Impasse

L'indépendance ou la corruption

Tribune libre


François Legault devra bien tôt ou tard répondre aux nombreuses questions que tous se posent sur son mouvement et sur ses véritables intentions. Il fera alors la douloureuse expérience qu’a faite l’ancien chef de l’ADQ Mario Dumont. Il se heurtera à l’incontournable question constitutionnelle. Legault devra dire pourquoi il compte faire le ménage au Québec seulement alors que la souveraineté qui permettrait d’économiser des milliards est mise de côté. Le chef en devenir devra jouer cartes sur table et proposer un plan.
Jusqu’à maintenant, il surf sur l’écœurement ambiant et généralisé. Legault ne dit rien. On ne sait rien de ses intentions ou presque. De la langue de bois libérale et péquiste, on est passé au silence total du prochain chef de l’ADQ. Pas question de dire quoi que ce soit qui pourrait soulever la controverse. L’autre façon de faire de la politique telle que proposée par Legault, c’est donc celle de la cachette.
Or, c’est bien beau tout ça, mais où sont les projets emballants? Quelle société Legault veut-il proposer? La privatisation d’Hydro-Québec ? La fin de l’assurance-médicament? Tripler les frais de scolarité ou ceux de l’électricité? Mettre fin au programme national des garderies?
Est-ce qu’on veut tout vendre au privé comme le font les libéraux pour ensuite favoriser les amis mafieux? Si c’est le cas, ça ne risque pas de soulever beaucoup d’enthousiasme. On sait maintenant ce que veulent dire les mots privatisation et partenariat public-privé. Ils ont un synonyme et c’est le mot CORRUPTION!
Dans ce contexte, si le Parti québécois va chercher 15% des votes lors du prochain scrutin, pendant que Québec Solidaire va drainer 10% de son côté, on a un problème. Car en raison de ses appuis chez les anglophones et les allophones, le Parti libéral dispose de 25% des voix sans rien toucher avant même le déclenchement des élections. Nous sommes donc rendus à plus de 50% sans même avoir comptabilisé les tiers partis qui drainent bon an mal an aux alentours de 5 à 7% des voix.
Il est à prévoir que jamais François Legault ne trouvera jamais grâce auprès de l’électorat anglophone ou allophone. L’expérience de Louise Harel qui briguait la mairie de Montréal a démontré que cette communauté préfère un des politiciens corrompus à un souverainiste même reconverti. Et soyez assurés que les libéraux voudront capitaliser sur ce point-là.
La même méfiance risque également de se manifester parmi l’électorat âgé qui craindra les mesures de redressement économique de Legault en particulier leurs effets sur le système de santé, en particulier par la tarification.
Avec des propositions le moindrement controversées, il serait donc fort étonnant que l’ADQ sous François Legault puisse faire mieux que 35% des voix. Il lui sera même difficile de battre le score de Mario Dumont.
Nous sommes donc face à une impasse qui risque de reporter au pouvoir les libéraux qui n’auront qu’à conserver une poignée de comtés francophones pour être reporté au pouvoir.
La solution, c’est le Parti québécois qui la détient. Pour inspirer aux Québécois des solutions nouvelles, ce parti doit de manière urgente se débarrasser de Pauline Marois pour se donner un chef avec de la stature. Celui-ci devra ensuite faire l’unité autour de lui et dans le parti, principalement en remettant l’indépendance à l’ordre du jour. De cette façon, il rapatriera tous les indépendantistes déçus qui ont fui les rangs du Pq depuis de nombreuses années et ira chercher les points de pourcentage nécessaire pour battre l’ADQ.
Le choix proposé aux Québécois devra alors être clair. C’est à ce prix que se fera la nouvelle politique. Par l’honnêteté, la transparence et le courage de dire ce qui réellement sera fait. Les Québécois devront choisir l’indépendance du Québec d’abord et ensuite, le ménage pourra suivre via une commission d’enquête sur les magouilles fédéralistes avec la mafia et le milieu de la construction. Autrement, nous ne mériterons que de continuer de vivre avec la corruption des libéraux ou celle proposée par l’ADQ de Legault, (un autre fédéraliste…)


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 septembre 2011

    Gardons une vue d'ensemble. La corruption du gouvernement Charest, c'est l'arbre qui cache la forêt. Oui, les entrepreneurs et maisons d'ingénieurs ont allègrement entaillé l'arbre et ils s'y abreuvent avec la bénédiction du gouvernement libéral. Mais la forêt, en arrière, Charest et cie sont aussi en train de la raser. Après Charest, que restera-t-il de ce que notre génération a bâti collectivement, que restera-t-il de nos sociétés d'Etat et d'Hydro Québec entre autres, que restera-t-il de nos institutions, que restera-t-il de notre identité, que restera-t-il de notre territoire, que restera-t-il de notre nord? Nous le percevons déjà: des dettes, dans un Québec plus faible que jamais. Aurons-nous la force de faire l'indépendance?

