe qu’il représente va tout faire pour que « cette nouvelle assemblée soit le reflet de la mosaïque canadienne». Image prémonitoire du Canada Trudeau qui s’en vient : lors de cette intervention, une caméra nous montre un gros plan d’une personne du public assistant aux audiences. Et on y reconnait René Lévesque, alors ministre du cabinet Lesage. Un Lévesque posant un doigt inquiet contre sa tempe.
« Nous rejetons, tout principe qui porte à reconnaître ou à laisser entendre la supériorité d’un groupe de Canadiens par rapport aux autres, que ce soient sur la base de leur origine ethnique, de leur culture ou de ce qu’on appelle leur droit historique antérieure. » Pendant que l’on entend en sourdine le monsieur débiter ces phrases en anglais Jacques Fauteux accorde une pose à l’interprète pour nous annoncer qu’il s’agit maintenant d’un délégué canado-ukrainien.
Suite à ces deux interventions, Fauteux nous annonce que des voix plus raisonnables se sont également fait entendre, entre autres, celle de Michael Garber du Canadian Jewish Congress. Et Fauteux de dire que Michael Garber « s’est élevé en termes vigoureux contre l’éparpillement que constitueraient le multilinguisme et le multiculturalisme au Canada, qu’il en a soulevé les dangers et les inconvénients, estimant que seule la dualité française et anglaise était valable.»
Il semble bien qu’une majorité des dix commissaires se sont ralliés aux arguments de Michael Garber plutôt qu’à ceux des deux intervenants précédents si l’on se fie à ce que l’on pourra ensuite lire dans le rapport préliminaire de la Commission en date du 25 février 1965.
Dès les pages du rapport, la pensée humaniste de Laurendeau transparait. « L’idée maîtresse du mandat, peut-on y lire, c’est l’égalité entre les deux peuples qui ont fondé la confédération canadienne.» Il semble donc que les délégués polonais et ukrainienne n’ont pas convaincu la majorité des commissaires. Et que la pensée de Laurendeau a prévalu. Sans avoir peut-être trop tenu compte de l’avis des amis de Trudeau, surtout de son mentor, Franck Scott, et de Jean Marchand.
Le concept « d’égalité culturelle » se trouve donc à la base de l’approche choisie et elle est clarifiée. Il ne s’agit pas de l’égalité des citoyens au sens courant, peut-on y lire en page 16, cette égalité est inscrite dans nos législations (…). L’objet principal de nos analyses est autre : il s’agit pour nous du citoyen en tant qu’il participe à l’une des deux cultures; c’est l’égalité de l’anglophone et du francophone en tant que tels, quelle que soit d’ailleurs leur origine ethnique. »
En 2003, à l’occasion du quarantième anniversaire de la commission, le sociologue Simon Langlois publie un texte dont le titre parle par lui-même : Le biculturalisme oublié. Langlois explique comment, à un moment donné, la commission a effectué un virage.
« Les deux premiers rapports publiés par la commission, écrit-il, examinent au passage la situation des minorités de langues officielles, la situation des immigrants et celles des Amérindiens, mais elle ne leur accorde pas une place centrale. Ces trois questions sont abordées, mais du point de vue des deux sociétés globales qui constituent les milieux d’intégration de ces trois types de minorités. Les choses vont changer après le décès de Laurendeau, surtout sous le gouvernement Trudeau dans les années qui vont suivre le rapport final.»
L’histoire nous offre de drôles de rendez-vous, Laurendeau meurt le 1er juin 1968 et, 24 jours plus tard, Trudeau remporte sa première victoire en tant que premier ministre du Canada. Débute alors une grave période de glaciation pour le Québec.
1968 à …, un long hiver Trudeau qui n’en finit plus
Dans La grève de l’amiante, un essai collectif publié en 1956 et dont il a été le coordinateur, Trudeau cite un texte de Laurendeau paru dans L’Action nationale en 1943. En tant que directeur de cette revue, Laurendeau y blâme le premier ministre Godbout d’avoir accepté un amendement à la constitution permettant au gouvernement fédéral de s’attaquer au problème du chômage.
