La locution latine Dura lex sed lex ( la loi est dure, mais c’est la loi ) date du IIIe siècle de notre ère. On l’attribue à Ulpien, homme politique et juriste romain.
Le Devoir d’hier fait part de la perturbation que cause l’application de la loi 21 sur la laïcité dans les écoles publiques et, plus particulièrement, à Montréal. La direction de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) s’opposait à cette loi. Sa présidente, Catherine Harel Bourdon, avait même défié le gouvernement caquiste dans les débats autour du projet de loi en affirmant que la CSDM n’appliquerait pas la loi.
Elle s’est rétractée après l’adoption de la loi en juin dernier. Elle aurait dû démissionner de son poste si elle s’y était refusée. Or, la présidente en mène large avec l’appui de commissaires qui l’entraînent vers des positions plus radicales. Les idéologies ne sont pas absentes à la CSDM, c’est le moins que l’on puisse dire.
Des candidates voilées non protégées par la clause des « droits acquis » ont été refusées comme enseignantes à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, rapporte Le Devoir. Elles avaient refusé d’enlever leur voile pour enseigner.
Tergiversation
Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, coresponsables de l’application de la loi, laisseront-ils longtemps des directions des commissions scolaires tergiverser en la matière ? À la CSDM, on parle de difficultés dans son application.
Les directeurs généraux des commissions scolaires responsables d’appliquer la loi connaissent les sanctions par gradation qui doivent être appliquées en cas de refus de retirer les signes religieux ostentatoires.
Et il faut faire preuve d’une candeur inqualifiable pour croire que des candidats à l’enseignement affichant des signes religieux ignorent la loi 21. Ces candidats sont des activistes dont l’objectif est d’ajouter aux tensions sociales.
Manque d’effectifs
En effet, les écoles à la grandeur du Québec sont en manque d’effectifs.
La recherche de candidats est frénétique. Il faut éviter de dépolitiser ces femmes voilées, qui affirment publiquement que leur rêve d’enseigner est brisé par cette loi « maudite ». Rien ne les empêche d’enseigner dans le secteur privé ou ailleurs au Canada.
Or, le manque d’effectifs ne trouvera pas sa solution si on accepte du personnel qui ne respecte pas la loi. Il faut plutôt s’interroger sur l’état des écoles, sur le peu de respect accordé aux enseignants, sur la valeur réelle de l’éducation pour nombre de Québécois. Et pour nombre de Québécois de souche, il faut le préciser.
Ce ne sont pas des enseignants qui affichent publiquement leur religion qui sont indispensables. Ce sont plutôt des gens qui perçoivent leur métier comme une vocation, qui s’identifient comme des porteurs de rêves pour les jeunes, des agents de transmission de la connaissance héritée du passé. Des gens qui laissent leurs croyances religieuses et leurs préjugés à la porte des salles de classe.
Des gens qui s’efforcent d’atteindre cet idéal si noble de la liberté de pensée afin de former des jeunes à l’abri des dogmes et des doctrines.