Le Premier ministre français François Fillon était attendu mercredi à Ottawa, où il rencontrera son homologue Stephen Harper, avant de participer le lendemain à Québec aux célébrations du 400e anniversaire de la fondation de la ville. "Le Premier ministre Stephen Harper est ravi de recevoir M. Fillon au second jour de la présidence française de l'Union européenne", a déclaré à l'AFP son porte-parole Dimitri Soudas. M. Fillon devait s'entretenir avec M. Harper en milieu d'après-midi, puis signer avec lui une déclaration commune ainsi que des accords concernant des organismes de recherche des deux pays.
Les deux hommes devraient notamment évoquer le sommet de la Francophonie qui aura lieu en octobre à Québec, ainsi qu'un projet de partenariat économique entre le Canada et l'UE, qui sera au coeur du sommet Canada-UE. "Une des questions importantes pour le Canada est de renforcer notre partenariat économique avec l'UE", a indiqué M. Soudas. Le Canada et l'UE, devraient annoncer lors de ce sommet, qui se tiendra à Montréal également en octobre, "l'ouverture de négociations sur un accord transatlantique de partenariat", a rappelé le Premier ministre québécois Jean Charest, qui est à l'origine de l'idée, dans une interview au quotidien Le Monde daté de mercredi. MM. Fillon et Harper pourraient aussi parler d'Afghanistan, où les deux pays sont engagés, et d'environnement.
"Les Québécois sont nos frères, les Canadiens nos amis" (Sarkozy)
En marge des festivités du 400e anniversaire de Québec auxquelles il assistera, M. Fillon aura jeudi dans la capitale québécoise un entretien avec M. Charest, qui devrait porter notamment sur un projet d'accord franco-québécois sur la mobilité professionnelle et la reconnaissance mutuelle des diplômes. Le Québec et la France comptent conclure un accord-cadre à ce sujet en octobre, lors de la venue du président Nicolas Sarkozy à Québec pour le sommet de la Francophonie, a déclaré M. Charest au Monde, soulignant que "cette entente sera une première mondiale, à porter au crédit de deux sociétés francophones". Les entretiens avec M. Charest s'inscrivent dans le cadre des "visites alternées" entre Premiers ministres français et québécois, instituées il y a trente ans. Le chef du gouvernement français devait achever sa visite de trois jours vendredi à Montréal, avec un volet économique marqué par la signature de contrats commerciaux et une allocution devant la chambre de commerce française au Canada.
Au cours de sa visite, le Premier ministre français devrait réaffirmer la "relation directe et privilégiée" de la France avec le Québec, tout en soulignant que les relations franco-canadiennes et franco-québécoises "s'entretiennent mutuellement", a-t-on indiqué à Matignon. Cette précision fait suite à des interrogations suscitées par de récentes déclarations françaises interprétées de ce côté de l'Atlantique comme un infléchissement de la politique de Paris en faveur d'Ottawa, aux dépens de la province francophone et en particulier de ses indépendantistes. Cette impression avait été alimentée par des propos du président Sarkozy proclamant l'amitié de la France pour le Canada lors d'une cérémonie à l'occasion du 63e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945. Un peu plus tard, M. Sarkozy précisait toutefois, en décorant la chanteuse Céline Dion: "les Québécois sont nos frères, les Canadiens nos amis. Nous avons besoin des deux". M. Fillon est accompagné de plusieurs membres du gouvernement français dont la ministre de la Culture Christine Albanel.