Moins de gaspillage chez Hydro-Québec et plus de transparence

Tribune libre

Hydro-Québec est une des trois plus grandes réalisations économiques du Québec moderne avec la Caisse de dépôt et placement du Québec et le Mouvement Desjardins.
Contrairement au Canada de Harper qui fait du "nation building" avec la fierté de l'armée canadienne en Afghanistan et les milliards engloutis en pure perte, ici au Québec, nous avons besoin de nourrir notre fierté.
J'ai ce sentiment de fierté lorsque je vois les gros camions d'Hydro-Québec et ses employés qui travaillent pour nous assurer un service sans faille. Évidemment, tous les employés ne méritent pas le même respect. Il y a toujours des profiteurs dans leurs rangs, du haut en bas de la pyramide.
Dans la société civile, il y a aussi des profiteurs penchant plus du côté de la prédation et qui surveillent Hydro-Québec
Ils y en a qui recommandent directement la privatisation d'Hydro-Québec comme Claude Garcia, ancien président de la Standard Life. Ce nom me rappelle une de ses déclarations durant la campagne précédant le référendum du 30 octobre 1995. "On va les écraser" avait-il dit en parlant des indépendantistes. Il poursuit probablement son idée d'écraser les québécois en privatisant Hydro-Québec. Il a prononcé une conférence le 3 février 2009 sous l'égide de l'Institut économique de Montréal. Je viens de relire ce texte qui mérite une solide analyse parce qu'il pointe dans son texte des réalités que nous devrions corriger sans passer par la privatisation.
Un autre dossier récent concerne aussi le danger de la privatisation d'Hydro-Québec. C'est celui du projet ANNULÉ par Jean Charest le 24 mars 2010, soit l'achat d'actifs d'Énergie NB par Hydro-Québec au prix de 3,2 milliards $. On voudrait dire merci à Jean Charest pour cette annulation. Mais, c'est impossible car il est celui qui nous a mené en bateau depuis le début avec ce projet mort-né.
Heureusement qu'un citoyen comme Richard Le Hir a pris le temps et les moyens d'écrire sur vigile pour démonter pièce par pièce cette tour branlante. Dans toute cette affaire, Hydro-Québec s'est inclinée devant la volonté politique d'un Jean Charest à la recherche d'une bonne nouvelle pour couvrir le vide qui l'entoure. Thierry Vandal et ses collaborateurs ont-ils fait leurs devoirs professionnels? Un doute persiste devant une apparente complaisance.
Contrairement au travail d'éducation de vigile devant ce projet suspect depuis le début, ce sont les médias du Québec qui ont fait preuve d'une incompétente au niveau de leur responsabilité de creuser l'information au lieu de surfer sur la reportage béat des paroles de Jean Charest.
Et l'Opposition officielle à Québec a été d'une inutilité navrante dans ce dossier.
L'annulation de ce projet a évité à Hydro-Québec des pertes par centaines de millions par année sans compter la présence de risques connus depuis des décennies quant à la fiabilité de certains barrages. Il y avait aussi le peu de profits générés par Énergie NB depuis les 10 dernières années selon les chiffres présentés sur le site wikipedia de NB Power, site disponible pour consultation par Jean Charest bien avant de s'engager dans cette aventure "à saveur canadienne" comme il se plaisait à le claironner. Encore cette fois, "la saveur canadienne" signifiait un tour de plus à la camisole de force à imposer aux indépendantistes du Québec.
Ce dossier d'achat d'Énergie NB nous rappelle qu'il faut que les québécois s'intéressent davantage à leur entreprise productrice et fournisseur d'électricité. Il nous faut circonscrire les dossiers comme:
1. de quels surplus dispose Hydro-Québec pour l'exportation ?
2. quand vendre cette électricité pour obtenir le meilleur prix ?
3. Hydro-Québec doit-elle rénover la centrale nucléaire Gentilly-2 au coût de
2 milliards $ tel qu'approuvé par le Conseil d'administration en 2008 ?
4. Hydro-Québec a-t-elle besoin d'acheter de l'électricité de petites centrales
privées à venir et gaspiller l'état naturel de cinquantaines de chutes au Qc?
5. Les 3 millions de clients d'H.-Q. collaboreront-ils avec le projet de nouveaux
compteurs d'électricité pour une utilisation de l'électricité selon
des plages de tarifs différenciés ?
6. les 20 000 employés d'Hydro-Québec sont-ils conscients qu'ils doivent baisser
leurs coûts de production par une meilleure efficacité opérationnelle?
7. quelle place faire aux énergies vertes comme l'éolien et le solaire
dans le bilan énergétique du Québec ?
Hydro-Québec ne doit pas être une vache sacrée. La société québécoise a besoin de plus de transparence de sa société d'État. Il y a comme une tour d'ivoire qui fait obstacle. Les québécois veulent et doivent s'impliquer dans l'économie de l'énergie en général et de l'électricité en particulier. Hydro-Québec doit se rapprocher de sa clientèle mieux qu'elle le fait présentement.
François A. Lachapelle


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mars 2010

    M. François A. Lachapelle,
    Vos articles sont éclairants et instructifs. Au Québec, nous avons eu de grands bâtisseurs (M.Jean Lesage, M.René Lévesque, M.Jacques Parizeau. Nous avons aussi un grand prédateur ( M.Paul Desmarais ). C'est à Sagard que se nourrisent les
    éminences grises du parti libéral du Canada et du parti libéral du Québec . Jean Chrétien fait parti de la famille. Garcia, Sabia, Rousseau, Vandal etc. ne sont que des exécuteurs des sombres desseins de M.Paul.
    Il n'y a pas de vide dans tout celà, mais une stratégie criminelle pour spolié les Québecois.
    Lawrence Tremblay.
    P.S. voici quelques liens très intéressants:
    http://www.legrandsoir.info/Bienvenu-dans-la-première-Murdocratie-au-monde.html
    http://www.legrandsoir.info/Passez-une-bonne-guerre-mondiale-braves-gens.html
    http://www.legrandsoir.info/Comment-la-CIA-penetre-nos-médias.html