Le vote massif des néo-québécois pour le PLQ

2 - La foi gardienne de la langue - Vraiment?

Tribune libre

« Pendant des décennies au Québec, l’idéologie dominante a fait de la foi la gardienne de La langue ».

Sentence en introduction d’un texte d’un auteur anonyme que l’on peut retrouver sur la toile.
http://linguistiquement-correct.blogspot.ca/2011/06/la-foi-gardienne-de-la-langue.html.

Ce présent texte reprend avec une ironie contenue l’axiome qui a longtemps prévalu au Québec voulant que la foi soit la gardienne de la langue. Il se veut la prolongation d’un premier volet ayant été publié sur Vigile.net le 12 juillet dernier sous le titre Quand Fanfreluche a cassé la baraque.

http://www.vigile.net/1-Quand-Fanfreluche-a-casse-la

Ce premier envol m’avait été inspiré par la lecture d’un texte paru dans la Gazette du 16 mai dernier dans lequel un des deux chroniqueurs du lundi ouvre son cœur plus qu’à l’habitude.

http://montrealgazette.com/opinion/columnists/dan-delmar-heres-why-i-speak-french-with-an-english-accent

De religion juive séfarade, Dan Delmar y écrit qu’il ferait aujourd’hui tout probablement partie de la majorité franco-québécoise si, lors de l’arrivée de ses de ses grands parents marocains au Québec, les nationalistes ne les avaient pas forcés à inscrire leurs enfants dans des écoles où l’enseignement se faisait en anglais.

Ce qui m’a turlupiné dans son texte, c’est que, dans sa façon de voir de noirs desseins attribués aux nationalistes québécois, Delmar ne semble pas cerner que, ce qui était en cause à ce moment précis de notre histoire et qui a tant interféré au désir de ses aïeux, était d’ordre religieux. Certainement pas d’ordre nationaliste dans le sens reconnu comme progressiste du terme.

Et comme il semble que cette décision ait eu lieu dans les années cinquante, décennies où la religion au Québec a commencé à prendre un sérieux coup de barre, je me permets d’être aussi subjectif que Delmar l’ait dans son Why I speak French with an English accent. C’est donc sans trop de retenue qu’à l’occasion, j’utilise la première personne du singulier.

Comme je l’avais souligné dans le premier volet de ce présent texte, j’étais dans la vingtaine lors de ces années cinquante où tout bascule dans ma tête, et que tout va également basculer dans le Québec tout entier quelques dix ans plus tard,

Je me suis alors senti comme au centre de la rupture qui se produisit entre un certain nombre d’équipes montréalaises de l’Ordre de Bon Temps avec l’organisme qui les chapeautait, une rupture que Gaston Miron avait qualifiée de « schisme », et qui avait banalement été causée lorsque Guy Messier s’était permis d’inviter à se joindre à nous sa copine de théâtre de religion juive.

Au premier abord, plusieurs de mes lecteurs trouveront anecdotique d’attacher tant d’importance à une si légère turbulence s’étant produite dans un petit espace du ciel québécois. Je pense au contraire que ce léger tourbillon peut avoir l’avantage d’aider à mieux comprendre le Québec d’aujourd’hui et j’en serais ravi s’il pouvait aider quelques-uns de mes lecteurs à mieux démêler certains compliqués écheveaux de notre histoire.

Revenons donc dans les années cinquante avec le mini-conflit affectant l’Ordre de Bon Temps. Il est important de savoir que la majorité des membres de chacun des clans habitaient dans les quartiers différents de Montréal. Garçons et filles des équipes montréalaises organisant des soirées dansantes résidaient en majorité sur le Plateau Mont-Royal ou dans Hochelaga-Maisonneuve.

À ma connaissance, aucune équipe portant la bannière de l’Ordre n’a émergé à l’ouest de la barrière symbolique que constitue la Main. C’était comme si l’OBT ne pouvait s’implanter dans des quartiers avec forte mixité ethnique, comme Pointe Saint-Charles, Saint-Henri et Verdun. Nous tenterons plus loin de donner une explication quant à ce non intérêt.

Dans mon premier texte, j’avais fait remarquer comment tout un monde s’était ouvert à moi avec mon premier camp d’été de l’Ordre au lac Ouareau. C’était en juillet 1954. Les ateliers culturels me firent comprendre tout ce qu’en accomplissements personnels auraient pu m’apporter la possibilité d’entreprendre le cours classique.

J’ai également vite saisi que la plupart des organisateurs de ces camps avaient un statut social un peu plus élevé que ceux de mon milieu immédiat. Ils et elles étaient presque tous trentenaires et vivaient aux alentours du Carré Saint-Louis. À Outremont pour certains. Quant à Roger Varin semblait faire bande à part avec son lointain Cartierville comme port d’attache.

Dès les premiers moments de sa présence en atelier, le fondateur de l’Ordre m’avait fortement impressionné. Il était de toutes les discussions. Mais ce qui reste l’événement dominant de cet été 1954, ça été le bris de tabou qu’a osé perpétuer le comédien Guy Messier en invitant Kim Yaroshevskaya à venir y animer un atelier de saine harmonisation entre l’âme et le corps.

