L'occasion de mesurer l'effet du candidat local… et des sondages

Tribune libre - 2007

Il est de retour. Comme à chaque fois que l’issue d’une élection paraît
vaguement incertaine et compte tenu de notre mode de scrutin, le vote
stratégique se montre à nouveau le bout du nez. Les élections partielles de
ce lundi en sont le théâtre. Puisqu’on n’y choisira pas un gouvernement, ce
17 septembre est l’occasion idéale de lancer un message. Au gouvernement
Harper ?
Certainement pas dans la très bigarrée circonscription
d’Outremont. Avec un résultat anémique à la dernière élection générale et,
cette fois-ci, un candidat fantôme qui fuit même les journalistes, les
conservateurs sont déjà éliminés.
Du côté du PLC, Stéphane Dion agit comme
un véritable repoussoir, lui qu’un tout récent sondage Léger Marketing
couronne en tant que politicien fédéral le plus honni au Québec, avec 58%
d’opinions négatives à son endroit.
Avant le sondage CROP-La Presse de
vendredi dernier sur les partielles, ce que de nombreux électeurs
d’Outremont se demandaient, c’est sur quel candidat jeter leur dévolu pour
faire l’événement en élisant n’importe qui sauf un autre sempiternel député
libéral. En d’autres mots, qui donc, du bloquiste Jean-Paul Gilson et du
néo-démocrate Thomas Mulcair, se classait alors au second rang et devait
recevoir l’appui des indécis cherchant d’abord et avant tout à battre le
libéral Jocelyn Coulon ?
L’avance maintenant attribuée à Thomas Mulcair en
influencera certainement plusieurs en faveur du candidat néo-démocrate,
histoire de s’assurer qu’il ne se sera pas encore une fois rien passé dans
Outremont et que ce soir, contrairement à l’habitude, nous ne vivions pas
la platitude.
À l’élection générale du 23 janvier 2006, des libéraux d’Outremont
accablés par le scandale des commandites l’avaient néanmoins emporté avec
35% des voix devant le Bloc Québécois à 29%. Le NPD suivait avec 17% et les
Conservateurs, pourtant victorieux à l’échelle canadienne, fermaient la
marche avec un maigre 13% des suffrages.
Pour l’ensemble du Québec, Le Bloc
avait obtenu 42%, le PCC 25%, le PLC 21% et le NPD 7%.
Avec le sondage
Léger Marketing du 9 septembre dernier à l’échelle de tout le Québec (BQ
37%, PCC 25%, PLC 23%, NPD 9%) et quelques règles de trois, on pouvait
estimer le portrait instantané de l’opinion publique outremontaise comme
suit : Libéraux 38%, Bloc 25%, NPD 21% et Conservateurs 13%. Voilà qui,
pour les anti-Dion, aurait constitué un défi de taille.
Mais le portrait
tracé par le sondage CROP-La Presse (corrigé samedi à NPD 37%, PLC 30%, BQ
16%, PCC 8%) est très différent. Les écarts permettent d’évaluer l’effet
combiné de l’attrait pour Mulcair et de la répulsion envers Dion à environ
16 points, la moitié soutirée aux Libéraux et l’autre aux bloquistes.
Si
malgré la petitesse de la machine néo-démocrate à faire sortir le vote,
l’écart en faveur de Mulcair devait s’être creusé davantage ce soir, il
faudra assurément l’attribuer au vote stratégique généré par le tout
innocent sondage CROP-La Presse.
Pour le candidat bloquiste Jean-Paul
Gilson et les souverainistes de la circonscription, cela est bien injuste.
Christian Gagnon

Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    18 septembre 2007

    S'il n'y a pas un sérieux coup de barre, le BLOC va se défaire. Il a reculé beaucoup dans les 3 comtés et ce n'est pas à cause des sondages. Quand le BLOC prend une infirmière peu connue comme candidate contre un maire populaire de la plus grosse ville du comté de Roberval, il est battu d'avance même si c'est dans une forteresse souverainiste.
    D'une façon ou d'une autre, le BLOC aide la place du Québec dans le fédération canadienne avec les Conservateurs. Le seul parti qui peut donner un coup de main aux souverainiste est le Libéral fédéral centralisateur avec le "bien-aimé" Stéphane Dion à sa tête, digne successeur de Messieurs Trudeau et Chrétien par son intransigeance et sa hauteur envers les Québécois nationalistes qu'il pousse plus ou moins lentement vers des désirs de souveraineté ou d'autonomie.