Diagnostic d’une mort clinique

Chronique de Normand Perry

N.B. L’opinion exprimée par l’auteur est strictement personnelle.

Un patient est conduit à l’urgence souffrant inconsciemment de plusieurs maux, chroniques et insidieux. Depuis fort longtemps, se plaignait-il, il n’arrive pas à comprendre que son état de santé ne cesse de se dégrader. Le bon docteur l’observe de loin et se dit intérieurement « il ne m’a pas l’air d’avoir très bonne mine celui-là. Son teint est très pâle, il semble chancelant dans ses mouvements tremblants et hésitants. Son regard est vide, ses paroles sont incohérentes, bref, ça ne va pas très bien ». Le docteur ordonne que le patient soit conduit aux soins intensifs, son état requiert des soins urgents.
Après plusieurs types d’analyses et de traitements tous aussi inefficaces les uns que les autres, les organes vitaux doivent désormais être « branchés » pour maintenir un brin d’espoir de vie du patient, mais le bon docteur doit se résoudre à l’idée que ce dernier est cliniquement mort : l’âme de ce patient n’y plus, quand bien même les machines maintiendraient artificiellement le patient organiquement vivant, sans âme le patient n’a plus la substance de ce qu’il « fut ».
Une forme (le corps) sans substance (l’âme, l’esprit) n’est plus l’ombre de ce qu’elle « fut ». Imaginez un arrêt (l’octogone rouge servant à ordonner à l’automobiliste de s’immobiliser à telle intersection routière) sans le rouge (sa substance), la forme octogonale ne signifie plus rien sans le rouge. Ainsi, l’être humain ne peut être reconnu comme l’être vivant intègre qu’il « fut » sans sa substance qu’est l’âme, son esprit, d’où le diagnostic d’une mort clinique.
Mais les proches de la famille ne veulent pas entendre la vérité de ce diagnostic, et demandent unanimement au bon docteur de maintenir ce corps sans substance artificiellement en vie : « on ne sait jamais, la machine pourrait ramener l’âme au corps », pensent-ils. Ils ignorent qu’une machine ne fait rien d’autre que maintenir artificiellement la vie de ce corps. La science n’a développé aucune thérapie pour ramener au corps l’âme qui s’en est dissipée. Cela ne s’est jamais vu.
Comment devrait-on faire l’analyse d’un parti politique qui n’est plus que l’ombre de lui-même, où l’âme de ce parti, sa substance, ne semble plus habiter le corps organique de ce dernier ?
Voyons d’abord les symptômes actuels de notre patient, le Parti Québécois.
Sur le trentième anniversaire de l’adoption de la loi 101, le PQ jusqu’à maintenant fait preuve d’une absence honteuse sur la place publique, ne serait-ce que pour faire honneur, de quelque manière que ce soit, au père de cette loi, feu Camille Laurin.
Sur le quarantième anniversaire de la déclaration du « Vive le Québec libre » du général de Gaulle, le PQ a fait preuve d’une insignifiance totale en regard d’un événement gigantesquement symbolique dans cette marche vers la libération nationale du peuple du Québec francophone.
Où sont les exigences du PQ en regard de l’organisation du 400ième anniversaire de la fondation de la ville de Québec ? Qui entend quoi que ce le moindrement significatif en provenance des hautes instances du PQ en regard de cet autre événement hautement symbolique dans cette marche vers la libération nationale du peuple du Québec francophone ?
Où sont les indignations de la direction politique du PQ en regard du sommet de Montebello ? Où sont les inquiétudes de son chef en regard des intérêts nationaux du Québec par rapport à cet événement où tout est strictement conservé sous le couvert du secret ?
Il y a eu la débâcle électorale de 2007, suite prévisible et conséquente de celle de 2003.
Il y a eu la saison des idées où rien de très original ou innovateur fut proposé pour remettre le PQ sur les rails de la défense des intérêts nationaux du Québec.
Il y a eu l’épisode du déficit zéro et des conditions gagnantes qui ont marqué le début de la fin du PQ avec une démobilisation des troupes.
C’est ça que l’on veut encore croire comme un parti politique indépendantiste ? C’est ça que l’on pense être en capacité de réaliser l’indépendance politique et la libération nationale du peuple québécois francophone ?
Inepties, incohérences et absence sur moult dossiers à caractères nationaux.
Ce parti politique est cliniquement mort. Sa substance s’est dissipée. Ce qui a déjà constitué l’essence même de son combat politique a été troqué pour la soif d’un pouvoir illusoire. En effet, à quoi va servir le pouvoir au Parti Québécois s’il est devenu sclérosé dans la défense de dossiers à caractères identitaires, sociaux, patriotiques et nationaux du peuple québécois francophone ? A quoi va servir le pouvoir à ce parti s’il ne se donne pas les moyens de réaliser l’indépendance nationale ? La vraie question est de savoir à quoi peut servir un parti politique indépendantiste s’il se refuse à évoquer les questions qui viennent toucher la fibre nationaliste du peuple québécois francophone ?
Tous ces symptômes réunis démontrent que notre patient est cliniquement mort. Il marche dans les couloirs de l’Assemblée nationale peut-être, mais c’est un mort-vivant qui se traîne péniblement en attendant qu’un bon samaritain veuille bien le conduire, non pas aux soins intensifs, mais à son dernier repos.
R.I.P.

