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François Legault séduit les Québécois / La séduction de Legault

François Legault bouleversera l’échiquier politique québécois s’il fonde un nouveau parti nationaliste de centre droit.

Droite québécoise - Force Québec


Agence QMI Rémi Nadeau - QUÉBEC - François Legault bouleversera l’échiquier politique québécois s’il fonde un nouveau parti nationaliste de centre droit. Un sondage Agence QMI-Léger-Marketing démontre que son discours séduit une large part de l’électorat et qu’il profiterait de la faiblesse de Jean Charest et de Pauline Marois.

À peine plus de 48 heures après que TVA eut révélé que l’ex-ministre péquiste songe à fonder un nouveau parti, 46 pour cent des Québécois se sont dits intéressés à voter pour lui.
Si M. Legault fait le saut, il grugerait le tiers des appuis consentis au Parti québécois pour créer une véritable lutte à trois pour le pouvoir.
Il récolterait 30 pour cent des intentions de vote, contre 27 pour cent pour les péquistes, 25 pour cent pour les libéraux et 7 pour cent pour l’ADQ.
Si l’éventualité de son retour dans l’arène politique fait très mal au PQ, elle porte un coup presque fatal aux libéraux de Jean Charest dans les circonscriptions francophones.
En effet, le coup de sonde révèle que le parti de M. Legault se retrouverait au coude à coude avec le Parti québécois chez les francophones, avec 32 pour cent d’appuis chacun, laissant le PLQ loin derrière à 17 pour cent.
«Ça démontre qu’avec un parti mené par François Legault, tout est possible. On recrée la situation de 2007, alors que les trois partis pouvaient former un gouvernement minoritaire», a analysé Christian Bourque, vice-président recherche de Léger-Marketing.
Une arrivée qui brouille les cartes
Puis, même si sa situation chez les francophones paraît désastreuse, M. Bourque souligne que Jean Charest pourrait tout de même profiter du coup de dés de François Legault. «La nouvelle formation ferait mal aux deux partis traditionnels, mais ça remet indirectement les libéraux dans la course», a-t-il indiqué, signalant que le PQ voguerait sinon vers une victoire plus facile, avec 39 pour cent de la faveur populaire, contre 29 pour cent pour les libéraux.
Quant à l’Action démocratique du Québec, ses appuis fonderaient de près de moitié, de 12 pour cent à 7 pour cent, advenant l’entrée en scène de François Legault. Legault doit bouger vite
Avec ces données en mains, Christian Bourque conseille à l’ancien ministre d’accélérer ses démarches pour profiter du vent qui lui est favorable.
«Quand tu peux profiter de l’attrait de nouveauté, il faut en bénéficier à plein, sinon ça va s’estomper. Il y a une crise politique au Québec, alors pendant que les émotions sont à fleur de peau, c’est le temps de sauter dans la mêlée», a-t-il expliqué.
Pour l’instant, les chefs des autres partis politiques sont loin d’inspirer la nation québécoise, puisque 70 pour cent des répondants ont une mauvaise opinion de Jean Charest, et que 52 pour cent ne font pas davantage confiance à Pauline Marois.
Méthodologie
Le sondage a été réalisé par Internet entre le 8 et le 10 octobre auprès de 1001 personnes représentatives de la population du Québec.
Sa marge d’erreur est de 3,1 pour cent 19 fois sur 20.
La souveraineté répudiée par des péquistes
La souveraineté n’est plus nécessaire, même pour près de la moitié des répondants péquistes au sondage.
À la question «Si un nouveau parti politique voyait le jour, quelle devrait être sa position sur la question nationale afin qu’il vous intéresse», 48 pour cent des Québécois de toute allégeance ont demandé qu’il soit nationaliste sans prôner la souveraineté, contre 21 pour cent qui souhaitent qu’il soit souverainiste, et 20 pour cent qu’il soit fédéraliste.
Mais, surprise, chez les 316 répondants se disant péquistes, 44 pour cent ont affirmé qu’ils seraient intéressés par une formation dirigée par François Legault s’il met de côté l’option souverainiste.
«À court terme, ils seraient satisfaits d’un parti nationaliste», a indiqué le vice-président recherche de Léger Marketing, Christian Bourque.
Pourtant, informée des préparatifs enclenchés par l’ancien ministre Legault, la chef péquiste Pauline Marois soutenait la semaine dernière que son possible retour ne nuirait pas significativement à sa formation.
«Je crois que la menace est pas mal plus grande pour M. Charest et l'ADQ, car ce sont des fédéralistes qui mettent de côté la souveraineté et qui sont plus de droite», avait-elle affirmé.
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La séduction de Legault
Agence QMI Donald Charrette - QUÉBEC - Les Québécois sont en colère et disponibles. Trompés par le Parti libéral, peu entichés par le Parti québécois de Pauline Marois qu’ils ont beaucoup fréquenté, ils ne demandent qu’à être séduits par un nouveau courtisan qui leur promet de changer les choses.

