La loi «101»

L’euphorie n’est pas de mise en ce lendemain du rejet de la loi 104 !

Tribune libre - 2007


À la veille du «30ème» anniversaire de la loi «101», au lendemain du jugement de la cour d’appel du Québec qui a statué que la loi «104» contrevient à la Charte des droits et libertés, cette arme entre les mains des ennemis du Québec français, on trouvera ci-après quelques notes discordantes pour ceux et celles voulant souligner ce souvenir déjà lointain!
Disons que la «Cour suprême du Canada», s’est maintes fois permis d’utiliser cette même charte pour charcuter notre loi «101» et la rendre inopérante et ridiculiser les Québécois et le Gouvernement du Québec.
Comment, après tous ces affronts, pouvons-nous vouloir fêter la loi «101» qui n’est que le vestige de la loi adoptée en 1977 par le gouvernement du Parti Québécois, sous l’impulsion courageuse du Dr Laurin qui, malgré les virulentes critiques des Anglo-québécois et de ceux du Canada, a parrainé cette loi à l’Assemblée nationale.
On doit se souvenir que c’est aussi au mois de novembre de cette année 1977, que la Section Ludger-Duvernay, en collaboration avec la SSJB de Montréal, nommait le Dr «Patriote de l’année», nomination qu’il n’avait pas volée, loin de là.
Malgré ce beau souvenir, on doit se demander s’il est opportun de fêter la loi «101» alors que Montréal, sous la pression des gens d’affaires et des Anglo-québécois, devient de plus en plus anglaise.
Comment dans ces conditions peut-on avoir le goût à la fête.
C’est plutôt le dégoût devant les attaques de cette loi par ses ennemis et la cour suprême du Canada qui devraient nous guider lors de l’anniversaire de la loi «101»!
La présente situation n’a rien pour réjouir!
Comme la plupart des Canadiens-français québécois, il m’apparaît que la présente situation à Montréal n'a rien pour nous réjouir. Ce n’est certainement pas le jugement de la cour d’appel du Québec qui devrait nous guider et nous permettre de nous réjouir lors de l’anniversaire de la loi «101» puisque, de cette loi, il ne demeure que des débris.
Comment dans ces conditions devrions-nous appuyer ces valeureux Nationalistes voulant souligner cet anniversaire par des manifestations publiques, alors que notre ville s’anglicise un peu plus chaque jour.
On n’a qu’à observer les créateurs «sic» du Quartier des spectacles pour comprendre que même les gens de culture ne se soucient nullement de cet aspect de la vie montréalaise et du Québec. Je dirais que c’est même le dernier de leurs soucis!
Édifice «Red light» et Montréal!
Malheureusement on doit comprendre que nous ne faisons rien pour contrer le mouvement d'anglicisation de Montréal, surtout lorsqu'on (mouvement Montréal Français) ne fait rien pour s'opposer à l'anglicisation du Quartier des spectacles en construction alors qu’on songe «très fortement à baptiser un édifice du nom de Red light dans ce quartier qui se veut le reflet culturel de Montréal», une honte pour notre culture française et notre histoire.
Qui a besoin de démontrer aux Montréalais, aux Québécois et au monde entier que ce lieu était autrefois celui du monde interlope qu’une enquête sur le vice commercialisé a pu dénoncer et vaincre malgré sa puissance et ses liens avec le monde de la justice «sic» et de la politique?
Quels sont les gens et les organismes qui se sont permis de dénoncer cette intention des créateurs de cet espace d’angliciser Montréal et de ridiculiser notre ville en donnant un nom ne pouvant être plus péjoratif que Red light pour son principal édifice ?
On se serait attendu que la SSJB de Montréal et son mouvement «sic» Montréal français, et même le FFI Québec, dénoncent cette honteuse affaire qui viendra angliciser un peu plus l’aspect extérieur de notre ville et la couvrir de honte devant ses visiteurs, à moins qu’on ne veuille recevoir que des Anglophones et des gens pouvant apprécier cet ancien aspect de Montréal?
Pendant ce temps, à trois occasions plutôt qu’une, votre serviteur s’est permis de dénoncer, sans succès il va sans dire, puisque les journaux n’ont jamais «osé» publier le plus petit article démontrant les intentions des constructeurs du Quartier des spectacles de baptiser du nom de
de Red light , le principal édifice de cet ancien quartier du monde interlope de Montréal, nom qui en plus viendra démontrer aux Montréalais, aux Québécois et au monde entier qui viennent
assister aux nombreux festivals de Montréal, (en attendant que Toronto s'en empare, comme ces gens ont fait de notre économie,dont on s'est emparée après la guerre avec une volonté très ferme de faire disparaître de Montréal ses sièges sociaux, sans oublier ses entreprises manufacturières avec l'ouverture du canal du Saint-Laurent)que notre ville est une ville de langue anglaise avant d'être de langue française.
Peut-être qu'on trouvera encore le moyen de fêter la loi «101», en se disant que les choses ne vont pas si mal, puisqu'on parle encore notre langue dans le reste du Québec.
Et on se consolera pendant encore quelques années, en attendant que notre langue disparaisse par l'assimilation à l'ensemble Anglo-saxon pour la plus grande joie des Anglais qui ont toujours voulu faire de l'Amérique du nord un «continent tout anglo-saxon».
Certains gens voudront quand même fêter ce «30ème anniversaire»
Peut-être que certains Canadiens-français québécois voudront continuer à fêter la loi «101», (eux qui aiment bien rire en fêtant) une loi qui aura permis à cette langue de durer quelques années de plus? Nos descendants, devenus Anglophones, se souviendront peut-être qu’ils sont issus d’un peuple intelligent, travailleur, jadis fort et entreprenant, qui sera mort par la bêtise de son élite et de ses gens d’affaires, pour qui les gains sont plus importants que leur langue et leur culture!
Vous comprendrez en lisant ce texte qu'il me sera impossible de «fêter» ce «30ème anniversaire» d'une loi qui ne veut plus rien dire, sinon permettre un petit rassemblement de quelques amis
«nostalgiques», oubliant qu'avant de fêter nous devons gagner quelque chose.
Ce quelque chose n'est certainement pas celui de faire modifier le nom de l'édifice «Red light», puisque personne ne se préoccupe de cette affaire, pour la plus grande honte de notre peuple.
Bonne promenade, tout de même,dans les rues de Montréal, bientôt de langue anglaise, grâce à la complicité de nos frères!
Jacques Bergeron,