PQ

1968-2007

Squared

Normand Perry126 articles

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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projets plein la tête et des rêves à réaliser.

Après avoir obtenu un premier diplôme universitaire en philosophie au milieu des années ’90, Normand Perry débute sa vie publique comme pamphlétaire, exprimant ses opinions librement, ces dernières étant publiées régulièrement dans les journaux régionaux, les quotidiens et divers sites Web.

Depuis avril 2004, il travaille chez [Soleil communication de marque->http://www.soleilcom.com/], agence de publicité montréalaise, où il est au développement des affaires, en veille stratégique et aux relations publiques.

Depuis juillet 2010, il s’est vu confié un projet radiophonique à [l’antenne de Radio Ville-Marie->http://www.radiovm.com/index.aspx] où il conçoit, réalise, anime et supervise le montage d’une émission portant sur l’orthodoxie chrétienne au Québec : [Voix Orthodoxes->http://www.voixorthodoxes.org/].

Sa plume va le conduire en politique active.

Après s’être fait connaître comme pamphlétaire à partir du début des années 2000 dans sa région du Suroît, il se fait remarquer, et on lui propose la présidence de circonscription au Parti Québecois dans Soulanges au début 2005. Suite à la démission inattendue de Bernard Landry en juin 2005 comme chef de cette formation politique, Normand Perry appuie d’emblée la candidature de Louis Bernard tout en s’opposant farouchement à l’élection d’André Boisclair. Lorsque ce dernier remporte la chefferie du PQ en novembre 2005, Normand Perry démissionne de sa présidence et quitte le PQ sur-le-champ.

A l’automne de la même année il se fait élire au conseil municipal à Les Coteaux dans la circonscription de Soulanges au Québec. Il se voit confier notamment les responsabilités du comité des loisirs, où conçoit et implante un programme de subvention à l’activité sportive pour les jeunes; il occupe la vice-présidence du HLM, il aussi responsable de la sécurité publique et participe activement à la fondation de la Régie inter municipale des Pompiers du Lac-St-François (fusion des services des incendies de Les Coteaux et St-Zotique).

Lors de la création du nouveau parti politique Québec solidaire en février 2006, il en devient membre et participe au congrès de fondation à Montréal. Il se porte candidat aux élections provinciales de mars 2007 pour cette formation politique dans la circonscription de Beauharnois.

