La Charte des Québécois

17 avril 1982 - la Loi sur le Canada (rapatriement)


L'histoire retient du rapatriement de la Constitution, en 1982, qu'il fut "unilatéral", réalisé sans l'accord de l'Assemblée nationale du Québec. Les politiciens québécois, fédéralistes comme souverainistes, déplorent encore aujourd'hui ce "coup de force" orchestré par Pierre Elliott Trudeau.
Paradoxalement, deux sondages publiés à l'occasion du 25e anniversaire du rapatriement montrent que les Québécois voient d'un oeil très favorable la pièce maîtresse de ce changement constitutionnel, la Charte canadienne des droits et libertés. Selon une de ces enquêtes (Strategic Counsel pour le Globe & Mail), 61% des Québécois estiment que la Charte a eu un impact positif. Dans le reste du Canada, cette proportion n'est que de 50%. Quarante-sept pour cent (47%) des Québécois interrogés croient que la Cour suprême du Canada s'est bien acquittée de son devoir de protection des droits de la personne au pays, une proportion plus élevée que dans les autres régions du pays.
Comment expliquer que les Québécois considèrent si positivement la Charte canadienne des droits et libertés alors qu'on leur répète depuis un quart de siècle qu'elle leur a été "enfoncée dans la gorge" et qu'elle a servi à "charcuter la loi 101"? Une majorité d'entre eux voient les choses de façon plus nuancée. Si elle continue certainement de déplorer que le gouvernement Trudeau a passé outre la volonté de ses représentants, la population québécoise reconnaît les bienfaits de la protection constitutionnelle des droits fondamentaux.
Bien sûr, la Cour suprême a balisé la capacité de l'Assemblée nationale de légiférer en matière linguistique. Toutefois, son intervention a mené à la mise en place de mesures plus conformes à la modération des Québécois en cette matière. Ainsi, de nombreux sondages ont montré que ceux-ci s'opposaient à l'interdiction de l'anglais dans l'affichage.
Comment comprendre que les Québécois ne soient pas plus critiques à l'égard de la Charte alors même qu'ils s'indignent des privilèges accordés, au nom du respect de leurs droits, à certains membres de minorités religieuses? En fait, cette grogne se reflète dans les sondages. Plus de la moitié (56%) des Québécois interrogés pensent que la protection accordée par la Charte à la liberté de religion peut mener à des abus, une crainte que partagent seulement 29% des autres Canadiens.
Néanmoins, au total, l'attachement des Québécois pour le principal legs de Pierre Trudeau reste intact. Sans doute parce qu'à l'instar de l'ancien sous-ministre fédéral de la Justice, Roger Tassé, un des artisans de la Charte, ils ont conclu que celle-ci "a grandement contribué à renforcer les libertés fondamentales de tous les Canadiens, à Ottawa et dans toutes les provinces, y compris le Québec et les territoires. Nos droits et libertés se portent beaucoup mieux aujourd'hui qu'en 1982."
Il serait peut-être temps de réviser ce passage de nos livres d'histoire. Pas pour effacer le constat de l'énorme erreur que fut l'exclusion du Québec, mais pour ajouter cette nuance importante: de l'avis des Québécois eux-mêmes, le rapatriement n'a pas eu seulement des conséquences négatives.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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