Les futures élections québécoises seront une réplique sismique des élections canadiennes. Les péquistes sont parvenus à démantibuler le parti que René Lévesque avait fondé dans le but de construire un pays.
Une histoire courte
La première d’une longue série d’erreurs péquistes survenait lorsque Jacques Parizeau se voyait contraint de démissionner de son poste de Premier ministre du Québec à la suite du référendum volé de 1995. Il aurait fallu contester les résultats faussés par le Canada ou déclarer l’indépendance du Québec, au lieu de quoi, plutôt que de battre le fer, on nous jetait dans les bras un être «charismatique», un «sauveur» du nom de Lucien Bouchard qui s’employait à mettre le couvercle sur la marmite et à éteindre le feu. C’était le début des «expions l’argent et le vote ethnique», «faites chez nous comme chez vous», «gouverner pour la minorité», «ça ne se dit pas-ne se fait pas».
Bouchard claquait la porte (si fort qu’il en cassait son miroir et infligeait sept ans de malheur à son ancien parti) et les Québécois apprenaient à remplacer «référendum volé» par «scandale des commandites» comme plus tard, ils allaient être amenés à confondre «indépendance» et «référendum». Avec l’arrivée de Bernard Landry aux commandes, le PQ continuait à se dépolitiser afin de plaire à Pierre mais surtout à Peter, à Jean mais surtout à John, à Jacques mais surtout à James et davantage à John-James (à l’image des futures publicités des Caisses Desjardins). Plus de Saint-Jean, mais une Saint-John nationale pour tous les Québécois incluant ceux qui ne l’étaient pas. Les rassemblements devenaient apolitiques. Obéissant à l’injonction «ouvrez plus grand, encore plus grand, toujours plus grand», les gens prenaient l’habitude de marcher à quatre pattes et à reculons en tournant la langue dans leur bouche.
Blessé dans son orgueil démesuré, M. Landry claquait lui aussi la porte, mais en laissant un pied dedans. Il n’en fallait pas plus pour que tout le monde se mette à faire la queue pour le remplacer. Moi ! Moi ! Moi ! À ce moment là, la population effarée constatait qu’il y avait plus d’aspirants chefs au PQ que de militants. Et tandis que les électeurs faisaient valoir qu’ils ne voulaient pas d’André Boisclair, ce dernier se voyait couronné. Après l’échec prévisible des élections subséquentes, Pauline Marois, que les péquistes avaient reniée, renonçait à ses prétentions de jardinière pour endosser celles de future première femme Première ministre. Cette période annonçait une nouvelle chasse aux purs-et-durs-radicaux. Jean Chrétien avait interféré dans l’avenir des Québécois, en contrepartie le PQ se faisait plus fédéraliste que les Canadiens. Parler d’indépendance, de langue française revenait à se faire hara-kiri. On ne voulait pas de chicane dans la cabane canadienne dont on ne parvenait pas à sortir.
À force d’aller à l’encontre de ce qu’ils prétendaient être, les péquistes commençaient à perdre des plumes et apparaissaient de plus en plus pour ce qu’ils étaient : des poules mouillées. Les bloquistes étant tout aussi péquistes que leurs confrères, faisaient les frais de cet effeuillage politique aux élections canadiennes. Les Québécois fatigués des tout nus, des promesses non tenues, des prises de bec pour des dispositions sur la langue votées en 1977, pour la construction d’un amphithéâtre, pour l’emplacement d’un CHUM, manifestaient comme ils le pouvaient leur désir de changement. Ils étaient prêts à tout pour effacer la honte que leur inspirait le PQ, même à accorder leur confiance à un parti inexistant dirigé par un ex-député-ministre-péquiste qui, pendant des années, les avait trompés en se faisant passer pour un souverainiste.
Fin de l’histoire ?
Certains croient qu’il est minuit moins cinq. Ils ont l’horloge en retard.