Après ces quelques années en politique active, il poursuit son œuvre de réflexion pamphlétaire, notamment sur le [Blogue de Normand Perry->http://normandperry.blogspot.com/] tout comme sur Vigile et bien d’autres médias québécois





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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2007

    Je trouve, pour le moins singulier, ces allusions aux allégeances de monsieur Perry. On tente de discréditer ce dernier, au lieu d'amorcer cette réflexion fondamentale sur le parti québécois. Il vrai que c'est tellement plus facile de remettre en cause le voisin que soi-même.
    Monsieur Bernard. J'ai vivement appuyé, voir incité votre père à avancer ses idées au PQ lors de la course à la chefferie 2007. Maintenant que l'impératrice y est installée, gageons que vos idées et celles de votre père seront aussi considérées que celles de Pierre Bourgault par René Lévesque. Vous nous en donnerez des nouvelles, je suis curieux ! Sincèrement !
    Les vrais décideurs au PQ, ce sont les peddleurs d'images, ces espèces de travestis MSA-souveraino-autono-beau-risqueux. Pour eux, les idées sont néfastes, car elles nuisent à l'image. Seule l'image compte. Seul le discours a une valeur. L'action, les idées ... sais pas ... euuuuuh ?

  • Luc Bertrand Répondre

    24 août 2007

    Excusez-moi si j'dérange (non, Janette n'est pas ma mère!), mais ce que je lis me prouve que les gens que nous devons convaincre et qui disent de nous "Vous êtes comme tous les autres partis, tous des menteurs et des voleurs" tend à leur donner raison!
    Cette première salve tirée, vers qui maintenant vais-je pointer mon canon?
    Allons-y sur le "p'tit neveu" Pierre Paquette. Pourquoi? Pour paraphraser Jacques Parizeau, "On ne pourra jamais faire la souveraineté sans souverainistes". Traduction libre: On ne tire pas sur ses propres troupes, surtout lorsqu'elles ont bien fait dans des conditions défavorables. Ce ne sont certainement pas les fédéralistes qui vont faire le travail à notre place, en tout cas, pas volontairement!
    Je reviens à monsieur Paquette. Je partage entièrement l'excellente réplique de Normand Perry. Quand bien même vous auriez eu raison pour tenter de discréditer celui-ci en vous moquant de ses soi-disants changements d'allégeance, je préfère de beaucoup quelqu'un qui va réfléchir avant de faire le choix le plus stratégique possible, quitte même à douter de notre argumentaire, plutôt qu'un autre qui a recours à la désinformation pour chercher à confondre les gens, y compris des sympathisant(e)s (ou ex-sympathisant(e)s) de son propre parti. Si le mouvement indépendantiste devait se permettre de perdre, de vous ou de monsieur Perry, un porte-parole pour convaincre les sceptiques, je vous laisse deviner lequel je donnerais son "4%"!
    Maintenant, monsieur Éric Bernard.
    D'abord, monsieur Perry n'est ni fédéraliste, ni même nationaliste. S'il prédit la mort du Parti Québécois, ce n'est certainement pas par plaisir comme le font nos véritables adversaires dans lesquels vous semblez le cataloguer. S'il a choisi de dénoncer publiquement une évidence que moi et des centaines d'autres partagent, c'est que le PQ, depuis la démission de Pierre Bourgault dès 1968 et hormis la période où Jacques Parizeau a su redonner la crédibilité de ce parti, s'est toujours refusé d'écouter les membres qui s'objectent, ou même simplement mettent en doute, les stratégies électoralistes que la direction du PQ impose et qui placent, le plus souvent, les actions concrètes et même la simple promotion de l'indépendance sur la touche, quitte même à adopter des positions ambiguës pour tenter de ménager la chèvre et le chou.
