Au sénateur-ministre non-élu Michael Fortier

Est-ce que les vies québécoises sont plus importantes que des vies canadiennes?

Si après ces quelques notes il vous est encore impossible de comprendre que M. Duceppe est, avant toute autre chose, le représentant du peuple du Québec qui l’a élu, alors que vous ne l’avez jamais été, et que votre parti politique ne peut revendiquer que quelques points de pourcentage du vote québécois, il nous deviendra inutile d’essayer de vous faire comprendre

Tribune libre - 2007

MR Minister and Senator Michael Fortier,
Vous ne m’en voudrez certainement pas de m’adresser à vous en utilisant ces titres dans une langue que vous possédez très bien, mais surtout dans une langue qui vous permet de biens saisir toute la subtilité de votre pensée, car à vous lire on comprend très bien que vous êtes plus à l’aise dans la langue de votre maman que dans celle de votre papa. Vous ne m’en voudrez sûrement pas de vous le rappeler.
D’ailleurs, vos propos rapportés ce matin dans nos journaux «on dirait que les vies québécoises pour lui (lire Gilles Duceppe) sont plus importantes que des vies ailleurs au Canada», ont tendance à nous le démontrer avec justesse. Vraiment vous saisissez mieux le sens des mots lorsqu’ils sont écrits en anglais.
Disons que si vous pouviez vous situer dans l’esprit, ou à la place, d’un Canadien-français, il vous serait possible de comprendre le sens du propos de M. Gilles Duceppe.
Je vais donc essayer de vous expliquer pourquoi les Canadiens-français du Québec semblent moins touchés par la mort de soldats anglais que par la mort de gens du Québec.
Oubliez Gilles Duceppe, il ne fait que constater des choses qui ne peuvent que vous échapper et qu’il vous est difficile de comprendre. Il n’agit donc que comme notre porte-parole!
Un peu d’histoire!
Vous qui avez une grande formation intellectuelle, qui devrait comprendre quelques notions de l’histoire du Canada, devez certainement savoir que les «Anglais», qu’on nomme maintenant des Canadian, ont tout fait pour faire disparaître toute trace de notre langue et de notre culture au ( ou du Canada) Canada, et en terre des Amériques, depuis le traité de Paris en 1763, alors que la France, à cause d’une certaine guerre, celle de «7 ans», vous connaissez peut-être, a dû abandonner sa colonie et ses descendants dans un traité qui a permis aux Anglais d’exprimer leur «vindicte» contre notre peuple, une partie du vôtre dois-je vous le rappeler, en promulguant des lois contre l’utilisation du français partout où ce peuple était devenu majoritaire, et souvent, même s’il ne l’était pas, puisqu’il possédait les leviers du pouvoir lui permettant d’agir à sa guise, ce qu’il faisait avec plaisir, contre les descendants des fondateurs de ce pays,les Français, dois-je vous le rappeler!
Toujours est-il, que c’est ainsi que ceux qui s’appellent des conquérants, sans l’être puisqu’ils n’ont jamais rien conquis, (vous qui êtes de la ville de Québec,avez certainement entendu parler de la victoire de Sainte-Foy sur les Anglais en 1760) n’étant que les héritiers d’un traité, ont d’abord organisé le premier «nettoyage ethnique» de l’histoire du monde,en déportant les Acadiens vers des cieux autres, et souvent moins cléments, que ceux de l’Acadie où ils étaient implantés depuis le tout début du «17ème siècle».
Ils ont voulu, par cette noble démarche «sic», s’assurer que les gens mourraient de peine ou de faim, en séparant les épouses et leurs enfants, de leurs époux, et de leurs pères, dans un grand geste amoureux, que seul les Anglais, pour se dédouaner et se déculpabiliser, ont appelé «le grand dérangement» «sic»? Vraiment ces gens ont le sens de l’humour!