Les seules alternatives envisageables à l’heure actuelle pour le Québec et les Québécois sont une révolution de velours ou l’engagement de candidats indépendantistes à déclarer l’indépendance une fois élus. Tout le reste n’est que perte de temps, étapisme, tournage en rond, cheveux coupés en quatre, parlote, radotage, cabotinage.
L'effondrement péquiste
Pacte électoral - gauche et souverainiste
Caroline Moreno476 articles
Château de banlieue
Mieux vaut en rire que d'en pleurer !
Chapitre 1
http://www.tagtele.com/videos/voir/73927/
Chapitre 2
http://www.tagtele.com/videos/voir/73949/
Chapitre 3
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14 commentaires
Jean-François-le-Québécois Répondre
17 juin 2011@ Roger Warren:
Attention! N'enterrez pas trop vite l'ADQ de Gérard Deltell: leur simplisme et leur démagogie leur permettront sans doute d'aller chercher quelques sièges, au moins.
QS, malgré le fait que le nom d'Amir Khadir était récemment partout, cela ne lève tout simplement pas, à l'extérieur de Montréal. POur le moment, en tout cas; et les prochaines élections sont quand même relativement proches, si elles doivent avoir lieu en 2012.
Claude Girard Répondre
14 juin 2011Je ne veux pas inutilement répété ce que de nombreux militants ont correctement identifié comme la cause première de «l'effondrement péquiste» mais il est évident qu'elle résulte d'une obsession électoraliste. Se faisant au détriment de l'indépendance, elle a non seulement divisé le parti mais également l'électorat indépendantiste lui-même. C'est exactement ce qu'on aurait dû comprendre du message du 2 mai.
Plutôt que de se cacher, Gilles Duceppe et le Bloc auraient dû immédiatement se cracher dans les mains et réunir la large coalition souverainiste de façon à forcer le PQ à revenir sur la stratégie suicidaire de la gouvernance souverainiste qui a conduit le Bloc à la débacle. Qu'on arrête de nous balancer que le programme du PQ a été dûment adopté en congrès. C'était avant le jugement des électeurs du 2 mai.
Bien sûr, la politique est un sport extrême presque aussi dure à subir qu'une mise en échec de Zdeno Chara à l'endroit de Max Pacioretty. Mais c'est dans ces situations extrêmes que les vrais leaders se révèlent... Maintenant que le PQ est désormais voué à une «union-nationalisation» certaine, il reste peut-être encore une chance d'éviter le naufrage non pas du PQ mais bien de l'option.
Mme Moreno, que diriez-vous si les indépendantistes et l'ensemble des citoyens reprenaient en main le destin de l'indépendance du Québec en dehors du PQ? Cela pourrait se faire à l'initiative du regroupement «Cap sur l'indépendance» via des états généraux ou autre avenue auxquels seraient invités toutes personnes intéressées prioritairement par l'indépendance du Québec. De façon à éviter tout conflit, ceux-ci participeraient à ces états généraux en leur nom personnel et non à titre de représentants d'un groupe ou d'un parti politique. Les réflexions de la récente rencontre des IPSO pourrait servir de base à l'élaboration d'un véritable manifeste indépendantiste sans exclure la possibilité de transformer «Cap sur l'indépendance» en parti politique.
Suite au 2 mai, l'abcès opportuniste de la gouvernance souverainiste avait à ce point enflé qu'il devait être crevé. Nous en sommes là et les indépendantistes doivent maintenant se relever les manches et s'il le faut, passer par dessus le PQ. Mieux enlignée, toute coalition ou parti clairement indépendantiste pourra alors en absorber la partie la plus militante. Les autres auront toujours le choix de poursuivre leur carrière politique auprès de Legault et du pire des opportunistes, Charles Sirois.
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011Tout le monde a peur de Mme Marois, fédéralistes et souverainistes.
La « gouvernance souverainiste » de Mme Marois fait peur parce qu’elle s’oblige à faire ce que les fédéralistes nationalistes n’ont pas le courage de faire: exiger (non pas quémander) plus d’autonomie pour le Québec.