    Deuxièmement, la taille du membership n'est pas nécessairement une indication fiable de la santé d'un parti politique. Monsieur Turcotte vous a donné une réponse plutôt polie. En toute objectivité, à quoi auront servi les congrès à plus de 1 000 participant(e)s si la direction se réserve l'exclusivité de la préparation des documents de réflexion et que les règles de fonctionnement du parti censurent les modifications, en réduisant arbitrairement le temps alloué aux ateliers ou plénières ou en plaçant délibérément des porte-paroles aguerri(e)s afin de faire battre les résolutions les plus audacieuses?
    Je préfère, et de loin, un parti de 1 000-2 000 membres endossant unanimement un objectif commun, partageant des valeurs essentielles et cherchant à s'entendre sur des approches différentes, mais restant cohérentes avec l'objectif, plutôt que 300 000 fiches de personnes ignorant leur adhésion, indifférentes au contenu du programme, désintéressées à s'impliquer dans quoi que ce soit et fatalistes par rapport à l'impopularité du parti auprès de la population. Le véritable problème du PQ est qu'il a toujours constitué une coalition forcée (par solidarité stratégique face à un Parti Libéral systématiquement assuré d'un plancher confortable d'appuis, grâce au vote quasi monolithique des anglophones et allophones) de deux courants ou factions idéologiquement assez différentes: forme de réaménagement de la Constitution de 1867 respectant le principe des "deux peuples fondateurs" (les "lévesquistes", les "associationnistes", les "modéré(e)", etc.) d'une part et les indépendantistes pur(e)s et dur(e)s (les "orthodoxes", les "séparatisses", les "radicaux", etc.) voulant carrément sortir le Québec de la constitution de 1982.
    Toujours à monsieur Bernard, lorsque vous dites qu'il est plus facile d'embarquer dans un train pendant qu'il roule, je vous donne raison, c'est une loi fondamentale de la physique (force de l'inertie). Encore faut-il que ce train roule dans la bonne direction, sinon l'analogie que vous évoquez se retourne contre vous! Et Dieu seul sait combien de membres et le nombre d'occasions que ceux-ci ont tenté sans succès, pour les raisons listées plus haut, à ramener le gros monstre qu'est devenu le parti et sa procédurite dans le bon sens! Que d'énergie gaspillée à tourner en rond! Et, autre incontournable loi de la physique: "rien ne se perd, rien ne se crée" (conservation de l'énergie et de la matière). En effet, toute l'énergie, tous les efforts stériles et contre-productifs que les pur(e)s et dur(e)s ont dû investir pour tenter de ramener le parti vers la cohérence à sa mission fondamentale auraient pu être investis à convaincre des sceptiques ou profanes des mérites de notre cause.
    Conclusion: Ce ne sont pas les "pur(e)s et dur(e)s" comme Nestor Turcotte, Normand Perry ou moi qui avons détruit (ou supposément tenté de détruire) le PQ, c'est plutôt l'obsession du pouvoir des chefs et l'apathie, voire la complaisance ou l'abandon à la facilité (en ne se fiant qu'au charisme du chef ou au culte de l'image publique) de l'ensemble des membres que ces chefs ("aidés", il est vrai et comme vous l'avez noté, par les médias biaisés en faveur de nos réels adversaires) y sont parvenus, au plus grand discrédit du mouvement indépendantiste.
    Merci beaucoup à MM. Turcotte et Perry! Pour moi aussi les "automates du financement annuel" devront faire leur deuil de mon habituelle générosité, ainsi que celle de mon épouse.
    Les électeurs de Matane ont raté une excellente occasion entre 1970 et 1973, mais peut-être était-ce mieux ainsi. Après tout, l'abandon de la Gaspésie aussi bien par les gouvernements péquistes que libéraux aurait jeté un discrédit sur un homme qui ne le méritait vraiment pas, monsieur Turcotte. Il était préférable que ce soit un autre que vous qui ait eu à vivre avec cet abus, ninon trahison, de la confiance des Gaspésien(ne)s. MM. Paquette et Bernard auront beau discourir de la manière qu'ils veulent, le bilan de vos successeurs aura été tout, sauf édifiant, pour ce qui est de la croissance de l'appui à la liberté collective du peuple québécois.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2007

