France Boucher n'a pas d'état d'âme sur la situation du français

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Les poules alpha du PLQ - Boucher, St-Pierre ou la malpratique de la langue de bois : caquetterie et coquetterie... aux ordres

Jocelyne Richer - La présidente de l'Office québécois de la langue française (OQLF), France Boucher, n'a pas d'état d'âme sur la situation du français au Québec, mais elle en a à revendre pour commenter les querelles internes de l'organisme qu'elle dirige.

Souvent critiquée au cours des derniers mois pour le type de gestion qu'elle privilégie et son refus d'interpréter les études de l'office, Mme Boucher n'a pas mâché ses mots, mardi, en commission parlementaire, pour blâmer le comité de suivi de l'organisme, duquel elle s'est totalement dissociée.

Disant en avoir assez de faire les frais des critiques adressées à l'office, comme le fait d'avoir caché des études ou retardé leur publication, Mme Boucher a mis au jour les tensions avec son comité, disant même que le temps était venu de «nettoyer la soue».

«J'en ai assez!», a-t-elle lancé, rejetant le blâme sur le comité de suivi pour le climat de tension «intolérable» qui s'est installé avec le conseil d'administration de l'office.

«Quand les choses se publient ou ne se publient pas, c'est pas le fait de ma décision. C'est le fait de la décision du comité de suivi», a-t-elle fait valoir, se défendant bien d'avoir voulu cacher quoi que ce soit.

La série de 19 études et le bilan quinquennal de l'office ont finalement été rendus publics le mois denier, mais sans avoir obtenu l'approbation du comité de suivi, normalement chargé de donner suite aux études commandées par l'office.

Le président du comité, Simon Langlois, a démissionné, jugeant que la présidente imposait des règles de confidentialité inacceptables.

Le conseil d'administration verra s'il est pertinent de modifier sa politique de publication d'études, a indiqué Mme Boucher.

«On comprend qu'entre le conseil d'administration de l'office et elle le torchon brûlait littéralement», a conclu des échanges de deux heures le porte-parole de l'opposition péquiste sur la langue française, le député Pierre Curzi, en point de presse.

«C'est clair que quelque chose ne fonctionne pas», a-t-il dit, en attribuant les problèmes de l'office au fait que le gouvernement n'affiche pas une «vision solide» quant à ses orientations pour protéger le français.

Québec «n'arrive pas à accoucher d'une vision parfaitement claire et honnête» en ce domaine, selon lui.

De son côté, le porte-parole de l'opposition officielle, le député François Benjamin, a reproché à Mme Boucher d'être «tellement agressive» dans ses réponses aux parlementaires.

Agacé, le président de la commission, le péquiste Sylvain Simard, n'a pas manqué, quant à lui, de rappeler à l'ordre Mme Boucher à plusieurs reprises, jugeant qu'elle fournissait des réponses beaucoup trop longues ou cherchait à contrôler le temps de parole des députés à sa place.

Mme Boucher s'est présentée en commission parlementaire visiblement déterminée à défendre avec vigueur ses décisions et son type de gestion.

Plus tard, en point de presse, elle a été invitée à qualifier la situation du français au Québec, et elle a réaffirmé qu'elle n'avait «pas d'état d'âme» à ce sujet, refusant d'afficher une quelconque inquiétude.

Pressée de questions à ce sujet en commission parlementaire et en point de presse, Mme Boucher a par ailleurs nié toute ingérence politique dans ses dossiers au cours des derniers mois.

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La présidente de l'Office québécois de la langue française, France Boucher (Photo Erick Labbé, Le Soleil)


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