Cet événement n’avait pris de l’ampleur qu’au moment où je rentrais à Montréal. C’est chez André surtout, notre mentor dans l’équipe, que j’ai ressenti tout de suite sa forte réaction au fait que le National ait osé accepter la future Fanfreluche dans les rangs de l’Ordre.

Je comprenais mal. Parmi nous, l’ex petit ami de ma sœur, dont je tiens à ne livrer que le prénom, était celui qui, parmi nous, était de loin le plus imbus des valeurs progressistes, la preuve étant cette formidable idée que de louer un chalet à Val-David pour permettre aux jeunes vingtenaires de la ville d`y être hébergés à faibles coûts durant la saison de ski.

Il faut surtout savoir que le grand salon du chalet Beaumont servait à bien d’autres choses que de devenir une chapelle le dimanche matin. À souventes occasions, le fondateur des Feux-Follets y avait investi tout l’espace. Michel Cartier avait une formidable capacité à nous faire connaître tout un patrimoine en fait de danses provenant de nombreux pays d’Europe et d’Israël.

Il faut également ajouter que l’ami Gilles Mathieu n’aurait peut-être pas pu recycler une grange en boîte à chansons si cette idée n’avait pas germé dans sa tête lors des nombreux week-ends passés au Chalet Beaumont. On sait comment la Bute à Mathieu fait maintenant partie de notre patrimoine culturel depuis qu’un certain Félix y est allé chanter Moi, mes souliers.

André avait une grande ouverture d’esprit. Il habitait tout près du Jardin Botanique et du Château Dufresne au nord de la rue Sherbrooke. La bibliothèque familiale était bourrée de livres.

Il m’apparait fort difficile de ne pas croire qu’il n’y ait point eu la pression de la part des aumôniers imposés par le cardinal Léger afin qu’il prenne la tête de cette fronde contre la simple invitation faite à Kim d’animer un atelier dans un camp d’été.
De toute façon, cette fronde n’a pas duré, car les Troubadours neufs ont vite fait long feu.

C’est que les idées que véhiculaient le père Ambroise, les Guy Messier et Jacques Languirand dans les ateliers allaient être largement entendues dû au fait que nombre de ces intellos allaient bientôt entrer dans les chaumières grâce à notre naissante télé. Grand changement par rapport aux suppliques d’un certain père Desmarais qui, depuis des lunes à la radio, scandait au bon peuple que l’important, c’était le ciel.

Sans trop le savoir et sans que ma présence change quelque chose, j’étais au centre d’une grande mutation du Québec causée par cette simple affaire Fanfreluche. Dans les corridors de Radio-Canada, je n’en finissais pas de croiser les plus forts en gueule de nos ateliers du lac Ouareau, des artistes qui ont largement contribué à une Révolution qu’on a qualifiée de « tranquille ».

Si l’arrivée de Fanfreluche au lac Ouareau n’avait point trop dérangé en ce lieu, ce ne fut plus qu’une question de temps pour qu’elle cesse de faire des flammèches dans les équipes organisatrices des soirées dansantes dans le Sud-est de Montréal.

Mais d’où vient cet écart de pensée et de façon de voir la vie entre mon milieu et celui de ces trentenaires, animateurs et animatrices de ces camps ?

Une des raisons tient au fait qu’il y avait déjà, dans les années d’avant-guerre, une rapide évolution des mentalités parmi ceux et celles qui avaient eu la chance de faire leur cours classique, alors que les courants de pensée à la source de cette évolution ont été longtemps non avenues dans les écoles de la CECM.

La situation était d’autant paradoxale que ce furent, plus souvent qu’autrement, des clercs qui ont alors parsemé leur enseignement d’une pensée très éloignée du traditionnel thomisme. Je pense ici à ce jésuite qui a pris François Hertel comme nom d’écrivain, un patronyme que Rodolphe Dubé, natif de Rimouski, tenait à conserver devant ses étudiants de Brébeuf et d’André-Grasset.

Hertel prônait un catholicisme progressiste ayant fortement émergé au sein de la catholicité française par la pensée personnaliste de Jacques Maritain et d’Emmanuel Mounier. Il reste bien entendu que les étudiants et étudiantes ont souvent voulu explorer les autres grands courants de pensée surfant alors en France, comme l’existentialisme et le structuralisme. Et parfois même la pensée d’un certain Karl Marx. Pour les plus audacieux.

C’était l’époque des caves à chansons de Saint-Germain-des-Prés avec les Ferré et Gréco. Bien des jeunes Québécois ont thésaurisé jusqu’à la limite permise quant à leur survie afin de traverser l’Atlantique et aller vivre en ce lieu de grande effervescence culturelle. Je pense surtout ici à Raymond Lévesque et à Pauline Julien. Déjà pour eux, ce n’était plus la foi, mais bien les arts et la culture devant maintenant assurer la pérennité du français au Québec.