    Un peut ajout à mon propos antérieur.
    Je ne connais pas M. Perry. Sinon par ses écrits et quelques conversations téléphoniques.
    M. Perry est un indépendantiste. Il cherche, comme moi et tant d'autres, une VOIE pour essayer de réaliser l'indépendance du Québec. Il est et a été comme moi bien déçu des formations politiques actuelles. Il s'est essayé dans l'une ou l'autre qui sont connues. Sa conclusion: aucune des formations politiques actuelles n'est indépendantiste.
    Sa conclusion: il faut en former une vraie et délaisser les autres. En cela, il ressemble à tant d'autres du Québec qui cherchent une voie. On va la trouver. Mais sans le PQ et les autres carriéristes.
    Nestor Turcotte
    Matane

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2007

    Pierre Paquette ment.
    Lors de la course à la direction du PQ en 2005, mon appui à Louis Bernard fut sans équivoque et infaillible, il a eu mon soutient jusqu'au terme de la campagne, et Éric Bernard qui est intervenu sur cette tribune, fils de Louis, peut en témoigner. Malgré nos divergeances vue entre lui et moi, je suis prondément convaincu que Éric Bernard ne s'amusera pas à déformer aussi honteusement la réalité que monsieur Paquette en fait la démonstration ici.
    Richard Legendre fut mon choix de vote #2.
    Il faut rappeler au bon souvenir de tous que le mode de votation de cette course à la chefferie en 2005 au PQ, faisait en sorte que chaque membre du PQ ayant droit de vote l'obligeait se choisir un premier, un second, un troisième et un quatrième choix lors de son appel téléphonique de vote.
    Tous les membres du PQ de l'époque, Pierre Paquette inclu, ont eu se choisir plusieurs candidats dans un certain ordre pour devenir chef du PQ, ainsi était fait le mode de votation.
    En ce sens, vos remarques monsieur Paquette frisent l'indécence et la tromperie.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2007

    A Monsieur Paquette,
    Ce genre de discours ne mène nulle part.
    Je peux vous donner l'exemple du nouveau député péquiste de Matane. Il a appuyé LEgault pendant qu'il travaillait avec lui au Ministère de ce je ne sais pas quoi. Puis, il s'est rangé du côté de Boisclair, disant que le Parti avait besoin de la jeunesse et du renouveau. Maintenant, il suit Marois en disant que le PQ a besoin d'expérience. Et la prochaine fois, s'il est encore là, et que Marois aura été éjectée par les militants comme c'est coutume dans ce parti, il se rangera ailleurs.
    Enfin, on suit bien ce qu'on veut et on s'adapte quand on veut faire de la politique. Ici, on veut bâtir le pays du Québec. Si vous pensez que Marois le fera avec je ne sais qui (29 % du vote en 2007....) libre à vous d'y croire. Sur le terrain, on le sent: le PQ est mort. Parce qu'il s'est renié lui-même.
    Amenez Marois dans un Cégep où les élèves ne sont pas obligés d'aller l'entendre parce que, de connivence avec certains profs, les élèves sont obligés d'aller puïr l'oratrice, parce que ceux-ci doivent produire un travail d'appoint, la salle sera vide.
    Nestor TURCOTTE
    Matane

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2007

    Cher 'mon oncle',
    Lors de la course au leadership du PQ, Normand Perry a commencé par soutenir Louis Bernard car, écrivait-il, le "Québec avait besoin d'un père". Plus tard, il changea d'idée et décida d'appuyer Richard Legendre. Mais, quel revirement, il changea encore d'idée en se raliant au camp de Pauline Marois. Quelques mois plus tard, Normand Perry change encore d'idée, laisse tomber Pauline et décide d'appuyer Denis Monière. C'est dur à suivre...et plutôt essoufflant!
    Moi, je dis que le Québec n'a pas besoin de 'mon oncle' Normand!
    Affectueusement.
    Pierre Paquette

