L’influence politique des québécois à Ottawa: quel mythe ?

Le visage haineux des « Anglais »

Monsieur Michael M. Fortier,
Je me reporte à vos propos tenus ce matin à l’émission de Christiane Charette sur les ondes de Radio-Canada. Vous avez affirmé que la présence du Bloc québécois à la Chambre des communes à Ottawa est un obstacle majeur qui empêche l’influence capitale du Québec dans le choix du menu législatif. Cette absence serait préjudiciable au Québec. Le contexte de cette discussion était les déclarations hors Québec attribuées récemment au député conservateur Maxime Bernier. Le Québec a-t-il perdu les 40 dernières années de son histoire comme le prétend Maxime Bernier ? Je sais que votre réponse a été mitigée.
Ici, il faudrait définir deux choses:
1. de quel Québec parlons-nous, le Québec fédéraliste ou le Québec sécessionniste? Autrement dit, il y a ceux qui attendent peu du Canada à cause d’une incompréhension viscérale et constitutionnelle du ROC, et il y a ceux comme vous qui pensent que le Québec a un avenir au sein du Canada.
2. l’influence des politiciens du Québec dans le choix du menu législatif d’Ottawa depuis la présence du Bloc québécois vu sous deux hypothèses:
a) depuis que le Bloc québécois siège à Ottawa, soit à l’automne 1990, le parlement canadien aurait voté des lois contre le Québec ou sans tenir compte des besoins du Québec
b) au contraire, si les politiciens du Québec avait été plus présents au sein des Cabinets successifs du parlement d’Ottawa, les lois votées auraient été meilleures pour le Québec.
De quelles lois s’agit-il? La réponse à 2a) est plus intéressante parce qu’elle est basée sur du réel. Quant à la réponse à donner à 2b), c’est l’histoire du Canada depuis disons Lester B. Pearson qu’il faudrait dépouiller.
Le mythe auquel je fais référence s’énonce comme ceci: est-il vrai que les politiciens du Québec présents aux Cabinets des deux grands partis ont influencé à ce point le menu législatif des différentes législatures et ainsi de sauver la mise du Québec dans le Canada ? Vous avez été membre du Cabinet et vous savez à quel point l’influence des ministres du Québec a pesé lourd dans les menus législatifs des législatures auxquelles vous avez participé. Malheureusement, votre serment de discrétion nous empêchera de connaître à quel point vous avez ou n’avez pas sauvé la mise du Québec dans le Canada. Ce silence épaissit le mythe “canadian”.
Votre hypothèse revient à des slogans électoraux déjà entendus lors de campagnes fédéralistes tel que “voter pour le pouvoir”. Est-ce un uniquement un slogan vide qui génère uniquement des subventions partisanes style “commandites” et aucune influence sur le choix des lois adoptées à la Chambre des communes?
La situation politique au Canada est en mutation et attend peu d’inspiration du Québec. Permettez une paranthèse: le zèle des fédéralistes centralisateurs d’Ottawa à démoniser les québécois sécessionnistes depuis surtout l’électro-choc du 31 octobre 1995, le lendemain du jour J, a créé chez des millions de canadiens “une haine ou une aversion palpable envers les québécois” et cette haine nuit au Canada.
Vous faites les frais de ce boomerang: comment voulez-vous qu’en 2010 le Canada soit accueillant envers le Québec, même dans le menu législatif à la Chambre des communes? Il le serait si tous les québécois souverainistes quittaient le Canada comme à la dérive sur une banquise aux prises avec le réchauffement de la planète!
Il y a trop de différences entre la société du Québec et le ROC pour une fusion de ces cultures transposées dans des lois canadiennes. Les idéologies partisanes sont fortes au sein des deux grands partis politiques du Canada. C’est l’Empire du Canada qui prime. Josée Legault présente avec vous a apporté un éclairage qui affaiblit votre énoncé à savoir que la coalition récente de la droite au Canada a aussi changé beaucoup le paysage dans les menus législatifs à la Chambre des communes d’Ottawa. Aujourd’hui, les ministres du Québec sont impuissants à infléchir cette tendance lourde du Parti conservateur au pouvoir et demain du parti libéral.
La présence de l’armée canadienne en Afghanistan, dénoncée par l’opinion au Québec, la judiciarisation des mineurs auteurs de crimes, l’acceptation des droits à l’avortement, des droits des gais, tout cela rejoint plus facilement une majorité de tolérance au Québec que partout ailleurs au Canada. De façon plus dramatique, ce sont les collisions frontales entre le Common Law et le Code civil qui produisent la quadrature du cercle d’un droit tordu en provenance de la Cour suprême. J’ai devant moi à preuve l’Arrêt Nguyen c. Québec daté du 22 octobre 2009 signé par le juge Louis Le Bel concernant les écoles passerelles. Ce juge a sans doute inventé les ressorts aux pattes des sauterelles. Nous faisons face au conflit éternel entre les droits individuels et les droits collectifs que la Cour suprême est incapable de juger avec sagesse.
Le Québec doit sortir de ce cercle vicieux entretenu par la culture de l’Empire du Canada et son multiculturalisme de Trudeau des années 1980-1982 et tout ce chapitre. Etes-vous à l’aise avec ce rapatriement forcé, non signé par le Québec? Qu’est-ce que ça vous chante ce fédéralisme canadien enrôlé de force auprès de millions de Québecois? Et la générosité, le fair play de l’Empire du Canada qui est incapable de vivre avec la notion de société distincte pour le Québec? Au lieu de nier cette réalité, cela farait que toutes les provinces sont aussi des sociétés distinctes et on ajuste les lois canadiennes en conséquences. Pourquoi ne pas pousser jusque là les droits individuels chers au Common Law, cette fois-ci appliqués aux provinces?
François A. Lachapelle, retraité


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2010

    M. Lachapelle, bonsoir.
    Les résidus canadiens anglais, d'origine britannique, sont des adeptes inconditionnels de la monarchie.
    Ils commencent leur journée en écrivant Dominion, Commonwealth, Wasp, avec leur Alphabits.
    Le Canada n'est pas un empire. C'est une colonie britannique contrôlée par les "blue blood" (race suprématiste et fourbe) et par les loges orangistes. Ils ont tous de belles qualités qui font qu'ils se reconnaissent facilement entre eux: agressifs, menteurs, vils, belliqueux, félons, cupides et mercantiles, etc.

    Leur existence est vouée à l'extermination des québécois français et catholiques.

    Il faut se le tenir pour dit!
    Lawrence Tremblay.