Le Québec libre de Sarkozy

C'est que visiblement, dans l'esprit du président de la République, le Québec n'a pas besoin d'être indépendant pour prendre sa place dans le monde. Le Québec n'a pas besoin d'être indépendant pour prospérer. Le Québec n'a pas besoin d'être indépendant pour être libre.

Le Québec n'a pas besoin d'être libre pour être libre...


Les leaders souverainistes ont réagi en ordre dispersé au plaidoyer du président français, Nicolas Sarkozy, en faveur de l'unité canadienne. Selon la chef du Parti québécois, Pauline Marois, M. Sarkozy ne parlait pas du Québec mais de la crise financière mondiale. Cette étrange interprétation ne tient pas debout. Relisons ce qu'a dit M. Sarkozy: «Moi, j'ai toujours été un ami du Canada. C'est quelque chose de très constant dans ma vie politique. Parce que le Canada a toujours été un allié de la France, qu'il est membre du G8, et franchement s'il y a quelqu'un qui vient me dire que le monde aujourd'hui a besoin d'une division supplémentaire, c'est qu'on n'a pas la même lecture du monde.» La crise financière?
D'autres ont dénoncé cette «ingérence» du politicien français dans les affaires québécoises. Venue d'un courant politique qui vénère le «Vive le Québec libre!» du général de Gaulle et qui n'a eu de cesse de chercher l'appui des personnalités politiques françaises à son projet, l'accusation est franchement ridicule.
Selon Mme Marois, si M. Sarkozy parlait vraiment du Québec, alors il a mal compris le projet souverainiste, qui «n'est pas divisif, mais inclusif». Allons donc! Séparer une partie d'un pays pour en faire un pays distinct est, en soi, un acte de division. Les souverainistes croient que le jeu en vaudrait la chandelle, une opinion légitime partagée par un grand nombre de Québécois. Mais si la chef du Parti québécois pense sérieusement que l'indépendance du Québec n'est pas un projet «divisif», c'est qu'elle ne comprend pas elle-même la nature de ce qu'elle propose.
Les Québécois n'ont pas à se faire dicter leurs choix politiques par M. Sarkozy ou par quelque autre chef d'État étranger. Toutefois, les propos tenus vendredi par le président français sont importants à deux égards.
D'abord, quand il affirme que le monde n'a pas besoin d'«une division supplémentaire», le président apporte à nos débats internes l'éclairage d'un gouvernant européen qui voit, chaque jour, ce que l'éclatement des pays d'Europe de l'Est a produit de drames et de complexité sur ce continent. Vu d'Europe, comme il l'a souligné, le fédéralisme canadien «décline un message de respect de la diversité et d'ouverture.»
Surtout, par son discours à l'Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy a démontré que, contrairement à la confusion qu'entretiennent les souverainistes, le fait que le gouvernement français veuille entretenir des liens étroits avec le Canada n'est pas un empêchement au maintien de relations privilégiées entre la France et le Québec. Rarement politicien français a-t-il parlé en termes aussi élogieux et justes du Québec moderne, insistant pour dire que la France et le Québec sont des « partenaires égaux ». Des propos qui ont fait dire au commentateur Claude Charron : «Il nous a parlé comme si nous étions souverains.»
C'est que visiblement, dans l'esprit du président de la République, le Québec n'a pas besoin d'être indépendant pour prendre sa place dans le monde. Le Québec n'a pas besoin d'être indépendant pour prospérer. Le Québec n'a pas besoin d'être indépendant pour être libre.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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