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2007

    Monsieur Bernard,
    Je ne vais pas me battre avec vous pour savoir si le PQ est une brouette mal équipée ou une Cadillac qui pourrait nous mener à l'indépendance du Québec.
    Les faits ne mentent pas. En 1973, deuxième fois candidat dans Matane, j'ai obtenu 38 % du vote populaire en ne parlant que de l'indépendance du Québec. Et je n'ai pas été élu. Mais c'était tout un exploit pour l'époque.
    Au mois de mars dernier, le candidat du PQ a obtenu quelques centaines de voix de plus que moi en ne parlant pas d'indépendance. Tout un progrès. Tirez vos conclusions. LE PQ a eu toute une raclé, il y a quelques mois à peine. Que vous faut-il de plus pour vous convaincre? Vous avez beau avoir la plus belle tuyauterie du monde, s'il ne coule plus d'eau dans le circuit, à quoi ça sert d'avoir tant de chromé?
    Je ne me suis pas représenté en 1976 dans la circonscription de Matane pour plusieurs raisons: 1- on ne voulait pas de moi parce que je m'étais fait battre deux fois. (RENÉ LÉVESQUE et les autres l'avaient été, mais dans mon cas, ça comptait en double sans doute...); 2- je faisais peur au monde parce que je ne parlais que de l'indépendance ou encore que j'en parlais trop; 3- je n'étais pas le partisan du «bon gouvernement» que prônait René Lévesque et cie. Exit le vieux militant. C'est ainsi qu'on remercie les soldats de première ligne dans le parti de René Lévesque. Quand on ne les bafoue tout simplement pas sur la place publique. Je peux vous donner des références.
    Jacques Parizeau a été le seul chef indépendantiste du PQ. Les autres ont été des confédéralistes. Si vous n'êtes pas fatigué de voyager avec un véhicule qui berne ses passagers, eh bien, roulez encore. mais vous n'arriverez pas en terre promise. Et dans 25 ans, l'indépendance ne sera pas faite. Pourquoi? Tout simplement parce qu'on ne fait pas avancer une cause en n'en parlant pas.
    Je veux en parler. Mais où et comment? Je cherche, comme des milliers d'autres. Le PQ ne correspond plus à mes attentes. LE PQ a eu sa réponse en mars. Marois ne change pas la donne. Elle ne fait que l'accentuer.
    Bonne route.
    PS. J'ai vu hier, dans la Matépédia, un militant, comme moi, de la première heure. Jusqu'ici, il avait toujours donné son 100 dollars chaque année, pour la campagne de financement. Les bras me sont tombés lorsqu'il m'a dit que c'était fini. Qu'il ne donnerait plus un sous à ce parti. A son parti. C'est significatif...
    Nestor Turcotte
    Matane

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2007

    Une mise au point :
    Dans ma réponse au texte de monsieur Perry, je parle d'un « PQ fort, où militent tous les souverainistes ». Comprenez qu'il s'agit à mon avis du moyen le plus rapide pour que le Québec accède à son indépendance. Que si tous les souverainistes militaient ensemble au sein d'un parti reconnu, ce parti aurait une plus grande force pour convaincre les Québécois. La première version portait à confusion, je m'en excuse.
    Pour répondre à monsieur Turcotte, je dirai simplement ceci : si tous les souverainistes quittent leur parti (PQ ou autre) parce que la saveur du mois ne leur plait pas, les choses n'avanceront pas vite. C'est facile d'embarquer dans le train un fois qu'il roule, c'est plus difficile de le pousser. Vous même avez contribué à faire avancer la cause en militant au parti. Si vous en étiez encore, je suis certain qu'il n'y aurait pas de candidats du PQ qui ne parlent pas d'indépendance dans Matane.
    Mes murs sont très bien comme ils sont. Pensez-vous vraiment que Monsieur Parizeau ne voulait pas l'indépendance du Québec en 1995? Pensez-vous vraiment qu'il n'y a que des confédéralistes au PQ?
    Je ne comprends pas cet entêtement à vouloir détruire le parti pour lequel on a travaillé. Et qui est toujours le seul à pouvoir nous approcher du but rapidement.
    PS : avant que certains ne se choquent de l'utilisation du mot détruire, pensez que si vous laissez votre maison à l'abandon, c'est équivalent à la détruire à petit feu.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 août 2007