« Cette attitude est assez surprenante, écrit Trudeau, étant donné les attitudes rétrogrades qui avaient toujours caractérisées la politique sociale au Québec. La recherche du self-government est une démarche admirable bien sûr, à condition qu’on ait véritablement l’intention de gouverner. »
Dix ans plus tard, même si, au Québec depuis la Révolution tranquille l’intention de gouverner est plus que palpable, l’écrivain Trudeau reste méfiant quand à la capacité des Québécois de se prendre en mains…disons, de façon démocratique. C’est ce qui le motive à se mouiller en politique sous la bannière du Parti libéral du Canada. Question, disent les deux autres colombes qui font le saut avec lui, « d’équilibrer les forces entre les deux paliers de gouvernement». Oh Ya!
C’est Trudeau qui devint vite la vedette rejetant fortement dans l’ombre Marchand, Pelletier…et même Pearson. À la conférence fédérale-provinciale du 5 février 1968, alors que ce dernier vient tout juste de déclarer que « sont bien fondées les raisons qui font que le Canada français est actuellement profondément mécontent de sa place dans la confédération », c’est avec un tout autre discours quoi sort ensuite de la bouche de son ministre de la justice.
À la volonté de Daniel Johnson qui exige une nouvelle constitution où le Québec bénéficierait d’un statut particulier, Trudeau profite de l’occasion pour dénoncer la thèse des deux nations. « Il faut reconnaître aux Canadiens français des droits linguistiques et culturelles qu’ils ont raison de réclamer mais dans un Canada à dix. Il n’y a pas de place pour un Canada à deux.»
Juste avant de mourir, André Laurendeau venait de voir condamner son approche de deux sociétés au Canada. Et pas par n’importe qui. Par cette déclaration de guerre au Québec, Trudeau venait de gagner les cœurs du Canada anglais. La preuve nous était à nouveau faite qu’une majorité d’Anglo-Canadiens n’ont jamais accepté la thèse des deux peuples fondateurs. Ni celle des deux nations.
Le 6 avril 1968, Trudeau devient chef du PLC. Et Premier. Le 24 juin, il accepte l’invitation d’être assis à la tribune d’honneur et d’assister au défilée du 24 juin. L’échauffourée que sa présence provoque lui fait gagner d’avantage de suffrages au scrutin du lendemain.
Claude-Jean Devirieux est suspendu par Radio-Canada pour avoir donné une description trop exacte de qui se passait rue Sherbrooke. En réaction, ses confrères débrayent. Radio-Canada n’a donc pas pu diffuser la soirée des élections du lendemain, 25 juin.
Qu’à cela ne tienne ! Trudeau veille aux grains. Conscient que la télévision a joué un rôle considérable dans l’évolution des idées au Québec, c’est depuis longtemps qu’en sous mains, il presse Ottawa de « normaliser » l’institution. Son jour est arrivé.
Tout de go, il y place ses hommes. Et menace les journalistes de les faire essuyer des vases chinois s’il ne se réforment pas. L’autocensure s’installe à Radio-Can. Dorénavant, ni Fauteux, ni tout autre journaliste ne doit se permettre de commenter comme « déraisonnables » les propos multiculturels d’un Canado-ukrainien. Finies les folies! Bye Bye, Pearson! Bye Bye, Laurendeau!
Comme ce texte sert surtout à démontrer comment l’hiver Trudeau n’a pas encore fini de finir, ne faisons ici que surfer sur les sombres mais trop connus épisodes de la carrière politique de notre prêcheur de démocratie. Quand, par exemple, il a dit sur ton méprisant que Robert Bourassa était un mangeur de hot-dogs. Tout simplement parce que le premier ministre avait refusé de signer l’accord de Victoria.
Il est cependant certain que l’on ne peut pas passer vite sur la Crise d’octobre une loi des mesures de guerre sortie express des boulles à mites pour donner une leçon au Québec. Ni sur les cinq cents personnes écrouées sans raison alors que la GRC savait très bien où se nichaient les kidnappeurs de Cross et de Laporte. On le sait maintenant : la mort de ce dernier aurait pu être évitée. De ce glacial automne 70, on sait surtout que le jeune Bourassa ne comptait nullement dans la stratégie globale des évènements.
