En marge de l'article de Louis Bernard

L'orientation stratégique

Ce qu'il y a au bout de ces gestes c'est de la déception et un sentiment d'impuissance accru, contribuant une fois de plus à la fatigue politique nationale

Chronique de Gilles Verrier


[Votre article démontre bien->11255] que les gestes de souveraineté sont depuis
toujours un élément légitime du fédéralisme. C'est dans la nature du régime
que les forces décentralisantes se mobilisent pour défendre leur intérêt et
qu'en contre-partie, ces forces soient constamment ré-équilibrées par les
gestes centralisateurs d'Ottawa. Pour tout geste de souveraineté, on compte
un geste centralisateur qui dépouille le Québec de ses pouvoirs. Qu'il
suffise de penser à l'envahissement fédéral du domaine de l'éducation et de
la santé (chaires de recherches,etc.), des travaux publics (programmes
d'infrastructures) et ainsi de suite. Au final, les "gestes de
souveraineté" ne seraient qu'une nouvelle appellation recouvrant de
vieilles réalités, une longue continuité. Peut-être une façon d'amorcer un
retour de balancier, une façon de reprendre quelque peu l'initiative.
Il
faut reconnaître que les Québécois sont sur la défensive depuis un bon
moment quant à la défense de leurs droits. Ils ont réagi en ordre dispersé
et dans la désunion à la reconnaissance de la nation par Harper, cherchant
quelque part un leadership absent. Pendant ce temps, les ténors du
fédéralisme ne ratent jamais une occasion de semer le doute sur la
légitimité d'une pratique plus musclée du fédéralisme, ce que semble
préconiser Mme Marois. Ils ont poussé les souverainistes dans les câbles,
ces derniers semblent réduits à justifier leur projet, à le vendre dans les
termes du fédéralisme.
Car comprenons-nous bien, il faut se garder de
prendre des vessies pour des lanternes. Les gestes de souveraineté dont on
parle ne sont pas la souveraineté et la souveraineté n'est pas au bout de
ces gestes. Ce qu'il y a au bout de ces gestes c'est de la déception et un
sentiment d'impuissance accru, contribuant une fois de plus à la fatigue politique nationale. L'histoire est tenace. Pour peu que le cadre politique
et historique demeure inchangé, la répétition des mêmes gestes conduit aux
mêmes résultats.
À cet égard, vous avez mille fois raison, monsieur Bernard, de pointer
vers ce qui pourrait être porteur d'avenir : l'orientation stratégique. Ce
n'est pas la politique dans le régime qui fera la souveraineté mais la
politique sur le régime.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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Gilles Verrier140 articles

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Entrepreneur à la retraite, intellectuel à force de curiosité et autodidacte. Je tiens de mon père un intérêt précoce pour les affaires publiques. Partenaire de Vigile avec Bernard Frappier pour initier à contre-courant la relance d'un souverainisme ambitieux, peu après le référendum de 1995. On peut communiquer avec moi et commenter mon blogue : http://gilles-verrier.blogspot.ca





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    21 janvier 2008

    L'entrée du fédéral dans les compétences provinciales est légalement justifiée dans la constitution par le "order and good government". Il serait assez facile ou peut etre impossible de demander un changement à la constitution pour que cette insertion ne s'applique pas aux provinces. Lors, je ne puis entrer dans le domaine de l'éducation par la porte d'en arrière sous le vocable de "order and good government". Mais n'y comptez pas, il y aura probablement une clause semblable dans la constitution Quebecoise????????
    Jacques J. Gauthier Memramcook N.B. E4K 2R9