C’est dans ce climat pro-Rive gauche qu’à l’été 1954 au lac Ouareau , on déroule le tapis rouge pour Kim Yaroshevskaya. La jeune comédienne a alors trente ans et les deux-tiers de son existence ont été passés au Québec. En 1933 le mari de sa tante est allé la chercher à Moscou suite au décès de ses deux parents.

Arrivée à Montréal à l’âge de dix ans, les fonctionnaires de CECM ont-ils vu, en en cette frêle jeune fille, une menace pour la foi des autres enfants à leur charge? Après tout, elle était juive et avait fait partie des jeunesses communistes en Union soviétique. Ont-ils quand même accepté qu’elle occupe un banc dans une de leur école?

Je n’en sais rien, mais on peut facilement penser que si, parce que juive, elle avait eu l’obligation de fréquenter une école du Protestant School Board of Greater Montreal, elle n’aurait jamais été la Fanfreluche qu’elle est devenue. Dans les années quarante, le PSBGM ne sentait aucun intérêt à enseigner, ne serait-ce que quelques rudiments de français dans ses écoles.

Mes recherches ne m’ont point conduit à savoir de quelle façon, sa tante lui a permis de passer du russe au français dans la poursuite des ses études. À ce sujet, ma conjointe m’a quelque peu éclairé.

Dans les années cinquante, Jeannine a étudié au collège Sainte-Anne de Lachine. Elle se rappelle que dans sa classe il y avait une jeune fille de religion juive. Comme toutes les autres élèves, elle pouvait suivre l’enseignement académique donné par les sœurs. Cependant, celles-ci lui permettaient de ne pas assister aux offices.

C’est peut-être l’option qu’a prise la tante de Kim à cette époque. Avec les heureux résultats qu’il en est advenus pour sa nièce. Tout autant que pour le Québec.

Ce n’est évidemment pas le même parcours scolaire que, quelques décennies plus tard, Dan Delmar a suivi et je ne trouve aucun intérêt à le connaître. Mais ce qui m’intéresse au plus haut point, c’est la manie de ce chroniqueur, n’étant pourtant pas «pure wool English » de continuellement qualifier les Québécois de xénophobes.

Dans sa chronique du 16 mai, il accuse de ce mal les employés de la CECM qui, autour des années cinquante, ont empêché ses grands parents juifs marocains d’envoyer leurs enfants à l’école française. À son avis, les nationalistes québécois de l’époque pratiquaient un exclusivisme rétrograde.

Or, dans ce même texte, il accuse les nationalistes québécois d’après 1977 d’être également xénophobes, mais en étant cette fois trop inclusifs puisqu’obligeant les Néo-Québécois d’inscrire leurs enfants dans des écoles où l’enseignement se donne uniquement en français.

Il écrit : “ I, and a generation of Quebec millennials born to immigrant parents, became anglicized as a result of the same sort of xenophobic, identity-based policies that Quebec’s political elite continue to tell us is meant to strengthen the French language.”

Il y a d’abord une grave erreur factuelle dans ce court bout de phrase car il est faux de dire que c’est par xénophobie que ses grands parents furent obligés d’inscrire leurs enfants dans des écoles où l’enseignement se faisait en anglais. Delmar néglige un fait important, celui d’un régime scolaire qui a ici été établi à partir de critères confessionnels et non sur un principe de laïcité.

Dans le troisième volet de ce texte, j’expliquerai les raisons historiques qui ont fait que nous en sommes arrivés là. Qu’il suffise pour le moment de dire que les Patriotes prônèrent la laïcité scolaire. Ce n’est qu’après leur défaite, que Londres a enfin compris qu’il était dans son intérêt de confier l’éducation des petits Canadiens à l’Église catholique, la Couronne ne craignant dorénavant plus que le clergé incite le peuple québécois à se révolter contre sa situation de colonisé.

C’est donc l’Église qui, avant 1977, gérait le bon fonctionnement des écoles de la majorité franco-catholique du Québec. Une telle décision prise, Londres se devait d’exiger une certaine forme de dérogation pour la minorité anglo-protestante. On n’a pas été obligé de faire un dessin au gouvernement du Québec pour qu’il comprenne qu’il se devait de permettre l’établissement de commissions scolaires anglo-protestantes.

Et de celles-ci, il fallait s’attendre que le PSBGM en devienne la plus imposante et pour de multiples raisons, la première étant que la population anglo-protestante était, et l’est encore, concentrée à Montréal.

Puis, sa clientèle s’étant diversifiée, le PSBGM a pris de l’embonpoint. Elle se devait d’accepter l’inscription d’élèves pratiquant un protestantisme différent de la foi anglicane de sa Majesté, puis des élèves de religion juive, puis ceux attachée à d’autres croyances plus ou moins disparates entre elles.

À la longue, le PSBGM - appelé également « CÉPGM » selon les circonstances du moment - n’eut de protestant que de nom. La Commission des écoles protestantes du Grand Montréal était devenue une institution quasi-neutre en termes de foi. Si, en début de classe, la récitation du Our father est restée longtemps de mise, l’étude le la religion a de plus en plus été reléguée aux Sunday’s schools.

