Justin Trudeau en campagne

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Quelle sera la stratégie libérale face aux Québécois ?






Lors de la dernière campagne électorale, Justin Trudeau avait déployé toute sa séduction. L’homme d’apparences, de sourires étudiés, de petits mots gentils à faire couler des larmes a triomphé des prédictions électorales. Son élection fut acclamée sur la planète entière. La jeunesse saine, radieuse, jovialiste et marquée par une appartenance à l’élite politique, bref un prince, sa princesse et leurs enfants au caractère déjà trempé étaient sacrés famille royale.




Justin Trudeau permettait au Canada, un pays calme et paisible sauf pour ses autochtones parqués dans ses réserves et son peuple fondateur, celui d’avant 1867, le peuple canadien-français humilié et minorisé, ce Canada revivait une autre heure de gloire. Après la trudeaumanie paternelle.




Or, le séducteur doit désormais trouver d’autres atouts. L’inventeur du pays postnational a réussi seulement à perpétuer la politique centralisatrice de son père, qui abhorrait le nationalisme des Québécois, ces « mangeurs de hot-dogs », terme qu’il avait déjà utilisé pour désigner un jour le premier ministre Robert Bourassa. Le dauphin a transformé la société canadienne en avant-garde mondiale du multiculturalisme angélique.




Anxiété




C’est cette œuvre qu’il souhaite poursuivre désormais. Or, les sondages le rendent anxieux puisqu’il est talonné par un chef conservateur par ailleurs terne à souhait, loin des modes, des défilés gais, peu doué pour les selfies, les clins d’œil et les pleurs en public.




Justin Trudeau doit donc changer de style, quitte à redevenir le boxeur qu’il a été un jour en mettant KO (quel symbole !) un autochtone, Patrick Brazeau, à l’époque sénateur conservateur, et ce, lors d’un combat à caractère caritatif.











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Ne sous-estimons pas Trudeau le bagarreur. Il camoufle bien son agressivité, est capable de ressentiment et n’a pas froid aux yeux si on l’attaque.




Justin Trudeau continue à avoir des comptes à régler avec le Québec au nationalisme réanimé par l’arrivée au pouvoir de la CAQ dirigée par François Legault. Ce dernier, en affirmant un Québec distinct à travers la loi 21 sur la laïcité, devient plus qu’un adversaire pour Justin Trudeau.




Affrontements à venir




Le premier ministre du Québec, fort d’une longue expérience politique et avec son côté roué, paradoxal pour un homme parfois naïf, sait bien que cette laïcité contestée devant les tribunaux est porteuse d’affrontements avec Ottawa. C’est pourquoi, au premier jour de la campagne, il a mis en garde les chefs de partis fédéraux contre leur tentation de contester la loi.




On serait étonné que Justin Trudeau, qui s’oppose à la laïcité d’un Québec distinct en opposition à la vision multiculturelle du Canada, demeure dans le vague en affirmant qu’il ne compte pas intervenir... « pour l’instant ». Dans l’hypothèse où les sondages s’annoncent difficiles pour son parti dans les semaines à venir, il est fort à penser que pour parvenir à la victoire il annonce son intention de contester devant les tribunaux la loi honnie par nombre de Canadiens et une minorité de Québécois, dont Québec solidaire.




C’est alors que le premier ministre Legault subira son baptême du feu. Avec l’appui de la majorité francophone derrière lui.



 




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