Dans le Just watch me de Trudeau, il y avait l’intention de briser le mouvement indépendantiste. Avaient été faits tout autant dans cette intention, le vol de la liste des membres du PQ et l’incendie des granges par la GRC.
Malgré ces tentatives de déstabilisation, le PQ prend le pouvoir en 1976 et le premier référendum sur la souveraineté aura lieu le 20 mai 1980. Le 14, au Centre Paul-Sauvé, Trudeau promet aux Québécois que, si le non l’emporte, « tous ses députés mettront leur siège en jeu afin qu’il y ait du changement au Canada».
Dans son livre La bataille de Londres, Frédéric Bastien nous donne une précieuse information quant aux intentions réelles d’un Trudeau tenant si mordicus à ce qu’une constitution rapatriée contienne une charte. En octobre 1980, il envoie à Londres son adjoint parlementaire aux affaires extérieures. Mark MacGuigan a comme mission de convaincre la classe politique britannique de voter dans les plus brefs délais la loi permettant de rapatrier la constitution au Canada.
Opération essentielle car, si Margareth Thatcher est gagnée à l’idée d’un rapatriement sans l’accord des provinces, il en va tout autrement de la part de certains parlementaires. Comment leur faire comprendre que cette constitution contienne une charte donnant plein pouvoir aux juges quand, dans la tradition britannique, le parlement est souverain? En boutade on dit même que la seule chose qu’il ne peut faire, c’est de changer un homme en femme.
Bastien nous explique que, pour briser l’enclave, MacGuigan a acheté l’idée d’un certain De Montigny Marchand, laquelle il fait part à Trudeau. Idée toute simple : expliquer aux parlementaires britanniques récalcitrants qu’il y va de l’unité canadienne. Fallait y penser!
Une note du ministère des affaires extérieures, spécifie Bastien en page 166, donne la nouvelle approche du Canada à Londres. (Elle) « devrait souligner que nous garantissons la protection du bilinguisme au niveau fédéral et des droits scolaires des minorités au niveau provincial.
Le chat sort du sac! Déjà en 1992 dans Negotiating with a sovereign Quebec, Michael Mendel avait vendu la mèche: ” It is obvious from many clues that the political objectives of the main sponsors of the Charter, from 1960s through the entrenchment in 1982, was to use it to defeat the popular and class-based Québec independence movement.”
Le politologue torontois avait bien cerné la raison fondamentale qui a motivé Trudeau à inclure une charte dans sa nouvelle constitution : freiner les ardeurs des membres de l’Assemblée nationale en ce qui concerne la francisation du Québec.
La charte est une perche que Trudeau tend à la communauté anglo-québécoise. Depuis que Robert Bourassa avait fait voter la loi 22 en 1975, et que René Lévesque avait renchéri avec sa loi 101, leurs élites ont tourné leur regard vers Ottawa.
Dans les officines bytowniennes, on ne sait alors que faire. Dans le passé, au nom de l’autonomie provinciale, le Fédéral n’a jamais trop réagi quand, l’une après l’autre, les provinces anglaises bannissaient l’enseignement du français dans leurs écoles. Comment agir ici, sans s’aliéner les Canadiens français du Québec et d’ailleurs?
Le livre de Bastien aurait pu s’appeler La bataille de Montréal tant le désir de Trudeau d’avoir sa charte était d’abord de permettre aux Anglo-Montréalais d’assimiler les immigrants à leur guise. Ajoutée à la Loi des langues officielles (LLO), la charte a fait la fortune des avocats québécois spécialisés en droits des minorités. Avec les années, charte et LLO ont toutes travaillé à charcuter drastiquement la Loi 101 alors qu’à l’extérieur du Québec, l’assimilation à l’anglais des francophones reste galopante malgré charte et LLO
L’hiver Trudeau perdure après son départ
Il perdure quand, en 1990, après que Mulroney et les 10 premiers ministres des provinces se soient entendus pour que le Québec devienne une société distincte, il n’a fallu que le simple fait pour le gouvernement Bourassa d’utiliser la clause dérogatoire sur le cas de l’affichage commercial pour que la communauté anglo-montréalaise – avec le soutient moral de Trudeau - se mobilise. Et réussisse à faire achopper Meech. Quel scandale que de voir le Québec utiliser ce nonobstant! On aurait dû savoir que cette clause n’a été inscrite dans la constitution qu’à la demande de « gens raisonnables». Raisonnables parce qu’anglophones et vivant dans l’Ouest.
