L'erreur de M. Drainville

Ce n'est pas le système politique qui déçoit mais ceux qui s'y agitent.

Pacte électoral - gauche et souverainiste


Les propositions du député Bernard Drainville visant à réformer la démocratie québécoise ont suscité plusieurs commentaires, notamment sur les ambitions personnelles que cette démarche révélerait.
On pourrait débattre longtemps des mérites et faiblesses de chacune de ces propositions. À nos yeux, l'essentiel est ailleurs: quoi qu'en pense M. Drainville, des changements institutionnels de ce genre ne diminueront pas le désabusement des Québécois à l'endroit de la classe politique. Le problème n'est pas structurel mais culturel. Ce n'est pas le système politique qui déçoit mais ceux qui s'y agitent.
À la suite de la consultation qu'il a menée, M. Drainville conclut à l'existence d'une «impression généralisée d'être sans voix face à l'imposante machine des partis et des lobbies». C'est peut-être une impression répandue, mais elle n'est pas fondée. Même majoritaires, les gouvernements sont loin d'être omnipotents. Par exemple, s'il est vrai que le gouvernement Charest a résisté à la vague populaire en faveur de la tenue d'une enquête sur la construction, dans plusieurs autres dossiers, les libéraux ont dû faire marche arrière. Pensons au mont Orford, au Suroît, au CHUM, aux PPP, et aujourd'hui au gaz de schiste.
M. Drainville juge «fondamental» que les citoyens québécois puissent forcer la tenue de référendums sur diverses questions qui les préoccupent. Pourquoi pas? Sauf que, si l'on en croit ce qui se passe dans les États où ces référendums d'initiative existent, cela ne suffira pas à calmer la grogne. Chose certaine, si cette mesure est adoptée, les gouvernants seront encore moins portés qu'ils ne le sont aujourd'hui à prendre des décisions impopulaires mais nécessaires.
M. Drainville voudrait que le premier ministre soit élu directement par les citoyens et puisse ensuite choisir les membres de son gouvernement dans la société civile autant que parmi les élus. On sait que ce système existe ailleurs, notamment aux États-Unis et en France; les politiciens n'y sont pas moins détestés que leurs homologues québécois.
Jugeant que les membres de l'Assemblée nationale offrent ces jours-ci «un triste spectacle partisan», le représentant péquiste propose la mise sur pied de jurys citoyens chargés d'évaluer la performance des députés. Nul besoin d'aussi étranges créatures; il suffit que les députés eux-mêmes entreprennent de baisser le ton, d'éviter les attaques personnelles et les allégations excessives. Ce n'est pas tant la discipline de parti qui pose problème que l'absence d'autodiscipline. «Les élus, en tant qu'individus, devront aussi faire un sérieux examen de conscience», glisse M. Drainville à la fin de son document, comme s'il s'agissait d'une considération secondaire. Or, c'est par là qu'il faudrait commencer.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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