    Monsieur Bernard,
    Je suis surpris de votre angélisme.
    Le PQ a des membres. Soit. Mais cela ne l'a pas empêché de devenir le deuxième groupe de l'opposition lors de la dernière élection.
    L'ADQ n'a pas de membres, ou si peu, mais cela ne l'a pas empêché de devenir l'Opposition officielle et probablement que cela ne l'empêchera pas de devenir le futur gouvernement du Québec.
    Le PQ a un programme mais il l'a remplacé par «un simple feuille de route» à l'élection de 2007. Le Parti de Boisclair a peut-être le plus beau programme politique du monde, mais à quoi sert un programme politique, si les dirigeants s'en balancent comme de l'an quarante?
    Le PQ est le lieu où travaillent tous les souverainistes? Là, je pense que vous vous trompez. D'abord, le PQ n'est pas souverainiste. Il est confédéraliste. J'ai suffisamment lu les textes officiels de ce parti pour m'en convaincre et la publication de certains ouvrages, ces dernières années, m'ont convaincu de la validité de ma position. Le PQ ne fera jamais l'indépendance. Vous pouvez écrire cela sur les murs de votre chambre, afin de ne pas l'oublier. Il propose de plus en plus un nouvel arrangement constitutionnel. Dommage! Mario a pris la place.
    Alors, que faut-il faire? Vous pouvez travailler, dans le PQ, à faire avance le Québec, comme vous dites. Mais l'indépendance, ce n'est pas pas faire avancer le Québec. C'est le transformer du tout au tout. Vous allez me dire qu'il ne faut pas tirer sur la fleur pour essayer de la faire pousser plus vite? C'est l'expression de Claude Morin. Eh bien! je dois vous dire, qu'avec le temps, j'en suis venu à la conclusion que la fleur à faner et qu'elle est même tombé dans l'oubli...et qu'elle est en train de s'effriter. La cause? Les carriéristes du PQ qui voulaient le pouvoir pour le pouvoir en se fichant royalement des militants qui se morfondaient à les faire élire...
    Bref, si le PQ était indépendantiste, ça se verrait. Ça se saurait. Or, le député de ma circonscription a réussi à faire deux élections sans parler de la cause de l'indépendance du Québec. Dans mon esprit, c'est comme si un curé essayait de convertir quelqu'un au christianisme en ne lui parlant pas de Jésus-Christ.
    Les indépendantistes ne sont pas tous au PQ. Loin de là. Ils sont dans tous les partis. Et certains, comme moi, par exemple, n'ont aucune carte de parti pour le moment. LE PI peut devenir le nouveau moyen qui pourrait nous mener à l'indépendance. A condition qu'il regarde droit devant. A condition que certaines balises soient plantées et que tout s'engage à les respecter.
    Le PI peut devenir le lieu de ce regroupement national. Sans faire le procès ce ceux qui ont dévié, un certain temps, parce que le pouvoir était plus attirant que le cause dans laquelle ils étaient supposés de militer. Il doit être essentiellement créatif, motivateur et rassembleur.
    Nestor Turcotte
    Matane

  • Archives de Vigile Répondre

    22 août 2007

    Tout d'abord, je dois mentionner que je suis membre du Parti Québécois et président d'un exécutif de comté. Évidemment, cette réponse reflète mon opinion personnelle sur le texte de monsieur Perry et non celle de mon exécutif ou de mon parti. Bref, elle n'engage que moi.
    Monsieur Perry n'est pas le premier à prédire la mort du Parti Québécois depuis 1970. Nombre de fédéralistes l'ont fait avant lui. De nombreux nationalistes l'ont également fait lors du départ de monsieur Lévesque. Malgré tous ces oiseaux de malheurs, le Parti est encore bien en vie.
    Selon les derniers chiffres disponibles sur le site du DGEQ sur les adhésions aux partis politiques (rapport de 2005), le Parti Québécois compte 155 803 membres. C'est plus que les Libéraux (58 788), que l'ADQ (3 757) et que Québec Solidaire (1 500). Ce sont ces membres qui participent, à travers les activités politiques organisées par les comté, à l'élaboration du positionnement politique du parti. Dire que le PQ n'a pas d'idées, c'est insulter l'ensemble de ses membres.
    Monsieur Perry est bien placé pour comprendre que ce n'est pas parce qu'il n'a pas entendu une réaction que cette réaction n'existe pas. A-t-il communiqué avec le parti pour connaître sa position sur un sujet ou quels gestes ont été posés pour souligner un événement ou s'est-il simplement fié aux échos d'une presse qu'il qualifie lui-même de fédéraliste? A-t-il communiqué avec des membres actifs du Parti Québécois pour avoir leur opinion ou se base-t-il sur celle d'anciens membres?
    Monsieur Perry sait très bien que les membres peuvent influancer les politiques du Parti Québécois. À l'époque où il était président du PQ dans Soulanges, monsieur Perry a certainement contribué au programme du PQ lors de sa «Saison des Idées».
    Je peux vous assurer que le Parti Québécois est bien vivant. Ses membres et ses élus travaillent à faire avancer le Québec, comme ils l'ont toujours fait. Que certaines de positions du PQ ne plaisent pas à tous, que certains préfèrent militer ailleurs, soit. Mais loin de moi l'idée de prédire ou de souhaiter leur mort.
    Je demeure convaincu que le moyen le plus rapide pour que le Québec accède à son indépendance est un Parti Québécois fort, où militent tous les souverainistes. Tous auraient leur mot à dire dans les orientations du parti. Il me semble que ce serait plus simple que de s'éparpiller un peu partout.
    Je trouve un peu dommage que des souverainistes s'attaquent entre-eux au lieu de s'unir pour faire avancer la cause.
    Croyez moi, le PQ n'est pas un ennemi.

