Pas de chance pour André Pratte

Entre son opinion et celle d'un prix Nobel d'économie...

Je préfère celle du prix Nobel d'économie

Chronique de Richard Le Hir

Pas de chance pour André Pratte, le lendemain du jour où il se fend d'un éditorial pour faire des remontrances aux syndicats pour avoir osé défier la doxa des Lucides en accusant le gouvernement Charest de gonfler le problème de la dette pour terroriser la population, le New York Times publie un billet de Paul Krugman (professeur d'économie à Princeton et Nobel d'économie en 2008) qui condamne les législateurs américains pour leur manque de vision et leur incompréhension du péril qu'ils font courir à l'économie mondiale en cherchant à réduire leur dette avant le temps. « Spend now, while the economy remains depressed ; save later, once it has recovered. How hard is that to understand ? »
Certains diront que la situation économique est meilleure au Canada qu'aux États-Unis. Et il est vrai que nous n'avons pas été touchés aussi sévèrement que les États-Unis par la crise financière. Mais y a-t-il une seule personne assez naïve pour croire que l'économie canadienne s'est soudainement découplée de l'économie américaine et évolue désormais de façon totalement indépendante ? L'économie canadienne a le même rapport avec l'économie américaine que celui qui existe entre un chien et sa queue. Dans la vraie vie, c'est le chien qui agite la queue, et pas le contraire. Si les Américains éprouvent des difficultés, soyez assurés que nous éprouverons les mêmes en « plus pire » dans le temps de le dire.
L'Ontario, dont l'économie est plus fortement intégrée à celle des États-Unis que la nôtre, a parfaitement compris cela et n'a pas hésité, cette année, à adopter un budget prévoyant un déficit de 19,7 milliards $ pour l'année en cours (celui du Québec s'élève à 4,7 milliards), et l'accumulation d'environ 100 milliards de déficits sur les cinq prochaines années, ce qui la placera dans une position encore pire que le Québec.
Voici comment la CBC rapportait la nouvelle :

« Premier Dalton McGuinty recognizes that the deficit needs to be tackled, but says the Liberal government "will not do it so quickly as to compromise the quality of the public services that Ontarians want protected — nor will we do it so quickly as to dampen the economic recovery which has just begun." »
« Last year's budget laid out a plan to balance the books by 2015 — but with added economic pressures the deficit has nearly doubled in the past 12 months. This year it is forecast to hit $24.7 billion. McGuinty now says the target date will be hard to meet. »
« "Ontario families are telling us, 'Don't move so quickly that you make cuts to our schools and our health care.' On the other side, we've got the responsibility we owe to our kids. They're not going to welcome a plan which takes forever to eliminate a deficit that we incurred on our watch," the premier said. »
« There are reports the government will forecast another seven years of red ink before moving back into the black. »


Vous avez remarqué ce souci de ne pas compromettre la qualité des services publics et la vigueur de la reprise économique ? Ma parole, si je vivais en Ontario, je voterais Libéral. Voilà un gouvernement qui respecte sa population. Tout le contraire du gouvernement de Jean Charest.
Quant à André Pratte, avec ses évocations du péril grec, il prend vraiment les Québécois pour des cons. À moins que... le con...
Auteur : Richard Le Hir


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5 commentaires

  • Robert Bertrand Répondre

    23 juin 2010

    Dans la comptabilité normale de toutes compagnies, ne voit-on pas un bilan présentant tous les actifs comme tous les passifs ?
    Pourquoi est-ce autrement dans l'évaluation des déficits, des dettes et ne jamais présenter les actifs ?
    Si le Québec investit 40 à 50 milliards en routes, autoroutes, ponts, viaducs, métros, méga-hôpitaux, écoles, cégeps, universités, et tous les équipements inhérents à ces services, est-ce simplement une dette ? Sont-ils comptabilisés comme étant des actifs ?

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juin 2010

    Oups... c'est M. Jacques Bergeron qui doit être cité pour sa liste du rapt canadian.

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juin 2010

    Oui, M. Le Hir, et M. Noël qui nous fait ressortir une liste criante de vérité sur le rapt que le Canada continue de perpétrer sur le Québec. Voilà des éléments à mettre en valeur dans les États Généraux que nous promet M. Paquette pour l'automne. Ce sont des arguments à infléchir les indifférents qui croient que tout est beau au Québec du status quo...

  • Jacques Bergeron Répondre

    22 juin 2010

    Merci M. Le Hir de remettre à leur place ses pisse-vinaigre.
    Si l'Ontario avait seulement les actifs du Québec(Hydro-Québec,société des loteries et des casions, SGF, Société
    des Alcools du Québec,la SOQEM, Investissement Québec)que de bonheur il y aurait chez ces gens dont l'État est habité par une dette supra-nationale malgré le dépouillement des institutions économiques du Québec dont ils se sont emparés,surtout depuis les années 50, en passant par la Bourse de Montréal, «deux fois plutôt qu'une», ses sièges sociaux et autres denrées économiques et financières du même genre, sans oublier la dépossession tranquile des industries du Québec, par la canalisation du Saint-Laurent.Il n'y a qu'à se rendre rue Saint-Ambroise, rue Notre-Dame et autres rues de Saint-Henri pour comprendre qu'on nous a dépossédés de nos industries après avoir fait main basse sur nos institutions économiques, ce que refusent de voir les journalistes de Gesca et les fédéralistes genre celui que vous nommez dans votre article.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juin 2010

    La situtation de la dette du Québec:
    http://www.souverainete.info/docs/L-avenir-financier-du-Quebec--n-est-pas-si-sombre.pdf
    JCPomerleau