Le sondage Léger Marketing que nous publions mardi matin confirme une impression générale et met des chiffres sur le besoin de changement qui balaie le Québec. Il a suffi que les médias dévoilent que François Legault consulte beaucoup et songe à lancer une nouvelle formation politique pour que les petits cœurs des électeurs se remettent à battre avec frénésie.
Les libéraux de Jean Charest en sont à leur troisième mandat et se débattent depuis un an avec des allégations de scandale. Même majoritaire, ce gouvernement ne réussit pas à reprendre son élan et cafouille dans plusieurs dossiers. Jean Charest aurait besoin de l’intercession du frère André pour améliorer sa cote.
Le Parti québécois a été pacifié par Mme Marois, mais il a peine à incarner une façon différente de gouverner. De surcroît, Pauline Marois doit faire face à un vote de confiance au congrès de son parti au printemps. Quant à l’ADQ de Gérard Deltell, elle vivote.
Alors, quand apparaît un vent d’espoir incarné par un ancien ministre, les électeurs se remettent à rêver. Comme le dit l’analyste Christian Bourque, de Léger Marketing, cette option est «boostée aux stéroïdes» à l’heure actuelle.
Prétendant atypique
François Legault est un prétendant atypique, un homme d’affaires, cofondateur d’Air Transat, qui a fait fortune avant de faire de la politique. C’est Lucien Bouchard qui l’a convaincu de plonger dans le monde politique, où il a occupé des postes importants - Industrie et Commerce, Éducation, Santé - avant de déclarer forfait.
En juin 2009, il a quitté la scène avec éclat en disant : «Je sens que le Québec s’est engagé dans un déclin tranquille, trop souvent dans la résignation et l’indifférence.» Il identifiait alors trois défis à surmonter : l’écart de richesse avec les autres États de l’Amérique du Nord, l’inefficacité de nos réseaux de santé et d’éducation, la crise des finances publiques.
Ce constat d’échec n’était pas sans rappeler la lucidité de Lucien Bouchard lors de sa démission.
L’analyse demeure pertinente et rejoint ce que pensent une majorité de Québécois. Toutefois, ce mouvement, ou ce parti, n’a toujours pas pris forme, n’a pas de programme connu et ressemble davantage à un «think tank» qui regroupe des souverainistes et de rares fédéralistes.
François Legault devrait d’ailleurs «dépéquiciser» son groupe s’il veut percer et faire des approches auprès de l’ADQ. On est encore bien loin du recrutement de candidats. Cette poussée de fièvre des électeurs n’est pas sans rappeler celle qui s’était emparée de l’Action démocratique de Mario Dumont, en 2007, une aventure qui s’est heurtée à de dures réalités : l’absence d’une équipe solide et un programme irréaliste.
Ce sondage laisse entrevoir une nouvelle donne politique : le PQ et l’ADQ étant les grands perdants de ce grand brassage, alors que le PLQ serait cantonné sur l’île de Montréal. Signe des temps, la souveraineté s’étiole même chez les péquistes!
Attendons de voir ce que le nouveau prétendant a à offrir, mais le Québec est assurément en mode écoute.


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