Harper derrière la déclaration d'amour de Sarkozy

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France-Québec : fin du "ni-ni"?

Nicolas Sarkozy et Michaëlle Jean ont rendu hommage, en Normandie, aux soldats canadiens tombés pendant la Seconde Guerre mondiale. (Photo Reuters)

La Presse Canadienne - Après des années de «non-ingérence, non-indifférence», la déclaration d'amour de Nicolas Sarkozy à l'endroit du Canada cette semaine représente une volte-face de la France.

Selon des sources du gouvernement fédéral, le président français avait déjà démontré au premier sommet avec le premier ministre Stephen Harper, l'an dernier, un repositionnement clair.
«(Sarkozy) avait exprimé ses intentions, a fait savoir un responsable canadien. Il a clairement laissé entendre qu'il n'allait pas jouer le même jeu que ses prédécesseurs.»
Le nouvel occupant de l'Élysée rompait donc avec les sympathies au mouvement souverainistes exprimées depuis l'appel du président De Gaulle, ainsi qu'avec la promesse de Jacques Chirac de reconnaître le premier un éventuel Québec indépendant.
Lors de sa première rencontre avec le président français en juin 2007, M. Harper lui a demandé d'aider le Canada à célébrer le 400e anniversaire. Dans les mois qui ont suivi, un porte-parole du président a communiqué avec la gouverneure générale Michaëlle Jean et lui a demandé de participer aux événements marquant le 400e anniversaire, selon un représentant de Rideau Hall.
C'est lors de cette visite de Mme Jean en France que M. Sarkozy a déclaré, plus tôt cette semaine, qu'il n'entendait plus opposer les amitiés de la France avec le Québec et le Canada.
«Ceux qui sont morts ici, on ne leur a pas demandé de quelle région ils venaient, a lancé M. Sarkozy alors qu'il rendait hommage, en Normandie, aux soldats canadiens tombés pendant la Seconde Guerre mondiale. On savait de quel pays ils venaient. On ne leur a même pas demandé quelle langue ils parlaient. Ceux qui sont sous terre, même s'ils ne pratiquaient pas notre langue, ils nous ont sauvés et nous ont aidés.»
A Ottawa, les indépendantistes se sont dits consternés que l'anniversaire de la ville soit utilisé pour promouvoir l'unité canadienne. «C'est une insulte à la nation québécoise et au 400e anniversaire, a dit le député du Bloc québécois Pierre Paquette. (...) Si M. Harper ou un ministre était allé en France, il n'y aurait pas eu de problème. Mais envoyer la gouverneure générale, qui est un vestige du colonialisme britannique, est une insulte aux yeux des Québécois.»
En France, la visite de la gouverneure générale a bénéficié d'une grande couverture médiatique, Michaëlle Jean ayant même été qualifiée de «presque reine du Canada».
Selon des porte-parole du gouvernement conservateur, M. Harper a clairement dit, peu après son arrivée au pouvoir, qu'il voulait que le fédéral ait un rôle dans les festivités du 400e de Québec. Quelques semaines après son assermentation en 2006, il a demandé à son personnel de s'assurer que le gouvernement du Canada soit «un participant à part entière».


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