L'écologie au service de l'indépendance

Nous devons aborder l'indépendance du Québec d'un point de vue environnemental

Tribune libre - 2007

Il y a des périodes dans lesquelles la fierté d'une population bondit d'un
rang. La langue, outil national d'un peuple, a déjà été la grande fierté
des QuébécoisEs; malheureusement, de nos jours, avec le fractionnement de
la loi 101, la convergence des médias, la mondialisation de la culture
étasunienne, la langue est moins un outil de fierté et de patriotisme
qu'elle ne l'était jadis. La preuve en est en constatant les lacunes du
vocabulaire des jeunes, autant parlé qu'écrit. Évidemment, cette situation
est regrettable; la langue québécoise n'est plus un gage d'émancipation de
notre société, au grand désarroi des vieux écrivains et des nationalistes
de la belle époque de Miron.
Il est clair que la langue française d'Amérique, dont les QuébécoisEs sont
les vifs parleurs, démarque le Québec par rapport au reste du continent.
Or, puisque cette langue n'est pas, en ce moment, au coeur d'une
revendication nationale généralisée, je me suis demandé qu'est-ce qui
pourrait raviver la fierté nationale à un point d'ébullition historique en
propulsant le Québec sur les planches de l'indépendance nationale. J'ai
trouvé à cette question une réponse tendancieuse: l'écologie!
J'ai écrit dans un autre texte - Entre l'habitude et la conviction - que
le Québécois moyen était pris d'une terrible maladie que l'on nomme le
syndrome du grand parleur, petit faiseur. Effectivement, selon les sondages
publiés régulièrement dans différents quotidiens, une forte majorité de
QuébécoisEs se préoccupent du sort de l'environnement, alors que selon les
données officielles de Recyc-Québec, le geste ne suit pas l'intention. Nous
détestons les sables bitumineux de l'Alberta et nous chérissons nos
précieuses rivières, voici une règle dans l'art de s'avouer progressiste en
cette époque de bouleversements. J'aimerais éclater la baloune de ceux qui
sont confortables avec les positions du Québec: celui-ci n'est pas un
exemple, au contraire, la voie est longue entre l'affirmation et
l'application de nos convictions environnementales, et cela doit changer,
car la plus grande force du Québec réside exactement dans ses ressources
naturelles: les forêts, les sols, les richesses hydriques, le potentiel
éolien, l'écotourisme et tous les domaines liés à la recherche scientifique
et au développement durable. Le 21e siècle (époque de grands changements
terrestres) est à peine entamé, que j'affirme avec confiance que c'est par
sa nature que le Québec gagnera son indépendance!
Les QuébécoisEs ont évolué sur ce continent grâce à leurs richesses. Les
immenses forêts, peuplées d'autant d'essences d'arbres que de végétaux aux
multiples propriétés utilitaires, les sols fissurés d'or, de bauxite, de
cuivre, de nickel, de fer, et j'en passe, les millions de lacs et de
rivières d'eau douce, une réserve d'autant plus précieuse que l'or bleu
sera la ressource la plus recherchée sur Terre dans les prochaines
décennies, la vastité du territoire sauvage, entre montagnes et vallées,
plaines et torrents, à tous les cyclistes, kayakistes et explorateurs d'y
trouver leur parcelle de liberté! Le Québec doit devenir le modèle de
l'avenir, un symbole de la puissance de l'environnement lorsque celle-ci
est abordée avec respect et souci de préservation. L'écologie, ce n'est pas
seulement une conviction, c'est une manière d'aborder nos relations, autant
humaines qu'économiques. Nous sortirons tous gagnants, et nos enfants, de
faire preuve d'avant-gardisme, comme à l'époque des grands barrages! Le
Québec a réussi grâce à sa persévérance, alors à nous de persévérer, encore
et encore, et ce, dans le monde présent, un monde magané qui mérite un coup
de bistouri au ventre pour le sauver.
Nous voulons être fiers, nous voulons être un grand peuple, donc il faut
savoir lire entre les lignes du siècle. Si le Québec a gagné, avec René
Lévesque et la nationalisation de l'hydro-électricité, c'est qu'il a été un
précurseur, il a eu le courage de s'affirmer dans une voie difficile, il a
vaincu les préjugés et aujourd'hui, nous sommes tous fiers de cela! Et
demain, si nous désirons que nos enfants soient fiers de quelque chose,
c'est aujourd'hui que nous devons aborder l'indépendance du Québec d'un point de vue environnemental, car l'écologie a toujours été et est encore aujourd'hui, notre force la plus sûre.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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