La bâtonnière veut savoir qui a coulé sa déclaration sous serment

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Une affaire de plus en plus louche





La bâtonnière embarrassée par une plainte pour vol dans une boutique Simons de Laval est indignée que sa déclaration sous serment ait fuité dans un quotidien montréalais ce matin, et veut une enquête.


Me Lu Chan Khuong a demandé à la ministre de la Justice Stéphanie Vallée d’ordonner une enquête publique pour savoir qui a livré un tel document.


«Ce sont manifestement des gens mal intentionnés et déçus des résultats de l’élection du 22 mai dernier qui m’a portée au poste de bâtonnière du Barreau du Québec [...] qui sont à l’origine de la mise au grand jour de documents personnels me concernant», présume-t-elle dans un communiqué.


La bâtonnière a répliqué à un article publié quelques heures plus tôt par le quotidien La Presse, qui revient sur la plainte pour vol dont l’avocate a fait l’objet. Le 17 avril 2014, elle a quitté le Simons de Laval sans payer deux jeans d'environ 230$ pièce, payant plutôt une seconde fois deux jeans achetés ailleurs qui lui avaient coûté 10$ chacun.


L’affaire a été déjudiciarisée, mais les administrateurs du Barreau ont suspendu Me Khuong dès que l’histoire a refait surface il y a un mois, peu après son élection au poste de bâtonnière.


Elle ne regarde pas les prix


L’article de La Presse ce matin révèle cette fois sa déclaration sous serment, que plusieurs autres médias ont également reçu.


«Je ne regarde pas les prix lorsque je magasine et j’achète sans budget préétabli. J’aime, je prends. Lorsque je regarde une étiquette, c’est pour la taille, jamais le prix», indique l’avocate dans la déclaration sous serment.


L’avocate rappelle aussi dans sa déclaration qu’elle connait très bien le propriétaire des magasins, Peter Simons.


«Si je devais voler intentionnellement, je n'aurais pas volé l’entreprise de mes amis. Il s'agit tout simplement d'une distraction», assure-t-elle.


À un moment clé


Pour la bâtonnière, toujours suspendue, la révélation d’un tel document est inacceptable.


«Le document diffusé contient plusieurs informations de nature privée», souligne-t-elle.


Il est même possible de le consulter presque en entier sur internet.


«Ces fuites déconsidérant (sic) l’administration de la justice», est-il écrit dans le communiqué.


Il faut dire que ces révélations surviennent à un moment clé du conflit de Me Khuong avec le conseil d’administration du Barreau, puisque la bâtonnière doit demander jeudi sa réintégration devant la Cour supérieure.


D'ailleurs, Christian Lévesque, qui s'occupe des relations publiques de Me Khuong, suggère que cette affaire est de nature politique.


«Sur 100 000 cas déjudiciarisés en 20 ans, un seul est rendu public: celui de la bâtonnière. Qui a intérêt à faire ça?», lance-t-il.


Diffamatoire


Me Khuong fustige en outre la nature «biaisée et fantaisiste» de l’article de La Presse qui affirme qu'un vol aurait bien été commis.


«Il s'agit d'une conclusion futile et diffamatoire. Aucun vol n'a été commis (...) Il s'agit d'une pure distraction et j'étais de la plus entière bonne foi. Il n'y a jamais eu le moindre soupçon d’intention coupable ici et je suis sidérée de constater qu'on y va de cette conclusion farfelue et sans fondement», lance la bâtonnière.


Elle est convaincue qu’il s’agit d’une nouvelle tentative de la déstabiliser à quelques jours de la présentation de sa requête en Cour supérieure de Québec visant à obtenir sa réintégration.




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