  • Luc Bertrand Répondre

    19 août 2007

    Le patient, effectivement, n'en a plus pour très longtemps. Il est vrai que la situation financière du Parti Québécois, suite à la débâcle du printemps qui l'a relégué au rang de troisième parti à l'Assemblée nationale, ne lui permet probablement plus le luxe d'organiser des festivités dignes de ce nom pour ces trois événements marquants de notre histoire. De toute façon, il ne sert à rien de se cacher la tête dans le sable: à quoi bon fêter les réalisations passées du PQ ou le 400e anniversaire d'un pays que les organisateurs et commanditaires mettront tout en oeuvre pour qu'il mette en valeur celui qui le tient en sujétion, le Canada, alors que l'élan qui lui a donné naissance semble disparu?
    À la "famille proche" du mourant, je ne vois pas comment vous pourrez encore conserver quelque espoir que ce soit (à moins que ce qui reste du PQ n'ait plus rien d'indépendantiste) si Pauline Marois ne parvient pas à conserver le siège de Rosaire Bertrand dans Charlevoix. Et c'est ce qui risque d'arriver, malgré que les Charlevoisien(ne)s aient toujours fait confiance au PQ depuis 1994 et que très peu d'entre eux savent qu'une véritable alternative indépendantiste est en formation. Si l'ADQ va chercher la plupart des votes libéraux, quand bien même la "machine" péquiste (qu'en restera-t-il, au juste?) s'y mettrait, ce sera véritablement la fin pour le Parti Québécois. Rappelons que les appuis lors de l'élection du 26 mars dernier étaient: PQ 37%, ADQ 31%, PLQ 27%.
    Je dois vous rappeler, docteur Perry, que le patient était déjà porteur d'un gène dégénératif, le bâtonnet du RIN ayant été éliminé dès la naissance. Un premier cancer est apparu en novembre 1974, mais, comme le patient semblait bien portant entre novembre 1976 et mai 1980, la famille n'a pas voulu collaborer, refusant d'entendre le diagnostic entre 1981 et 1984 et le patient a dû ête hospitalisé d'urgence en décembre 1985. Un nouveau coeur a été greffé avec succès en 1988 et l'on croyait, malgré de nouvelles métastases en 1991, le patient sauvé entre septembre 1994 et octobre 1995.
    Malheureusement, la santé du sujet n'a cessé de se détériorer depuis. Après quelques soubresauts en 1998, une greffe du foie a échoué en 2001, suivie d'un infarctus en avril 2003. Malgré un triple pontage à l'été 2004, le patient est tombé dans le coma en juin 2005. On a tenté la respiration artificielle en novembre 2005, le pouls du patient a repris du mieux au point de pouvoir lui donner son "bleu" le 14 août 2006. C'est là qu'il a commencé à être confus et que des membres de la famille ont montré des signes d'inquiétude. Un conseil de famille a tenté de convaincre les sceptiques de l'état de santé chancelant du patient en février dernier. Il était malheureusement trop tard, le patient est entré à l'urgence en civière le 26 mars. En absence de réaction après des électrochocs le 8 mai, la famille s'est, semble-t-il, résignée à prendre le patient en charge, malgré des paroles tout à fait incohérentes. Notre pronostic est formel: si le patient survit encore en septembre, il ne passera pas l'année 2008, à moins de s'immuniser contre le virus Mario, qui court depuis l'automne dernier et qui a changé la couleur des gens dans les régions où il a proliféré.