Non contents d’avoir posé ce geste, nos concitoyens de langue anglaise se sont permis d’interdire l’enseignement du «français» au New-Brunswick, (et non pas la province bilingue d’aujourd’hui) dès 1790, avant d’en faire autant au Manitoba,(19ème sièlce) non sans avoir d’abord pendu Louis Riel, et dans les territoires du Nord-ouest, sans oublier en Ontario en 1912, par le célèbre (pour les Anglais, il va sans le dire) règlement #17 chèrement combattu par nos frères de cette province.
Vous vous souvenez peut-être de cette histoire d’épingles à chapeaux utilisés par les «Institutrices» , des Canadiennes-françaises dois-je vous le rappeler, pour chasser les inspecteurs anglais de leurs écoles, alors que les valeureux serviteurs des bases œuvres de leur gouvernement ontarien venaient vérifier «contrôler est peut-être plus juste) si on respectait bien le règlement «inique» édicté par le gouvernement de l’Ontario, là où est situé le gouvernement que vous représentez si bien, ou si mal, cela dépend du point de vue de l’individu et de sa langue et de ses convictions ?.
Devrais-je aussi vous rappeler, que le gouvernement que vous représentez si dignement, encore une fois cela dépend de l’interlocuteur, s’est permis de reconnaître que les Canadiens (avant de devenir Canadiens-français) avaient une certaine importance lorsqu’il s’agissait de contrer un mouvement émancipateur d’une colonie d’Amérique. C’est ainsi, que par un geste de grande magnanimité «sic», le nouveau maître des lieux proposait à notre peuple dès 1774, une partie du vôtre dois-je vous re-souligner, le traité de Québec, par lequel il reconnaissant qu’on pourrait continuer à parler Français et à vivre selon nos lois et celles dont nous avions héritées de la France.
Ce geste magnanime ne devait pas durer très longtemps, nos ancêtres durent l’apprendre à la dure école, car dès 1791 on leur proposait de constituer deux états, en faisant de la «Great Province of Quebec», le bas et le haut Canada, tout en s’assurant que les Anglais minoritaires par le nombre d’individus dans le Bas/Canada, conserveraient le pouvoir tant dans le bas que dans le haut Canada là où ils étaient majoritaires de toute façon, ce qui amena la naissance, quelques années plus tard, du parti politique des Patriotes luttant pour obtenir le droit de se gouverner.
Vous connaissez peut-être cette histoire, sinon, je vous le promets, je vous amènerai à Saint-Denis au mois de novembre prochain. J’ai l’impression que vous commencerez, ce jour prochain, à comprendre certaines choses essentielles à tout individu prétendant posséder quelques connaissances de l’Histoire du Canada», surtout lorsque cet individu est «Sénateur et Ministre» d’un gouvernement du Canada.!
Tiens, j’ai le goût de vous suggérer de consulter Stéphane Dion, cet ancien professeur, né d’un père qui se situait très près des indépendantistes, universitaire lui aussi, mais plus près du peuple qui l’avait vu naître que le Chef du parti libéral du Canada, individu qui devrait très bien connaître l’histoire de son peuple, qui est parfois celle du Canada.
Toujours est-il, que vos amis Anglais se rendirent vite compte que cette division du Pays en «Haut-Canada» et en «Bas-Canada», n’était pas trop bonne pour les gens du « haut pays».Ils décidèrent donc, d’un «commun accord» avec «eux-mêmes», puisqu’ils possédaient tous les pouvoirs, d’unifier ces deux États pour n’en faire qu’un seul, sans indiquer les motifs de leur noble geste, soit celui de payer la dette du «Haut-Canada», qui s’élevait alors à 2,5 millions de livres de leur monnaie.
En dollars d’aujourd’hui, en ajoutant les intérêts dus et jamais payés, on devait plutôt parler de 150 milliards des beaux dollars canadiens. Peut-être davantage?. J’ai vaguement l’impression que vous préférez na pas en parler? Ai-je raison de le croire?
Constitution du Canada!