La foi gardienne de la langue, ça voulait certes dire quelque chose pour les administrateurs francophones de la CECM, mais ne n’est définitivement pas par xénophobie qu’il pratiquait un tel exclusivisme comme le prétend Delmar écrivant : “The catholic boards often were reluctant to admit Catholic immigrants in their French schools, much less Jews.”

Signalons d’abord qu’il est exact, comme le laisse entendre Delmar, que la CECM d’avant 1977 a souvent poussé des immigrants catholiques vers ses écoles anglophones. J’en ai reçu un témoignage concret de la part des deux sœurs de feu le conjoint italo-québécois de ma conjointe.

Dans les années cinquante, les beaux-parents de Jeannine ont été obligés d’inscrire leur enfants dans une école de la section anglaise de la CECM, une école loin de leur domicile alors qu’il en avait une tout prêt où l’enseignement se faisait en français dans la paroisse Saint-Raymond de NDG. Une telle situation ne peut être comprise qu’en remontant encore une fois dans notre histoire.

Lors des troubles de 1837 et de 1838, nombreux avaient été les Bas-canado-irlandais à prendre fait et cause pour les Patriotes. Il en connaissait quelque chose que de se battre contre les Britanniques. Il reste que ce qui les motivaient alors à se joindre aux Patriotes, ce n’était plus déjà pour eux l’axiome voulant que la foi soit la gardienne de la langue.

Dans leur cas, la religion avait vraiment pris le dessus sur leur langue originelle. En fait, pour bien des Irlandais, l’histoire a voulu que l’anglais devienne la langue la plus utilisée pour communiquer entre eux.

La CECM étant sous la coupe de la hiérarchie catholique, il n’est aucunement surprenant que la direction ait très tôt pris la décision de se greffer d’un secteur anglais, sa crainte étant de voir des parents apostasier leur foi afin de permettre l’inscription de leurs enfants dans une école du PSBGM.

Un grand nombre de parent y songèrent parce que voyant que leurs classes étaient mieux équipées et que les enseignants étaient mieux rémunérés, situation était liée au mode de financement de chacune des deux commissions, les catholiques payant leurs taxes scolaires à la CECM et les protestants au PSBGM, cette dernière en était grandement avantagée étant donné que la valeur des maisons des protestants était de loin supérieure à celle des catholiques.

S’y ajoutait un second facteur. Les jeunes sortants de ces écoles après le simple cycle du primaire, étaient très bien outillés pour se dénicher des emplois à cette époque au Québec où le Speak White était à son zénith. Une situation s’ajoutant au fait que ces écoles consacraient moins de temps à l’enseignement religieux. Et donc plus pour l’anglais et les maths.

Il faut bien comprendre que le Vatican n’a pas été insensible à la question d’apostasie en masse et qu’elle a fortement pesé pour qu’il y ait une section anglaise au sein de la CECM.

Comme il a pesé pour que s’impose une certaine forme de ségrégation dans l’organisation des paroisses à Montréal. Le plus bel exemple de ceci se trouve sur la rue Centre à Pointe-Saint Charles. On y retrouve côte à côte deux immenses temples. Côté ouest, y a été bâtie une grosse église catholique irlandaise, tandis qu’à l’est a été érigée une aussi grosse église catholique…disons : « canadienne française » pour un meilleur entendement.

Comment voulez vous que, ce décor ainsi posé, l’axiome voulant que la foi soit la gardienne de langue veuille encore dire quelque chose?

Le canal Lachine étant devenu le pôle industriel de tout le Canada, c’est la langue anglaise qui a longtemps dominé dans ce qu’on appel le Sud-ouest de Montréal. Elle a dominé tout autant dans la rue qu’à l’Intérieure des manufactures, Dans ces « Shops », les grands patrons ont bien pris soin d’aller chercher leurs cadres, les « foremen », au Royaume-Uni plutôt que d’en former sur place. Les grands « boss » sont Anglais ou Écossais et résident à Westmount. C’est l’anglais qui, haut la main, prédomine ici comme langue d’usage.

Ce n’est donc qu’à la maison, à l’école, à l’église qu’un français de moins en moins bien maîtrisé est entendu et parlé. Dans un tel contexte, peut-on finir par penser autrement qui le plus important dans la vie est de parler dans un anglais impeccable. Et possiblement, sans accent.

Ceci nous explique pourquoi l’Ordre de Bon Temps n’a pas essaimé à l’ouest de la Main. Quand, il y a dix-sept ans, j’ai déménagé à Lachine, j’ai été surpris de voir combien les organisations privées de loisirs étaient toutes dirigées et animées par de jeunes anglophones. Certes, Ils étaient devenus bilingues suite à la grande frousse provoquée par notre réveil national sur leurs parents, mais étaient peu enclins à s’intégrer davantage à la culture de la majorité. Dès lors, on peut facilement comprendre pourquoi le Parti québécois a tant de peine à faire des percées dans ce Sud-ouest.

Par contre, dans l’ancienne ville de Maisonneuve, de nombreuses entreprises appartenant à des familles faisant partie el la majorité ont été grandement florissantes.Pour un certain temps du moins. À ceci, il faut ajouter une importante migration de familles provenant du Québec rural. Il y a donc là deux facteurs qui ont produit cette grande homogénéité linguistique de l’Est de Montréal.

