Jean Charest : un piètre calculateur politique

La charrette libérale suivie de ses boeufs se propulse elle-même dans le clos

Tribune libre 2008

La propulsion fédérale dans le firmament de l'attraction
souverainiste

- Charrette, n. f.
- [Familier] Période de travail intensif effectué pour terminer à temps
un projet urgent.
(Antidote)
Le projet urgent n'était pas la réélection opportuniste d'un gouvernement
démissionnaire. Le projet urgent était de gouverner de manière responsable
pour faire face à la crise.
La précipitation est toujours la pire des solutions. Penser faire oublier
le déclenchement d'élections précipitées peut fonctionner une fois. Les
Conservateurs de la Art-Peur sont parvenus à le faire, mais peut-être
seulement, justement, grâce à l'erreur de la Art-Peur que pense ne pas
faire le Premier ministre Jean Charest démissionnaire. On peut donc le
faire une fois. Mais deux fois ? Le pari est risqué.
Surtout si l'on s'abstient de tenir compte de l'effet de reprise et
d'accumulation de la frustration. Le problème avec les tares de la
dépendance au jeu, c'est que le jeu fonctionne un temps. Mais il faut
savoir quand s'arrêter.
La troisième fois est la bonne, après les élections aux États-Unis l'appel
au changement devient irrésistible. Le calculateur a oublié de compter
jusqu'à trois.
À l'examen politique, le pire n'est pas tant de faire une erreur dans une
équation, le pire c'est d'oublier une donnée de l'équation. Le calcul s'en
trouve faussé alors qu'on pense avoir trouvé la solution.
Jean Charest est un piètre calculateur politique qui se prétend le grand
calculateur économique de la stabilité. En invoquant la condition du
gouvernement majoritaire, erreur que n'a pas faite le gouvernement
démissionnaire de la Art-Peur, le déclenchement précipité d'élection trouve
sa raison. Par contre, le moindre resserrement dans les sondages prive de
raison les élections. Comme cela se trouve à être confirmé par les récents
sondages.

SONDAGE EXCLUSIF - Léger / Le Journal

[Charest perd des
points->http://www.vigile.net/Charest-perd-des-points]
Le Journal de
Montréal - 2008 11 11

En pensant ne pas faire l'erreur de la Art-Peur, Jean Charest s'est
collatéralement privé d'une distraction essentielle capable de camoufler
l'odieux d'un déclenchement précipité. En pensant ne pas faire l'erreur des
autres, il aura commis l'irréparable erreur de faire l'erreur que les
autres n'ont pas faite. Dur dur de penser pouvoir gouverner en
démissionnant alors que tout nous permettait de... gouverner.
Le pouvoir corrompt. Le pouvoir absolu corrompt absolument.
Les faibles se contentent de peu. La faible avance dans les sondages du
PLQ aura contenté M. Charest un peu trop vite. Le faible démissionnaire
pensant ne jamais pouvoir rêver mieux se sera dit que ce ne pourrait
qu'être pire lorsqu'il devra cesser de ne pas gouverner pour faire face à
la crise. Le démissionnaire a parlé.
Le triple démissionnaire a parlé... Il démissionne.
- Démissionnaire irresponsable de l'État responsable
Le démissionnaire de la culture économique de la démission de l'État face
à un capitalisme de la spéculation. Le propagandiste de la culture de la
déréglementation, du retrait de l'État donc, se trouve à avoir été l'allié
de celles et ceux qui ont par leur démission permis au capitalisme sauvage
d'aller au bout de sa déraison qui a provoqué une crise que prétendent
pouvoir juguler ceux-là même qui ont accordé licence complète au bar ouvert
des valeurs frelatées par des pilleurs assoiffés. La dépendance aux profits
faciles et à courte vue est l'égal mur sur lequel se frappent les tenants
de cette culture du mauvais calcul démissionnaire.
- Démissionnaire de la gouverne de l'État
Pas étonnant que la seule solution de cette culture soit la précipitation
dans la démission. En démissionnant encore, Jean Charest prouve qu'il n'est
pas de bon gouvernement. En affirmant n'accepter vouloir gouverner que dans
la superbe de la majorité, il abdique et refuse de gouverner en
minoritaire. La liquéfaction du mirage majoritaire ne fait que donner au
peuple qu'une seule avenue. Un gouvernement responsable du PQ de Pauline
Marois, un gouvernement qui accepte de former un gouvernement minoritaire.
Le Premier ministre Charest démissionnaire l'a refusé en démissionnant. En
réitérant cette abdication qui pose la condition du mirage majoritaire, il
persiste et signe : il ne désire pas former le prochain gouvernement
minoritaire. Nous n’avons pas le choix d’élire le seul parti capable de le
faire.
-Responsable de la démission du peuple seul fondateur de l'État
responsable

