ANALYSE

Joseph Facal ne ferme pas la porte

L'ancien député péquiste de Fabre, Joseph Facal, ne ferme pas la porte à l’idée de se présenter pour succéder à André Boisclair. La liste des prétendants à la direction du Parti québécois peut être courte, mais mardi il n’était pas acquis qu’on assisterait à un couronnement de Gilles Duceppe.

PQ - succession de Boisclair

L'ancien député péquiste de Fabre, Joseph Facal, ne ferme pas la porte à l’idée de se présenter pour succéder à André Boisclair. La liste des prétendants à la direction du Parti québécois peut être courte, mais mardi il n’était pas acquis qu’on assisterait à un couronnement de Gilles Duceppe.
« Quand j’ai quitté la politique en 2003, j’ai bien pris soin de ne pas dire que c’était pour toujours », a dit ce père de deux jeunes enfants qui avait abandonné son poste de ministre pour être plus présent à sa famille.
Pour Joseph Facal, qui vient tout juste d’ouvrir son propre site Internet, josephfacal.com, un couronnement n’est pas souhaitable pour donner un nouveau chef au PQ.
« Le parti a besoin d’un moment de maturité. Les sauveurs donnent l’illusion qu’on peut faire l’économie d’une réflexion. Or le PQ a constamment perdu des appuis à chaque scrutin depuis 1994 », résume M. Facal, joint mardi.
Ce dernier s’était fait une notoriété en 2002 quand il avait déclaré qu’il fallait revoir le modèle québécois. Ce serait le candidat le plus susceptible d’aller chercher les péquistes égarés à l’ADQ, le moins bon pour récupérer l’aile gauche que n’a pu mobiliser André Boisclair.
Incontournable Duceppe
Dans les cercles péquistes, le candidat le plus évident à la succession d’André Boisclair demeure Gilles Duceppe. Bernard Landry l’a appelé il y a quelques jours pour l’assurer qu’il ne serait pas candidat dans l’éventualité, avérée, du départ de M. Boisclair. Ses proches disent qu’il est déterminé à venir au PQ, même si pour cela il doit se prêter à une course au leadership.
Député depuis 1993 aux Communes, il a autour de lui des conseillers, François Leblanc, Pierre-Paul Roy, Laurier Gardner, qui connaissent le PQ sur le bout de leurs doigts. Il est toujours resté proche aussi de Bob Dufour, bloquiste qui avait suivi Lucien Bouchard à Québec. De loin Gilles Duceppe est le prétendant qui a le plus d’emprise sur l’organisation péquiste.
Un avantage : il est clairement à gauche du spectre politique, un retour du balancier après André Boisclair. Il peut compter aussi sur l’appui indéfectible de Louise Harel, qui en mène large au PQ. Avec cette caution, pas de problème sur la gauche pour cet ancien marxiste.
Pauline Marois voudra-t-elle se relancer en piste ? Plusieurs de ses proches sont convaincus qu’elle accepterait d’être plébiscitée, mais qu’elle ne voudra pas se lancer dans une troisième course à la direction du PQ. Surtout que cette fois, Louise Harel ne l’appuiera pas.
Elle avait durement encaissé son résultat en novembre 2005, 30 % des suffrages, seulement 10 points de plus que son score de 1984 contre Pierre Marc Johnson. Mais elle ne s’est jamais laissé oublier – elle réapparaissait à point nommé depuis des semaines à la télé quand André Boisclair était dans le pétrin.
Un ami publiera une biographie d’elle prochainement, un autre hasard. Au moment de sa défaite, ses supporteurs étaient bien amers, et bien des péquistes sont convaincus que le parti aurait eu suffisamment de sièges pour conserver son statut d’opposition officielle si elle avait été à la tête du PQ aux dernières élections.
Diane Lemieux, le leader parlementaire du PQ, songera sûrement à tenter sa chance.
Mais elle ne pourrait même pas être élue chef intérimaire tant elle était proche d’André Boisclair. Et sa proximité avec l’ancien chef lui nuira. Bien des gens avaient prédit qu’elle se casserait les dents comme leader parlementaire. Il n’en fut rien, mais sa détermination ne la rend pas populaire chez les députés.
François Legault ne sera pas en piste, il l’a dit plusieurs fois. Mais il jouera un rôle déterminant pour la suite des choses. Et il n’est pas très chaud à l’idée d’un couronnement.
Gilles Duceppe pourrait toutefois s’avérer pour lui une solution commode ; un chef pour faire face aux prochaines élections, une probable défaite, ce qui lui donnerait suffisamment de temps pour que ses fils soient élevés. Pierre Curzi, un néophyte en politique, est doté d’un charisme hors du commun. Mais il n’a pas la moindre expérience politique – la présidence de l’Union des artiste n’est pas de la même ligue.
Hier soir, il n’osait même pas dire si une course ou un couronnement étaient souhaitable pour le PQ.
Il a l’avantage de ne pas être de l’île de Montréal, mais implanté dans l’un des anciens bastions péquistes. Il pourrait être tenté de faire un tour de piste, tout comme Bernard Drainville, l’ancien journaliste, par exemple, davantage pour une prochaine fois que pour combler le vide causé par le départ d’André Boisclair.


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