Forcément, ce quartier ouvrier est devenu moins complexé à propos de ses racines françaises. Quant au Sud-ouest pour ne pas parler du West-Island, il n’a pas suivi le changement des années soixante en élisant continuellement, sauf lors de quelques scrutins dans Saint-Henri-Sainte-Anne, des députés libéraux archi-fédéralistes.

Le bouquet de cette grande aliénation a été de voir un jour l’hôpital Saint-Joseph de Lachine devenir une succursale du Centre universitaire de santé McGill sans que trop réagissent les Lachinois. Avec le résultat que des médecins francophones reçoivent maintenant en anglais les résultats des tests de laboratoire qu’ils ont prescrits à leurs patients francophones. Pas mal pour un Québec où le français est supposé être la langue commune.

La foi gardienne de la langue, cela fait longtemps que cet axiome ne tient plus à Lachine qui a pourtant été la rampe d’envol pour nos explorateurs d’avant 1760. Après cette date, après surtout 1740 et l’union du Haut et du Bas-Canada, Lachine devint plutôt la rampe d’envol pour la prospérité de l’Ontario et de l’Ouest canadien. Et pour la paupérisation du Québec.

De ce fait, l’anglais devait devenir la langue à bien maîtriser pour réussir sa vie dans ce « nouveau pays ». Et pour être un bon catholique comme un très catho british archevêque est venu le clamer le dans une église Notre-Dame de Montréal bondée à craquer le 10 septembre 1910.

Nous sommes alors à la veille de la cérémonie de fermeture du premier congrès eucharistique tenu en Amérique, comme les Québécois sont reconnus comme très ouverts, et il a bien fallu entendre à cette occasion le sermon de l’archevêque de Westminster. Et il en a fait tout un sermon.

« En d’autres termes, avait proclamé du haut de sa magnificence Francis Alphonsus Bourne, l’avenir de l’Église en ce pays, et les répercussions qui en résultera dans les vieux pays d’Europe, dépendront à un degré considérable, de l’étendue qu’auront définitivement la puissance, l’influence et le prestige de la langue et de la littérature anglaise en faveur de l’Église catholique.»

On ne pouvait être plus clair. Et Durham n’avait pas mieux dit. Nos évêques prêchaient que « la foi était gardienne de la langue, alors que, comme toute institution cherchant toujours une expansion maximale, le Vatican avait tranché. Il préférait le libéralisme à la sauce anglo-saxonne de Laurier dans son Canada from coast to coast plutôt que celle des rouges au Québec. Un libéralisme trop apparenté, pour les Pie IX, Léon XIII et Pie X, au mouvement radical et anticlérical pullulant en France.

Cela ne pris que deux ans pour que les effets du sermon de Bourne aient des répercussions plus que tangibles au Canada. Ce le fut avec l’atterrissage de règlement XVII proscrivant l’enseignement en français dans les écoles séparées de l’Ontario.

Nos livres d’histoire nous ont surtout fait connaître la courageuse réplique qu’Henri Bourassa avait servie à Bourne, sur le champ et en plein dans église Notre-Dame. Mais ils n’ont que trop peu insisté sur le fait que le fondateur du Devoir s’était ensuite dégonflé. Par stricte obéissance à Pie X, il avait cessé d’être trop combattif envers le Règlement XVII.

Heureusement, d’autres voix se sont fait entendre contre un règlement prouvant encore une fois que le supposé pacte entre deux nations n’était que pure fumisterie. Il faut surtout reconnaître à Olivar Asselin le courage d’avoir alors été très avant-gardiste, lui qui, en 1913, tout juste élu président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, s’est empressé de réclamer la séparation de l’Église et de l’État.

Avec ses amis, le politicien Armand Lavergne et le journaliste Jules Fournier, Asselin étaient de ceux qui dont l’admiration était sans bornes pour le p’tit père Combes, le politicien ayant réussi à rendre l’école française laïque.

C’était en 1905, l’année où la grande Sarah Bernard est venue performer au Québec. S’il n’était point décédé quelques mois avant son arrivée, le journaliste Jean-Paul Tardivel aurait sûrement été de ceux qui ont hué la grande actrice.

Quand Delmar parle des nationalistes qui ont empêché ses grands parents à inscrire ses enfants à l’école française, il accuse donc Ignace Bourget et tous les autres évêques qui lui ont succédé. Avant même que Bourne ouvre la bouche à Notre-Dame, ceux-ci ils étaient férocement ultramontains. Aucunement gallicans. Pour eux, quand Rome parle ex-cathedra, il faut agir en conséquence. Et vite.

Ce qui était vrai en 1910 le fut encore dans les années d’après-guerre à l’arrivée au Québec des grands parents de Delmar. Comment le chroniqueur de la Gazette peut-il voir de la xénophobie chez des fonctionnaires de la CECM lesquels devaient respecter les préceptes énoncés par Bourne, à savoir que, pour le bien de l’Église, l’anglais devrait supplanter toute autre langue comme lingua franca dans le monde? Surtout en Amérique.

