Exil ou mise en demeure

Chronique d'Élie Presseault

Depuis plusieurs jours, nous voyons l’ampleur de l’intendance d’un gouvernement provincialiste aboutie jusqu’au bout des forces d’inertie. Nous assistons au louvoiement éternel de ce dernier, tel un individu-roi qui réfléchit et se dédouble. Également, nous sommes des spectateurs – depuis l’élection provinciale de 2007 – de cette pseudo-thérapie collective qui consiste à brader et ériger des agneaux sacrificiels. Cette flagellation ad vitam aeternam des Jean Charest, Gilles Vaillancourt, Gérald Tremblay et consorts de la politique de l’establishment desservent la cause de la représentation de nos institutions et du bien commun.
Plus que jamais déconnecté de la base même de la légitimité populaire, le gouvernement actuel fonce de plus en plus vers ce mur du bâillon schiste. La motion de censure mise de l’avant par le Parti Québécois nous permet d’établir que peu importe, Jean Charest posera au monarque en exil et mis en demeure de répondre présent. Pendant ce temps-là, Nathalie Normandeau se surprend à espérer que les élections ne soient pas dictées à l’ordre du jour. Les Michelle Courchesne et L. Ian MacDonald escomptent de ne pas réveiller l’eau qui dort et nous susurrent à mots couverts de ne rien déranger à l’ordre établi. Nous ne pouvons que donner raison à Charles Castonguay qui nous décrivait l’étendue des avocasseries.
Récemment, le bal des dénonciations a été lancé. Après avoir vu Serge Ménard et Vincent Auclair égratigner l’honneur du maire Vaillancourt, voilà que David Grégoire se fait rabrouer par le sinistre en chef. Désormais, le second Paul Sauvé tire sur tout ce qui bouge… Qu’allons-nous extirper des cendres encore fumantes et nauséabondes des affres de la corruption? Chose certaine, l’enquête publique devient de plus en plus indéniable à mesure qu’elle se catalogue sur la voie publique. Quelles seront les prochaines manchettes assassines? Verrons-nous un scandale encore plus retentissant?
Nous sommes collectivement en exil. L’état de notre démocratie est mis en demeure. Il en va de notre honneur de nous manifester sur la voie publique. Nous devons signifier au public l’étendue de notre mécontentement. Nous avons à persister dans l’ampleur du mouvement que déployons pour faire advenir cet ordre nouveau que nous réclamons depuis un bon moment. Donnons sens au rétablissement d’une saine vie démocratique. Signons les pétitions qui s’appliquent, exigeons l’imputabilité même et surprenons les Goliath de ce monde.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Je suis d'accord, c'est là qu'on en est rendu. Je viens de regarder sur Internet le vote sur la motion de désaveu du gouvernement.
    J'ai beaucoup apprécié la dernière intervention de la Cheffe madame Marois qui s'est exprimée à hauteur d'une véritable chef d'État, de même que l'intervention de Maka Kotto qui pourrait donner des leçons de logique de sémantique et de syntaxe à bien du monde.
    Jusqu'au dernier moment j'ai espéré que l'un ou l'autre des députés libéraux s'abstienne. Pas voter pour la motion tout de même mais, s'abstenir.
    Je surveillais en particulier Paradis, et le député de Lévis qui s'est fait interpeller par un étudiant dans le Devoir ce matin. Je me suis dit il doit bien avoir quelque député libéral qui n'en peut plus ou qui a le sens de l'État. Mais non.
    Cette motion n'est que le coup d'envoi de la prochaine campagne, et la prochaine, c'est dans la rue qu'elle devra avoir lieue.
    Dommage que l'hiver montre les dents mais bon, on mettra nos tuques et nos mitaines.
    Oui je suis d'accord, il faut que nous descendions dans la rue et exigions le départ de ce gouvernement qui est pourri jusqu'à l'os.