Ahuntsic, Montréal
Ancien président de sections, la dernière étant la Section Ludger-Duvernay, Secrétaire général de la SSJB de Montréal sous la présidence d'un «Grand président, Jean-Marie Cossette» en l'occurrence, «créateur du prix de «Patriote de l'année» alors qu'il présidait la section Montréal-Nord-riv.-des-prairies. Membre du FFI, souhaitant que cet organisme aura la volonté d'agir pour la sauvegarde et la promotion de notre langue au Québec et dans le monde.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 août 2007

    M. Bergeron,
    Vous ne semblez pas vous rendre compte que si tous les efforts des souverainistes pour améliorer la place du français à Montréal en particulier et au Québec, en général, réussissent, ça ne va que conforter les Québécois.
    Autre exemple : Le Bloc a aidé à réduire le déséquilibre fiscal juste avant les dernières élections provinciales, ce qui apas été mauvais pour les résultats électoraux du PQ.
    C'est une lapalissade d'écrire que : Un humain n'aime pas sortir d'une situation qui s'améliore et, désire le contraire, si ça se détériore. PET Trudeau et "que voulez-vous" Chrétien n'ont jamais compris qu'ils ont aidé grandement leurs "séparatissssss" québécois en les contredisant, en les provoquant et en envahissant les champs de compétence provinciaux, même s'ils voulaient leur nuire.
    Un indépendantiste/souverainiste trop enragé et/ou trop pressé a de la difficulté à résonner cette vérité là qu'il croit à tort être: LA POLITIQUE DU PIRE EST LA PIRE DES POLITIQUES ou du simple cynisme.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2007

    Trente ans de loi 101, c'est trente ans de recul. La loi 101 aura ralenti le recul. Une nation annexée recule. Le pouvoir provincial, même exercé en toute légitimité, n'aura jamais le pouvoir de trancher. La loi 101 est une loi provinciale, une loi dont l'application est par nature précaire en régime fédéral. Jamais rien d'acquis. C'est la conséquence naturelle de la subordination politique. Néanmoins cette loi demandait du courage, ce courage a maintenant déserté le PQ. De ces Québécois courageux on doit certes honorer la mémoire, mais ils n'étaient pas indépendantistes. Leur propre illusion, leur propre satisfaction, leur propre interprétation un tantinet jovialiste de la loi 101 en témoigne douleureusement. C'est là oÀ leur propre ignorance de la grande politique, la politique au-delà du provincialisme, aura tant manqué de guider le peuple qui les suivait. Que fêter après trente ans? Les nations annexées n'ont pas de victoire, ils n'ont que des sursis.
    Gilles Verrier