Qui plus est, ses grands parents étant juifs et que, dans les années-là, il n’y avait aucune section francophone au PSBGM, il n’y avait pour eux qu’une seule alternative : inscrire leurs enfants dans des écoles privées. Ce que manifestement, ils n’ont pas fait.

Par son sermon, Bourne avait donné raison à Durham et à tous les suprématistes du Doric Club des années 1830, eux qui voulaient bien un élargissement de la démocratie au Canada en autant que les Canadiens deviennent minoritaires. Nous reviendrons sur comment ils s’y sont pris pour arriver à leur fin.

Revenons sur le cas des belles sœurs de ma conjointe. Si, on les a forcées à recevoir leur enseignement primaire en anglais, il est possible que ce fusse pour remplir les classe par des enfants italo-québécois dans des écoles étant donné le flux moins grand d’immigrants venant d’Irlande. Mais il se peut aussi que les autorités de la CECM aient reçus en haut-lieux ecclésiaux qu’il fallait tenir compte du sermon de Bourne à Notre-Dame.

Un indice me fait croire que la seconde hypothèse est davantage plausible. On sait comment la très planifiée paupérisation des Canadiens français a fait que c’est en masse que des familles entières ont dû migrer vers la Nouvelle-Angleterre. Tout autour des filatures où pères et enfants travaillaient, il s’est alors fondé des paroisses à forte majorité francophone.

J’ai souventes fois entendu dire que les évêques irlando-étasuniens avaient tendance à greffer des curés unilingues anglais à plusieurs de ces paroisses. Il semble que le même stratagème d’anglicisation forcée ait été couronné de succès quand il avait été appliqué dans l’Ouest canadien sur les paroisses à forte concentration de Métis. Qu’un vigilant lecteur me corrige s’il s’avère que mes informations soient inexactes dans l’un ou l’autre de ces deux cas.

Revenons au Québec. On sait qu’avant la guerre de 1939-1945, les Italiens ont été plus nombreux que les Irlandais à y immigrer. À cette époque, une forte majorité d’entre eux ont facilement accepté de se fondre à la majorité des parlants français.
Mais Il semble que la situation ait changé dans l’après- guerre, moment où, tant les grands parents de Delmar que les beaux parents de ma conjointe, tentèrent d’inscrire leurs enfants à l’école française.

Si, parce que, n’étant point catholique, on peut comprendre que les fonctionnaires de la CECM aient dirigé les Delmar vers le PSBGM, comment par contre se fait-il qu’à l’encontre des désirs de leurs parents, de nombreux jeunes enfants italiens aient été forcés de fréquenter les écoles du secteur anglais de la CECM?

Nous sommes alors dans les années cinquante, les années de mes étés au lac Ouareau où se passe la Révolution Fanfreluche. En 1950, le Vatican avait obligé Joseph Charbonneau à démissionner comme évêque de Montréal. Au Vatican, on n’avait pas tant apprécié qu’il oblige ses curés à faire, par un certain dimanche, une quête spéciale en faveur des grévistes de l’amiante. Pie XII l’a remplacé par Paul-Émile Léger de tradition plus ultramontaine que son prédécesseur. C’est le moins que l’on puisse dire.

Cela nous amène à la crise de Saint-Léonard de 1969. Et à la loi 101 de 1977. Quel mauvais réveil ce fut pour une majorité d’anglophones que de voir ainsi le docteur Laurin proclamer que dorénavant le Québec allait être aussi français que l’Ontario est anglaise.

Très mauvais réveil en effet. Tout en s’en moquant largement, les Quebeckers ont longtemps trouvé intéressant que les French Canadians soient ainsi reclus dans ce qu’ils appellent la priest ridden society. Et voilà qu’avec les années soixante, le modèle vole en éclats.

La condamnation des Patriotes par les évêques du Québec lors des rébellions de 1837-38, les avaient fait comprendre que confier aux curés l’éducation des French Canadians étaient un gage de stabilité politique.

Que l’axiome « la foi gardienne de la langue soit devenue un puissant leitmotiv pour notre clergé ne dérangèrent si peu nos Anglos qu’ils ne virent aucun danger dans l’invitation faite aux communautés religieuses de France de venir s’installer au Québec. Ostracisées qu’elles étaient par les décisions de politiciens favorables à la séparation de l’Église et de l’État, c’est en grand nombre qu’elles acceptèrent l’invitation de l’évêque de Montréal.

Cette importante migration des communautés persécutées a eu des avantages considérables dans ce Québec d’avant la Révolution tranquille. Elle a permis à ce que, malgré notre paupérisation planifiée, nos écoles et nos hôpitaux fonctionnent assez bien, l’engagement de religieuses et religieux devenant moins coûteux que l’emploi de laïques pour l’exécution de tâches similaires.

Mais ce que les élites anglo-québécoises n’ont point vu venir, c’est que cette importante migration des communautés s’est propagée dans les collèges, et avec des clercs de moins en moins en accord avec la pensée de nos évêques ultramontains.

