Dans ma [chronique du 22 avril dernier->6158] il fut subtilement démontré que les conservateurs se recherchaient un alibi, non moins subtile, pour se retrouver en campagne électorale, sans que le Premier ministre canadien Stephen Harper soit dans la position de déclencher lui-même pareille campagne.
L'actualité de la semaine qui vient de s'achever fournit aux partis d'opposition à Ottawa moult raisons de faire tomber ce gouvernement : l'abandon officiel des cibles de Kyoto pour 2012, le dossier des prisonniers afghans et les nombreuses inconsistances du gouvernement Harper dans ce dossier, etc.
Devant des faits aussi troublants, les partis d'opposition ont plus d'une raison de déposer une motion de censure à l'endroit du gouvernement conservateur et justifier une élection générale au Canada.
Mais les partis d'opposition sont-ils vraiment en posture pour se lancer ainsi en campagne électorale ?
Le Bloc québécois, nous le savons, est en perte de vitesse partout au Québec, surtout dans la région de la Capitale nationale québécoise. Les libéraux sont loin d'avoir fait le plein d'appuis dans l'ensemble des provinces suite à l'élection de Stéphane Dion à titre de chef. Les verts semblent prendre de court les néo-démocrates qui, par ailleurs, n’ont guère les reins assez solides pour se lancer dans l'aventure électorale.
Si les conservateurs furent, il y a peu de temps, à la recherche d’un prétexte pour se retrouver en campagne électorale hâtive, on ne peut en dire autant des partis d’opposition, puisque rien ne semble les avantager en se lançant en une aventure pareille. Au contraire, l’alibi des partis d’opposition présentement est de tout faire en leur possible pour éviter une telle situation.
Pourtant, ne voyons-nous et entendons-nous pas les chefs respectifs s’insurger vertement à l’endroit du plan vert présenté par John Baird cette semaine. ? Qui plus est, le gouvernement n’a même pas l’obligation de présenter ce plan vert sous forme de loi à la Chambre des communes : c’est par règlements et décrets qu’il sera appliqué, affirment les observateurs de la scène politique fédérale. Au diable la démocratie parlementaire !
L’impact du non-respect des objectifs de Kyoto est grave pour l’humanité, la démonstration en a été faite assez clairement la semaine dernière. Là où nous perdons beaucoup à très court terme, c’est à la face du monde entier. Le Canada est signataire d’un engagement auquel se soumettent une grande partie des pays du monde. Un tel retrait est non seulement fâcheux pour la crédibilité des nations et peuples du Canada (dont la nation québécoise, pour le moment), mais cet abandon risque de représenter d’énormes sommes pour les industries canadiennes et québécoises exportatrices auprès de pays signataires de Kyoto, parce qu’à terme elles seront pénalisées. De plus en plus de voix s’élèvent chez les analystes financiers pour dénoncer le risque réel que représentent les occasions d’affaires qui seront ainsi perdues.
Les partis d’opposition ont un devoir de cohérence par rapport à leur discours sur Kyoto. Ils ne peuvent se soustraire à une obligation de cette envergure, puisque pour un deuxième mandat consécutif, les électeurs avaient fait le choix de se doter d’un parlement minoritaire, pour justement avoir la certitude d’être entendus par les gouvernements sur des questions qui leur tiennent à cœur, et l’environnement fait intégralement partie, à très haut degré, de ces préoccupations chez les électeurs.
L’un ou l’autre des trois chefs de l’opposition à Ottawa doit présenter une motion de censure à l’endroit du gouvernement Harper. S’ils tiennent à se gagner des appuis dans la population, c’est ce qui doit être fait. Dans le cas contraire, les politiciens de quelques partis qu’ils puissent être, vont devenir l’objet d’une vague de cynisme sans précédent, au risque de provoquer une crise de confiance de l’électorat par rapport à la classe politique dans son ensemble.
L’obligation de cohérence
L’un ou l’autre des trois chefs de l’opposition à Ottawa doit présenter une motion de censure à l’endroit du gouvernement Harper.
Chronique de Normand Perry
Normand Perry126 articles
On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projet...
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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projets plein la tête et des rêves à réaliser.
Après avoir obtenu un premier diplôme universitaire en philosophie au milieu des années ’90, Normand Perry débute sa vie publique comme pamphlétaire, exprimant ses opinions librement, ces dernières étant publiées régulièrement dans les journaux régionaux, les quotidiens et divers sites Web.
Depuis avril 2004, il travaille chez [Soleil communication de marque->http://www.soleilcom.com/], agence de publicité montréalaise, où il est au développement des affaires, en veille stratégique et aux relations publiques.
Depuis juillet 2010, il s’est vu confié un projet radiophonique à [l’antenne de Radio Ville-Marie->http://www.radiovm.com/index.aspx] où il conçoit, réalise, anime et supervise le montage d’une émission portant sur l’orthodoxie chrétienne au Québec : [Voix Orthodoxes->http://www.voixorthodoxes.org/].
Sa plume va le conduire en politique active.
Après s’être fait connaître comme pamphlétaire à partir du début des années 2000 dans sa région du Suroît, il se fait remarquer, et on lui propose la présidence de circonscription au Parti Québecois dans Soulanges au début 2005. Suite à la démission inattendue de Bernard Landry en juin 2005 comme chef de cette formation politique, Normand Perry appuie d’emblée la candidature de Louis Bernard tout en s’opposant farouchement à l’élection d’André Boisclair. Lorsque ce dernier remporte la chefferie du PQ en novembre 2005, Normand Perry démissionne de sa présidence et quitte le PQ sur-le-champ.
A l’automne de la même année il se fait élire au conseil municipal à Les Coteaux dans la circonscription de Soulanges au Québec. Il se voit confier notamment les responsabilités du comité des loisirs, où conçoit et implante un programme de subvention à l’activité sportive pour les jeunes; il occupe la vice-présidence du HLM, il aussi responsable de la sécurité publique et participe activement à la fondation de la Régie inter municipale des Pompiers du Lac-St-François (fusion des services des incendies de Les Coteaux et St-Zotique).
Lors de la création du nouveau parti politique Québec solidaire en février 2006, il en devient membre et participe au congrès de fondation à Montréal. Il se porte candidat aux élections provinciales de mars 2007 pour cette formation politique dans la circonscription de Beauharnois.
Après ces quelques années en politique active, il poursuit son œuvre de réflexion pamphlétaire, notamment sur le [Blogue de Normand Perry->http://normandperry.blogspot.com/] tout comme sur Vigile et bien d’autres médias québécois
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