  • Daniel Lévesque Répondre

    18 septembre 2011

    @NT
    Où ai-je écrit qu'après l'indépendance, nous vivrons heureux et aurons beaucoup d'enfants?
    @ Madame Saintonge,
    J'admire votre jovialisme. Au Pq c'est courant. Cela s'apparente à une rupture de contact avec la réalité.
    Je n'y suis pour rien croyez-moi! Comme pour le Bloc québécois, c'est la population se chargera elle-même de ramener le Pq sur le plancher des vaches. D'ici là, je suis conscient que les péquistes vivront de déni en déni jusqu'au coup de pied au fesses final. C'est de cette façon que l'électorat soigne la schizophrénie politicienne.
    Bonne chance à vous!
    Daniel Lévesque

  • Jeannot Duchesne Répondre

    18 septembre 2011

    Monsieur Didier, vous avez entièrement raison et vous me donnez une réponse à ma lancinante question: "pourquoi le P.Q. n'a pas été plus agressif et plus insistant dans le scandale de la Caisse de Dépôt?".
    N'a-t-elle pas un conjoint que la Caisse de Dépôt a bien traité et qui est encore très bien traité, à vie? Il ne faut pas mordre la main qui nous fournit le beurre.
    J.Duchesne

  • Archives de Vigile Répondre

    17 septembre 2011

    Il faut que madame Marois reste pour que le contrôle du PQ n'échappe pas à la riche aristocratie de la finance et des affaires du Québec. Parce que sous la gouverne de quelqu'un d'autre, le PQ pourrait avoir la mauvaise idée d'aller directement à la souveraineté suite à une élection qui serait référendaire, le PQ pourrait avoir la mauvaise idée d'établir un revenu universel afin que tous les Québécois vivent décemment etc...
    Il faut donner ça à Québec solidaire; ils ont formé un nouveau parti parce qu'ils savaient entre les mains de qui le PQ était tombé.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 septembre 2011

    Pauline Marois est là pour rester... la preuve, elle est fortement appuyée par le désormais influent Duceppe, qui fut appuyé par le diplomate Larose, qui a réveillé contre le mouvement indépendantiste tous les fraudeurs qui ont tué le PLC et qui élisent en bloc le PLQ.

  • Pierrette St-Onge Répondre

    17 septembre 2011

    Oubliez ça! Votre rêve de voir Pauline Marois démissionnée ne se réalisera pas. Elle est là pour rester, soyez-en certain.
    Je vous l'ai dit... Pauline Marois n'est pas une lâcheuse, c'est une résistante et c'est de plus en plus vrai depuis les derniers développements.
    Il va falloir vous résigner à voter pour le Parti Québécois. De toute façon, c'est le meilleur!
    Pierrette St-Onge

  • Pierre Cloutier Répondre

    17 septembre 2011

    Non, les "péquistois" vont nous dire qu'il est suicidaire de proposer un projet d'indépendance et qu'il faut faire référence à la "souveraineté" le moins possible.
    Pour se faire élire, il faut parler des "vraies affaires" qui préoccupent le peuple, les garderies, la corruption,le pont Champlain, l'amphithéâtre de Québec, etc...
    C'est comme cela. Qu'est qu'on peut y faire. Rien.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    17 septembre 2011

    C'est un peu court comme raisonnement.
    Après l'indépendance, si elle se fait, le Québec ne sera pas exempt du péché originel.
    Il sera, comme tous les autres pays, avec ses travers et ses bons côtés. Il pourra arriver que des carriéristes s'installent au pouvoir et s'en mettent plein les poches. (faites une étude des derniers pays qui ont accédé à l'indépendance, et ça vous convainquera que la nature humaine restera toujours ce qu'elle est).
    NT

  • Archives de Vigile Répondre

    17 septembre 2011

    Le Telegraph disait cette semaine que le Canada était le pays le moins cher au monde pour y étudier. Avez-vous idée de l'aubaine québécoise?
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    http://www.telegraph.co.uk/education/universityeducation/8758122/Top-10-cheapest-foreign-study-destinations-based-on-cost-of-living.html
    For students who need a regular fix of film and caffeine, Canada is the place to study. Cinema followed by a cup of coffee costsless than £10 ( £5.77 and £1.30 respectively), which slightly makes up for the cost of the £11,000 per year Canadian tution fees.
    The QS World University Rankings 2011/2012 is drawn from surveys of over 33,000 global academics and 16,000 graduate employers and based on research teaching, employability and internationalisation