Dans les années trente et quarante, ces dits collèges ont formé les Roger Varin, Maurice Séguin, René Lévesque, Jacques Parizeau, Camille Laurin, Guy Rocher, Jacques-Yvan Morin, Hélène-Pelletier Baillargeon, Louis Bernard et bien d’autres, toutes gens résolues à ce que le Québec évolue vers la modernité.

Comme on dit, un papillon battant de l’aile à Singapour peut souvent causer une catastrophe à Paris. Il appert que le coup d’éclat du comédien Guy Messier au lac Ouareau a eu quelques effets sur la marche des choses au Québec,

Mais ce que le Canada anglais ne s’est surtout pas méfié, c’est d’avoir trop laissé le contrôle de la télé naissante à des jésuites défroqués, comme les a un jour sympathiquement appelés Michel Chartrand. C’est cette télé à ses premiers balbutiements qui a fini par faire la jonction entre la population moins instruite et celle des collèges.

De peine et de misère, la brèche a été colmatée par un certain Pierre-Elliot avec son Finies les folies, mais le combat est toujours à reprendre au Canada anglais pour empêcher le Québec d’en venir à son plein épanouissement.

Et quoi de mieux à la Gazette d’aller chercher un descendant d’immigrants marocains pour marteler à tous les Néo-Québécois que le Québec est xénophobe, qu’il l’était dans les années cinquante et qu’il l’est encore. On n’avait pas assez de certains imans radicaux pour culpabiliser un peuple qui, pourtant n’en finit plus d’être ouvert !

L’arrivée au pouvoir de Trudeau n’a pas seulement eu un grave contrôle sur l’important moyen de communication que fut la télé pour les échanges d’idées entre les élites culturelles et la partie du Québec moins scolarisée. En tant que sauveur de son Canada, il a fait en sorte que sa politique de multiculturalisme et sa constitution de 1982 tentent de faire oublier aux Québécois qu’ils forment une nation.

Il reste que malgré cela, nombre d’intellectuels et d’universitaires québécois n’ont pas, dans un passé pas si lointain, hésité à monter aux créneaux pour critiquer cet état de fait. On l’a surtout vu après l’échec de Meech et lors des deux référendums, celui sur l’entente de Charlottetown en 1992 et celui sur la souveraineté en 1995. Avec le résultat que nous avons passé proche de gagner ce dernier.

Il faut bien voir que si, depuis le désir de souveraineté ne progresse plus au Québec, c’est qu’Ottawa a pris des moyens encore plus draconiens pour contrôler toutes les plateformes de communication. Pour également monopoliser à ses fins tout ce qui contient de la valeur symbolique. Comme ces athlètes sachant très bien que de se couvrir de l’unifolié avant et après leurs exploits sportifs est un gage pour eux d’une carrière sportive prolongée. C’est ce que nous verrons bientôt à Rio.

Mais le plus grand moyen d’empêcher que la question nationale reprenne de la vigueur est par une augmentation massive d’immigrants au Québec. En cela, le Parti libéral du Québec a vite compris qu’une telle politique le met sur la voie de conserver le pouvoir jusqu’au jour où, finalement, le Québec devienne une province comme les autres.

Couillard l’a bien compris et pour augmenter les chances de son parti de s’éterniser au pouvoir, quoi de mieux que de diminuer le budget servant à la francisation des nouveaux venus au Québec. Ce faisant, le premier ministre va à l’encontre de ce qu’il répétait lors de sa campagne pour devenir chef du PLQ, à savoir que celui-ci revienne aux grands principes qui lui permirent de prendre le pouvoir en 1960.

Un autre moyen efficace pour que la question nationale ne fasse plus partie des débats au Québec est de museler le plus possible les universitaires par la soupoudrage des chaires de recherches du Canada. Mais un groupe de penseurs et d’intellectuels semblent quand même se faufiler et il arrive que, dans son texte du 16 mai, Delmar s’affirme encore une fois être un bon soldat du Canada contre leurs actions qu’il juge comme étant xénophobes.

Car quand on cherche à savoir ce que le chroniqueur dénonce quand il débute son texte avec « As Quebec strengthens language laws », on est franchement embêter à trouver ce quoi le complaisant Couillard a pu comploter, par au moins deux fois, puisque le mot « law » y est au pluriel, pour encore ostraciser notre « si fragile » minorité anglaise.

Ce ne peut être le projet de loi 86 sur les commissions scolaires puisqu’il a été retiré. Il ne reste que deux décisions perturbantes, la première étant l’insignifiant règlement obligeant les entreprises à s’assurer d’avoir des mots en français pour accompagner leur marque de commerce anglaise.

Et ce qui, je pense, peut être la seconde de ces « trop contraignantes lois » est la réforme du curriculum en histoire pour les élèves des troisième et quatrième années du secondaire, un décret du gouvernement Marois en 2014.

Y a été cinglant à propos de ce curriculum, l’éditorial du 17 juin de la Gazette.

https://www.google.ca/webhp?sourceid=chrome-instant&ion=1&espv=2&ie=UTF-8#q=failing%20history

S’il a fallu attendre un mois avant que ne paraisse cet édito suite à un Delmar manifestant contre un Québec imposant d’autres strengthens language laws, c’est qu’il y a malaise dans la communauté anglophone à propose du curriculum en question.