La « gouvernance souverainiste » de Mme Marois fait peur parce qu’elle s’oblige à prendre le temps nécessaire pour éduquer ce bon peuple qui hésite encore à être responsable, ce qui irrite les souverainistes pressés.
Les fédéralistes veulent que le Québec soit indépendant dans le Canada.
Les souverainistes veulent que le Québec soit indépendant aux côtés du Canada.
Bonjour chez-vous! Have a nice day!
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011Réaction de Bernard Landry au message de Parizeau,à l’affaire Legault,la nécessité et l’urgence de l’indépendance,l’élection du 2 mai 2011. 16mi 42 sec
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=103814
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011L'ironie avec le PQ, c'est que dans le reste du monde, y'a des pays comme la Grèce qui non seulement est un pays, mais je ne sais pas s'il va survivre à la "fédération" (comme celle du Canada) de l'Union européenne.
Pendant que Charest est en train de donner le cul du Québec (voir le plan nord) aux oligarques, le PQ lui n'a comme seul objectif de faire revenir les Nordiques de Québec, coûte que coûte.
C'est pathétique! Bref, le PQ est mort, ça c'est clair!
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011« Les Québecois ont 2 choix,QS ou le revenant Legault qui, a retrouvé "la vérité !" auprès de Sirois. »
Monsieur Warren, ce n'est pas la « vérité » que Legault a trouvée auprès de Sirois, c'est l'argent !
Guy Le Sieur
Vive la République de l'Amérique Française
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011La bourrasque qui a entraîné le Bloc reste en attente du PQ et ce n'est pas Pauline Marois qui va la contenir.
Les Québecois ont 2 choix,QS ou le revenant Legault qui, a retrouvé "la vérité!" auprès de Sirois.
Michel Pagé Répondre
14 juin 2011Madame , et lecteurs...
Dans le cas de la dernière saga d’entre-déchirement au PQ sur la question d’un projet particulier d’amphithâtre de la ville de Québec et d’un projet de loi privé ( juin 2011) visant à donner l’aval du Politique à une entente particulière nébuleuse et à la soustraire au droit de regard de la population...
Bien pour les réaction démocratiques saines des députés..
Mais maintenant par pragmatisme et parce que s’impose la mise en oeuvre de politiques essentielles qui gravitent autour de la cause nationaliste (renforcement et respect intégral de la Loi 101, première année du cégep en français, Commission d’enquête publique sur le crime organisé et les ramifications politiques à l’industrie de la construction…), il faudrait bien faire preuve de réconciliation positive. L’ensemble de la population veut plus de cohésion, et il n’est pas exclue que tout de cet entre-déchirement navrant qu’un sens pragmatique aurait pu faire éviter ( la mauvaise loi privée 204 allait être rejetée de toute façon ... voyez le sens politique pragmatique de Charest...) puisse être fructueux si….
…l’épreuve navrante et déconstructrice était canalisée vers une situation constructive gagnante par une réconciliation sur la base d’un compromis et de nouvelles manières de faire la politique. Et puis il faudrait bien que le PQ gagne en pragmatisme et en cohésion ( voir sur le thème de la cohésion, http://www.vigile.net/Sur-le-theme-... ). Les péquistes passent trop de temps à s’entredéchirer sur tout et sur rien, ce qui alimente le doute et le cynisme de la population autant que les manigances et les magouilles que l’on associe au parti libéral…
Il appartient maintenant aux démissionnaires de recoller utilement les pièces du vase brisé, car tout cela n’aura qu’ajouté à plus de cynisme de la population et à un croc-en-jambe mortel à l’objectif que vous dites vouloir réaliser si cela ne débouche pas sur une réconciliation fructueuse et constructive et ne mène pas à des changements pragmatiques réels… Sachez faire d’une prise de position théorique une action politique et poétique utile pour tous…
Au fond ce qu’il manque c’est un esprit de cohésion et de pragmatisme...