Pas étonnant que ce démissionnaire-là, se trouve aussi à être responsable
apologiste de la démission du peuple seul et unique fondateur de l'État
qu'il désire. Le Jean Charest de la culture économique de la démission se
trouve aussi à être le Jean Charest de la culture politique de la démission
irresponsable face à un Canada responsable de l'enfermement du peuple
souverain dans un État unilatéral du statut quo des manoeuvres
commanditaires, dans un État du Canada des manifestations de chantage
émotif de l'Amour infini à coup d'argent dépensé en tout irrespect des
règles du Québec, dans un État du Canada des manipulations immigratoires et
des menaces de représailles économiques, politiques, sociétales et
culturelles proférées sans ménagement contre le peuple démocratique et
souverain du Québec.
La même culture de la menace qui statuait que l'État devait se retirer de
la gestion de la gestion du capitalisme de marché supposé s'autoréguler
sans autres interventions extérieures au marché lui-même, sous peine de
régression, de stagnation, voire de recul. Cette crise démontre plutôt le
contraire et confirme la faillite d'un capitalisme sauvage. Cette crise
revalorise l'État responsable s'opposant à l'État de la démission.
La charrette libérale en péril
Le mirage de la majorité mirage
En mettant la charrette de l'opportunisme calculateur devant les boeufs de
la coutume politique qui veut qu'un gouvernement gouverne, en précipitant
le Québec dans une charrette sous de faux prétextes de majorité/mirage,
Jean Charest signifie par sa culture de la triple démission son propre
licenciement, tout aussi sûrement que s'il l'avait décidé lui-même, aussi
sûrement que s'il se le signifiait lui-même à lui-même dans le miroir de
l'absolutisme arrogant. En provoquant des élections prématurées qui font du
Québec une charrette précipitée à l'heure de pointe dans le trafic d'un
boulevard encombré de bouchons électoraux, il trafique lui-même la machine
de l'espace-temps qui l'aspire dans le trou noir de l'Histoire, là où se
trouvent enfermés les enfermeurs du peuple démocratique et souverain qui
jamais n'a été appelé à valider l'État du Canada du statut quo, jamais été
appelé à légitimer un fédéralisme démissionnaire qui se contente de tenir
pour légitime ce qui n'est que légalité imposée de force et d'autorité par
un Canada avatar d'un Empire monarchique de droit divin désuet et
déraisonnable, un État illégitime et abuseur répudié par le peuple et son
Assemblée nationale, un État unilatéral et abusivement légalisé par
quelques juges de Cour... de Cour suprême, et ce, sans jamais appeler le
peuple souverain du Québec à se valider et légitimer nommément et
démocratiquement.
Cette incurie s'ajoutant à l'incurie de gouvernement, multiplié par
l'incurie de règlements d'un capitalisme déréglementé de licence économique
et financière complète, ne peut que ramener le Premier ministre de la
sinistre triple démission à ses propres et privées écuries du licenciement
que ne manquera pas de lui signifier un peuple avide de changement et de
gouvernement responsable et souverain.
Le gouvernement responsable et souverain
Nous avons obtenu il y a plus d'un siècle le gouvernement responsable,
nous reste à nous donner un gouvernement souverain. Cela passe maintenant
par l'élection d'un gouvernement souverainiste responsable, cela passe par
un gouvernement souverainiste du Parti Québécois. Cela, grâce au bloc du
vote de tous les hommes et de toutes les femmes souverainistes. Cela en
mettant de côté la querelle irresponsable. Cela en choisissant l'unité et
l'appui responsable.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    13 novembre 2008

    Vous avez dit « calcul »?
    La Rivière Romaine, en Minganie… Projet de harnachement, temps de discussion, considérations environnementales, consultation de la population… Heh!… les municipalités bordant la rivière ont déjà touché des montants substantiels en dédommagement…(Journal Mtrl). Ces populations pourront-elles voter librement à un référendum pour ou contre le projet Charest?
    Mais le Canadian Charest a été à bonne école : Un reportage du grand téléjournal nous montrait hier soir le cas d’une mine d’or canadienne installée près de San Luis Potosì, Mexique. Les opérations minières collées sur un village où vivent des familles produisent un bruit assourdissant continuel, précipitent des débris de dynamitage dangereux et contaminent l’eau potables de métaux toxiques. Quelques braves l’ont affirmé à la caméra et quelle fut la version des autorités municipales et minières? « Groupuscule de faiseurs de trouble à ignorer ». Le maire étale ses retombées fiscales et en nombre d’emplois, le foreman de la mine canadienne (mexicain agent de dénationalisation ou roi nègre) énumère les montants alloués aux municipalités, les salaires versés, les réparations d’églises, l’ « assainissement » de ses eaux usées, la plantation de cactées décoratives en bordure des villages… (Canada bienfaiteur!)
    Et Bernard Derome est content!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 novembre 2008

    Parlant de calcul que pensez-vous de Charest qui veur dépenser quelques milliards pour financer des jeux olympiques qui durent 15 jous et dont nous continuons à payer les hypothèques durant 40 ans. Il faut courir après le vote de la région de Québec comme un désespéré pour sortit un chat du sac instentanément ainsi. Ces milliards, investis dans des barrages de Hydro Québec se rembourseraient d'eux-même et créeraient plus d'emploi pour les besoins de la nation et de Kyoto. Charest calcule encore mal comme il l'a fait avec son trou de 400 millions dans les travaux de l'université du Québec.