Dans cet édito du 17 juin, l’auteur morigène contre les neuf commissions scolaires anglaises. Elles n’auraient pas dû accepter de mettre tout de go en application le curriculum alors que le gouvernement leur accordait un an avant sa mise en vigueur.

La Gazette se dit le porte-voix de nombreux parents, enseignants et autres personnes devant un curriculum qu’on considère comme « promoting nationalist ideology and homogenized view of Quebec, largely ignoring the contributions and hardships of cultural and indigenous peoples».

Le gouvernement Marois avait pourtant tout fait pour qu’il reçoive bon accueil de la part de notre « minorité historique ». Elle avait affublé de deux crédibles co-présidents le comité d’experts consulté avant son choix définitif. Par ses pairs, le sociologue Jacques Beauchemin a toujours été reconnu pour sa modération. Idem pour sa collègue, Nadia Fahmy-Eid, une historienne pas plus pure-laine que Dan Delmar.

Il est évident que ce que, tant chez le chroniqueur que chez son employeur, on insiste pour qu’il y ait similitude entre l’histoire du Canada enseignée au Québec avec celle qui a cour dans le ROC.

Mission impossible De la part du ministère de l’Éducation, accepter un tel diktat serait de renier le principe voulant que le Québec forme une nation pleine et entière. Accepter que la majorité des parlants français au Québec ne forme dorénavant rien d’autres qu’une très grosse minorité au sein du Canada. C’est ce qui est continuellement recherché à la Gazette.

En ceci, il faut bien voir que, depuis les années soixante, le journal n’a jamais accepté ce qu’a vraiment voulu dire la Révolution tranquille : la fin de la priest ridden society.

Les politiciens et grands commis de l’État que nos collèges et universités ont formés ont mis de la substance aux discours de libération des estivants OBT 1954 du lac Ouareau. En acceptant Kim Yaroshevskaya dans leur rang, ceux-ci ont signifié que l’ère de la foi gardienne de la langue était définitivement terminée.

Paradoxalement, tous ces gens ont œuvré dans le sens des objectifs que Fleury Meplet a voulu donné à la Gazette, objectifs que très vite, ce journal a détournés suite au décès de son fondateur. C’est ce reniement que nous allons analyser dans le troisième volet du présent texte.


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4 commentaires

  • Claude G. Charron Répondre

    9 août 2016

    @ Normand Paiement,
    Hier, j'avais répondu à vos deux commentaires. Ça ne semble pas s'être rendu à bon port.
    Je me reprends. Je vous remercie d'apprécier mes textes, et cela, malgré leurs longueurs évidentes.
    Ce que j'aime sur Vigile, c'est le fait qu'un auteur puisse connaître le nombre de visites à son texte, même si ça ne garantit aucunement que tout a été lu. Les commentaires comme les vôtres sont un encouragement à continuer l'analyse serrée de notre société que ce veut ce méga-texte.
    Quant à votre suggestion de contacter Dan Delmar, j'attends un autre texte d'un autre lundi où il se surpassera en Québec Bashing pour lui signifier mon existence. À moins qu'un de mes lecteurs le fasse à ma place.

  • Claude G. Charron Répondre

    8 août 2016

    Merci monsieur Paiement,
    Je sais que mes textes, toujours un peu trop longs, puissent rebuter plusieurs lecteurs de Vigile. Je suis particulièrement heureux quand il s'y trouve à son bout au moins un commentaire de quelqu'un qui me dise heureux de l'avoir lu au complet.
    À propos du mythe de la foi gardienne de la langue, je crois qu'il a longtemps bien servi à notre survie comme peuple. Comme je l'ai expliqué, à lui seul, l'évêque Ignace Bourget a profité de la persécution des clercs en France pour faire venir un important nombre de soeurs et des frères au Québec, lesquels nous ont "providencement" aidé à sortir du trou. Les curés ont également poussé les femmes à faire bien des enfants. Moult fois, aux dépends de leur santé. Nous en sommes sortis aujourd'hui avec une certaine aversion collective à l'égard de toutes les religions. Nous allons voir où tout cela va nous mener. Il reste que nous formons un peuple assez particulier, merci !
    À propos de Dan Delmar, je veux profiter d'une des ses prochaines chroniques du lundi où il versera encore dans le Quebec bashing pour lui signifier mon existence.
    Claude G. Charron

  • Normand Paiement Répondre

    7 août 2016

    PS - Avez-vous songé à écrire à ce M. Delmar afin de l'inviter à corriger son erreur? Après tout, il n'est pas le seul, tant chez les anglophones que chez les francophones, à entretenir plus ou moins sciemment la confusion au sujet du nationalisme et de la religion...

  • Normand Paiement Répondre

    7 août 2016

    Chapeau, monsieur Charron!
    Ouf! que d'informations pertinentes dans ce texte qui éclaire notre passé pas si lointain!
    Le mythe voulant que la foi ait permis la survie du fait français au Canada en prend ici pour son rhume...
    Bonne continuation!