Par analogie, voyez : quand les gens ont cessé de chiâler dans la région du Richelieu, une corvée populaire et solidaire s’est organisée ( 11-12 juin, 17-19, juin ; très positivement elle a donné lieu à des résultats plus utiles et fructieux que tous les "ce que le gouvernement devrait faire et nous donner issus de l’idéologie de l’État providence) et aller au plus important, à ce qui est essentiel.... Dans ce sens les dissensions tout azimuth au PQ (et souvent risibles, toujours source de plus de cynisme de la populaition) trouveraient une résolution utile dans un sens pragmatique de cohésion et de solidarité vers l’essentiel...
... autrement dit: travailler avec solidarité à la réalisation d'objectifs concrets ( loi 101 renforcée, première année des cégeps en français, meilleure intégration des immigrants, poids du Québec ou du Canada-français au sein des institutions...
des choses pragmatiques et arrêtez de vos chamiller, les enfants...!
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011Le PQ croyait bien à tort que la loi de l'alternance lui apporterait son tour enfin venu le pouvoir sur un plateau d'argent. Il n'avait donc qu'à s'édulcorer à droite toute au centre de nulle part... mais la démocratie encore bien vivante, malgré tout, bien que toujours capable de se montrer aussi aveugle et stupide, risque maintenant de déjouer ses plans et d'écouter le chant des sirènes du club des affairistes de Legault. Pendant quoi la quête du pays va se perdre tranquillement dans les terrains vagues de l'Histoire...
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011C'est vrai que pour celles et ceux qui veulent séparer le Québec du ROC "sortir le Canada du Québec", votre suggestion d'une élection référendaire est la bonne. C'est aussi celle de M. Louis Bernard qui refuse que le PQ gouverne le Québec province sauf qu'il demande un référendum rapide après l'élection d'un parti indépendantiste. Si le parti perd le référendum en question, le parti démissionne tout de suite.
Mais, pour faire avancer le Québec dans le Canada, c'est la gouverne souverainiste de Mme Marois qui est la meilleure idée sauf que, plus elle réussira, moins les Québécois voudront se séparer d'un pays qui va mieux...c'est humain.
Problème cornélien s'il en est un parce qu'il risque de laisser le pouvoir aux fédéralistes...éternellement...minimum.
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011Et que les Hérode Antipas, Hérodiade, Salomé qui ont obtenu la tête de Jean le Baptiste sur un plateau d'argent réfléchissent un peu plus, s'ils en sont encore capables. Et qu'ils nous démontrent qu'ils sont plus intelligents qu'orgueilleux. Sinon nous assisterons à un schisme, s'il n'est pas déjà là.
Militer pendant 50 ans pour en venir là.
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011Pauline et les "tendres" péquistes ne parviendront pas à freiner la chute du PQ qui est politiquement mort,étranglé par sa propre rectitude politique et son taponnage.
Charest et son PLQ n'est plus défendable et il se retrouvera,aux prochaines élections réduit à sa clientèle "otage" de l'ouest de Montréal.
Tous les média on entrepris une campagne anti-Khadir et pro-Legault.
Deltell se verra offrir une enveloppe brune( par les mêmes qui ont offert celle qu'a recue Charest pour venir "oueuvrer" au Québec!) pour laisser le passage à Legault.
Une prévision donc pour les prochaines élections:
PQ 10
PLQ 30
QS 15
ADQ 0
Legault 70
Archives de Vigile Répondre
14 juin 2011Le fondement de la vision du beau-père Parizeau.
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef013488a17bc1970c-800wi
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef013484b1b0d6970c-800wi
1) préparer la réalisation de l’indépendance, ça commence AVANT de prendre le pouvoir;
2) le pouvoir doit servir à faire avancer cettte option et à tenter de la réaliser;
3) remettre du contenu concret dans le contenant d’une promotion de cette option qui ne se fait toujours pas;
4) Les gens ont le droit de savoir où on veut les amener.
Stefan Allinger Répondre
14 juin 2011J'espère que vous avez tord mais j'ai bien peur que vous avez raison.
Je pense que la prise de liberté de parole de certains députés va faire naître autre chose de plus fort, meilleur.