L’hiver Trudeau a perduré quand on s’est servi de la planche à naturaliser en masse les immigrants pour gagner le référendum de 1995. Sans parler de la loi sur les consultations populaire qu’on a allègrement bafouée.
Le retour au défaitisme des Québécois
Deux films de Denys Arcand illustrent bien le défaitisme que Trudeau a développé dans l’être québécois : Le déclin de l’empire américain et les invasions barbares.
Le premier met en scène des hommes et des femmes qui étaient tous dans la vingtaine au moment de la Révolution tranquille. Ils sont maintenant dans la quarantaine. Et tous désabusés. C’est comme si le référendum de 1980 les avait secoués. Ils ont perdu leur enthousiasme des années soixante, du temps où on chantait avec Jacques Michel : « C’est le début d’un temps nouveau».
Certains et certaines sont profs au cégep. D’autres à l’université. Chose certaine, en ce chaud jour d’été dans un chalet sur le bord d’un lac de l’Estrie, personne n’a le goût de chantonner des airs révolutionnaires. On ne semble plus croire au changement. À l’implication politique. On enseigne de moins en moins aux jeunes que l’État puisse jouer un important rôle dans la vie des citoyens car on est devenu hédoniste. On aime surtout claironner sur ses frasques sexuelles. On est grandement converti à l’individualisme. Au chacun pour soi. L’action se passe après le référendum de quatre-vingt. Le vent Trudeau a soufflé.
On retrouve les mêmes personnages, mais encore plus désabusés dans Les invasions barbares. Pour la plupart, Ils et elles sont au bord de la retraite. Denys Arcand nous montre l’état vétuste de l’hôpital où Rémy a été hospitalisé. Une chance que son fils, qui fait des affaires d’or à Londres, revient de la City pour aider son père à mourir. Dans les deux films, l’argent règle les choses. Dans les deux films, le Québec de Laurendeau n’existe plus. Et celui de Trudeau est omniprésent.
Le Québec de Trudeau, c’est l’argent du fédéral qui, grâce à son ami Chrétien après le référendum de 1995, coule à flots pour nous convaincre que le Canada est « le plus meilleur pays du monde ». Avec le passage obligé des dessous des tables d’enveloppes brunes, question d’aider le PLC à mieux piéger les Québécois. Le Québec de Trudeau, c’est notre Québec Inc se déshonorant en détournant si allègrement la loi du financement populaire des partis, cette loi 2 qui faisait tant la fierté de René Lévesque.
Le Laurendeau de 2013 serait pour un Québec indépendant
Celui de 1963 était fédéraliste. Il craignait l’indépendance. Et voyait mal comment pourrait survivre un Canada avec un État indépendant isolant les Maritimes de l’Ontario. À la souveraineté du Québec, il idéalisa un utopique Canada formé « de deux sociétés égales».
Juste avant sa mort, s’il avait vu Trudeau triompher avec son Canada à dix, peut-être qu’il y aurait réfléchi.
Que penserait Laurendeau d’un Canada maintenant à 17? D’un Canada qui n’a plus besoin du Québec pour prendre le pouvoir? D’un Canada gagné à une dérèglementation favorisant le réchauffement de la planète. Et d’autres Lac-Mégantic?
Que penserait Laurendeau d’un Québec obligé de refinancer un registre d’enregistrement des armes à feu? À cause d’un Canada moins sensible aux tragédies de Polytechnique et de Dawson.
Laurendeau pourrait-il rester insensible à des médias anglo-montréalais qui, pendant ce qu’ils ont appelé le pastagate et le turbangate, ont noirci sans retenue l’image du Québec à l’étranger, question d’empêcher notre Assemblée nationale de moderniser quelque peu la loi 101. Ou de laïciser le Québec à partir du modèle français. Si ça chante aux Québécoises et aux Québécois d’aller dans cette voie, eh bien pourquoi pas? Nous en avons soupé du gouvernement des juges !