Comme les Anglais, qui ne s’appelaient pas encore Canadian, constataient qu’il leur était difficile d’assimiler notre peuple, la résistance de nos frères Patriotes le leur ayant démontré, ils proposèrent à leurs représentants de donner au pays une autre forme politique que celles qu’ils avaient connue. C’est ainsi qu’avec la complicité de certains patriotes convertis, (qu’on nommerait des traîtres aujourd’hui) à leur solution, Georges-Étienne Cartier, Louis H Lafontaine, sans oublier Étienne Parent qui suggérait aux Anglais d’assimiler ses frères par la douceur, qu’ils imposèrent la constitution de 1867, non sans s’être d’abord assurés de conserver tous «leurs droits et les nôtres»? Depuis cette époque, et pour tout genre de motifs, sous le couvert de leurs besoins, et souvent de façon sournoise, sinon hypocrite, souvenez-vous de nos impôts empruntés sous le couvert de leurs besoins financiers pour une certaine guerre, ils ont réussis à déposséder le Québec, ce que nous appelons avec de nombreux Canadiens-français, notre pays, que vous aimiez cela ou ne l’aimiez pas.
Il vous faut convenir que depuis quelques années, surtout depuis l’époque Jean Chrétien, le gouvernement du Canada ne s’est pas gêné pour envahir les champs d’activité du Québec dans les domaines que la constitution du Canada pourtant lui avait reconnus. Je ne vais pas vous les indiquer ici, car cela serait beaucoup trop fastidieux pour moi et ceux et celles qui risquent de lire ce texte.
Est-ce que les vies québécoises sont plus importantes que des vies canadiennes?
Après avoir lu ces quelques notes sur l’histoire du Canada, est-il encore normal, même s’agissant d’un «Sénateur/Ministre» canadien, de se demander pourquoi les Canadiens-français québécois, et peut-être d’autres Québécois, ne peuvent apporter le même jugement que le vôtre sur l’engagement du Canada dans une guerre dans laquelle ils ne se reconnaissent pas?
Tiens, j’ai le goût de poser la même question aux autres citoyens du Canada. Est-ce que vous accordez autant d’importance aux vies des Québécois que celle que vous apportez aux vies canadiennes?
Et pourquoi ne pas leur demander, par la même occasion, tout en vous posant la même question, est-ce que vous accordez autant d’importance aux vies des États-Uniens, des Japonais, des Italiens, des Français, des Anglais, des Irakiens, des Palestiniens, des Israéliens qu’aux vies de vos concitoyens?
Si après ces quelques notes il vous est encore impossible de comprendre que M. Duceppe est, avant toute autre chose, le représentant du peuple du Québec qui l’a élu, alors que vous ne l’avez jamais été, et que votre parti politique ne peut revendiquer que quelques points de pourcentage du vote québécois, il nous deviendra inutile d’essayer de vous faire comprendre certaines données élémentaires à la formation de l’individu.
Vous me voyez le regretter, mais je ne peux rien y faire, ni ajouter quoi que ce soit.
Jacques Bergeron

Ahuntsic,

Montréal le 26 août 2007
Notes sur l’histoire du Canada! Extraits tirés du livre de Maurice Séguin!
1791 : Division de la grande «Province of Quebec», en bas Canada (français) et en haut Canada (Anglais)
Cet «Acte constitutionnel assure les Canadiens (Français) de former la majorité dans la Chambre «sans emprise directe sur le pouvoir législatif».
Cet «Acte constitutionnel» vise à circonscrire l’affirmation nationaliste du Canada français, et en provincialisant le Québec, mettre à la raison le séparatisme canadien-français!



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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2007

    C'est d'autant plus insultant pour nous Québécois que le Sénateur Michael Fortier n'a jamais été élu démocratiquement.
    D'ailleurs, pourquoi ne se présente-t-il pas au prochaine élection partielle? par crainte de perdre?

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2007

    Brillante leçon d'histoire ! Moreno

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2007

    Félicitations Jacques Bergeron !
    D'accord avec vous. Duceppe OUI Fortier NO.
    Vous avez tout écrit.