Fédération ou confédération, Antoine-Aimé Dorion

Tribune libre 2008

Le 7 novembre 1865, M. Antoine-Aimé Dorion jugea nécessaire de dénoncer les résolutions adoptées à la Conférence de Québec d’octobre 1864, préparatoire à notre CONFÉDÉRATION adoptée en 1867.
Extraits du manifeste de M. A.A. Dorion, dans sa lutte contre la « Confédération » au Bas-Canada, pour ses électeurs du comté d’Hochelaga. Il l’a répété au cours de l’hiver 1865 à la législature du Canada-Uni :
Pour qu’il y ait confédération, il faut que les différents états liés entr’eux pour les mesures d’intérêt général conservent leur indépendance propre pour tout ce qui concerne leur gouvernement intérieur. Or, quelle indépendance les différentes provinces réunies sous la constitution proposée conserveront-elles, avec un gouvernement général exerçant une autorité souveraine, non seulement sur les mesures d’intérêt général, mais encore sur la plupart des questions de régie intérieure, et un contrôle direct sur tous les actes des législatures locales ! Quelle indépendance conserveront-elles, si elles sont privées du droit de régler leurs lois criminelles, leurs lois commerciales, et si elles ne peuvent modifier leurs lis civiles et municipales, les lois concernant l’instruction publique et autres questions semblables, qu’avec l’approbation du gouverneur général.- si elles n’ont pas même le droit de déterminer la constitution de leurs tribunaux et de nommer les Juges qui doivent veiller à l’exécution de leurs lois ?
Ce n’est pas une confédération qui nous est proposée, mais tout simplement une Union Législative déguisée sous le nom de confédération, parce que l’on a donné à chaque province un simulacre de gouvernement sans autre autorité que celle qu’il exercera sous le bon plaisir du gouvernement général.
Cette Union ne peut que retarder le progrès et la prospérité du pays et je la repousse parce que je la crois contraire aux intérêts de toute la province et surtout désastreuse pour le Bas-Canada.
Le peuple dont l’intérêt et la prospérité sont affectés par ces changements doit être consulté.
Votre obéissant serviteur,
A.A. Dorion


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