Dire que nous avons comme perspective de voir s’installer le fiston de Trudeau au 24 Sussex. Un Justin « qui n’aime pas la chicane ». Et de voir le bunker occupé par un ami de Porter. Un Couillard rêvant la nuit de signer 82. Et de voir Coderre s’imposer comme maire!
Quel changement d’air ce serait si, nonobstant le pessimisme des personnages d’Arcand, nos jeunes d’aujourd’hui avaient le goût du Québec comme arrières et grands parents l’avaient à leur âge. Et se mettaient à chanter : « C’est le début d’un temps nouveau. La terre est à l’année zéro.»
Bilinguisme et biculturalisme
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2 commentaires
Marcel Haché Répondre
1 août 2013Votre texte est magistral, Claude G. Charron
On jase. Quand même étonnant que ce soit un gouvernement souverainiste (Lévesque) qui se soit mis en frais de démontrer que la Confédération ne résultait pas d’une entente ni d’un « pacte » entre deux peuples. Le Canada français fut ainsi la première victime de la québécitude.
Le Canada français était alors une force politique considérable à l’intérieur du Parlement canadian. C’est à cette force-là que le P.Q. avait renoncé, en ne contestant pas sur son terrain, la place que Pierre Trudeau y occupait, et qui, lui, réalisait mieux que quiconque de quoi il en retournerait bientôt. Son coup de force réussi, je l’entends encore nous dire, plus tard, à propos de la durée de la Constitution de 82 et de la Chartre, (surtout la Chartre, dont les premiers ministres provinciaux du R.O.C. ne voulaient pas), je l’entends nous dire en entrevue : « vous verrez, elles sont là toutes les deux pour très longtemps ». Il avait raison.
Les indépendantistes devraient parfois entendre et prendre bonne note de ce que disent leurs ennemis. C’est partant de ce minimum que les « rapports de force » peuvent s’établir, plutôt que de miser le maximum sur un simple cantique référendaire, que le fédéral et le West Island peuvent facilement contrer.
On jase, évidemment. Il est bien possible présentement que la course soit ouverte entre Ottawa et Québec à qui va s’en aller en élection le premier, (tous les prétextes sont bons s’ils donnent la victoire) question de se donner une nouvelle légitimité, mais surtout les coudées franches… un mauvais ou un bon coup en appelant souvent un autre.
L’époque à laquelle vous référez, M. Charron, le Québec était tenu par un trio infernal : Trudeau à Ottawa, Drapeau à Montréal, Bourassa à Québec. Les gouvernements Lévesque, aussi bons qu’ils furent, et ils ont été très bons, n’ont fait que passer. Et vlà que le fiston de P.E.T. rapplique, comme si son nom suffisait à ouvrir toutes les portes, que Coderre croit pouvoir se survivre et Couillard pouvoir Nous trahir.
Cette fois-ci, le P.Q. ne s’est pas attaché les mains avec un agenda référendaire…
François A. Lachapelle Répondre
1 août 2013La lecture de votre article grandiose, historique, politique, social du pays du Québec me donne des frissons tellement la pente descendante est abrupte.
Je fais un parallèle entre une déclaration récente de Denis Coderre sur les services à offrir en anglais par la Ville de Montréal, je cite: « Moi, je n'ai pas de problème à donner des services en anglais et en français, là où le nombre le justifie » avec un extrait de votre texte, je cite: « Le livre de Bastien aurait pu s’appeler La bataille de Montréal tant le désir de Trudeau d’avoir sa charte était d’abord de permettre aux Anglo-Montréalais d’assimiler les immigrants à leur guise. Ajoutée à la Loi des langues officielles (LLO), la charte a fait la fortune des avocats québécois spécialisés en droits des minorités. Avec les années, charte et LLO ont toutes travaillé à charcuter drastiquement la Loi 101 alors qu’à l’extérieur du Québec, l’assimilation à l’anglais des francophones reste galopante malgré charte et LLO.»
Je crois que Denis Coderre se trompe de ville et semble incapable de comprendre les enjeux linguistiques de Montréal. Quelle culture l'anime? Il ferait mieux de viser la mairie d’Ottawa. Il est déjà une déchéance pour Montréal, un vase vide.