À la place de John James Charest, je déclencherais des élections dès la rentrée. Je ne laisserais pas le temps au PQ de recoller les pots cassés, ni à François Legault de former son parti L’Ego. Bien sûr, QS obtiendrait un certain succès, grâce à son député vedette rêveur communautaire, mais pas de l’ampleur de celui qu’a connu ce dear Jack, car les fédéralistes votent fédéraliste et, pour eux, rien n’est plus fédéraliste que le PLQ - bien que le PQ, QS et l’ADQ, le soient aussi. Et, puisque le taux d’abstention atteindrait un seuil historique, je calculerais mes chances de former un gouvernement majoritaire. Et vlan dans les dents !
Non seulement je continuerais à faire la pluie, encore la pluie et peut-être un peu de beau temps, mais je ferais entrer le Québec dans la Constitution canadienne ! Re-vlan !
Avec les écoles passerelles et l’anglais intensif pour les jeunes, l’augmentation du nombre d’immigrants, les coupures dans la francisation, je me frotterais les mains. Je serais parvenu, sans remous, dans l’enthousiasme même, à changer de manière irréversible le caractère français de la province tel qu’en rêvait Lord Durham. Ce serait la preuve, me dirais-je alors, qu’une guerre peut se gagner sans effusion de sang. Il suffit de laisser les politiciens se déchirer pour un amphithéâtre. Je serais bien sûr très fier de leur avoir assené sans relâche qu’ils étaient des radicaux, d’avoir assisté à leurs prouesses pour démontrer le contraire et se rompre le cou.
Je rirais dans mon double menton. Je me taperais les cuisses. Ma victoire serait attribuable à mon échec ! Plus tard mes petits-enfants apprendraient qu’il m’avait simplement fallu devenir le plus impopulaire des Premiers ministres pour écraser ce peuple sans littérature et sans histoire.
À l’instar de mon ami Jean Chrétien, j’aurais droit à tous les honneurs. Couvert de médailles et de gloire, je me reposerais en songeant aux hommages qui me seraient rendus même après ma mort.
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Si j’étais des centaines de milliers de Québécois, je ferais une croix sur le PQ et je l’enterrerais. Sentant, après l’extermination du Bloc, la soupe chaude, ses députés n’ont rien trouvé de mieux que de se livrer à une guerre intestine. L’énergie du désespoir les a jetés les uns contre les autres comme des chiens. L’impuissance mène parfois à de telles extrémités…
Si j’étais ce peuple aux centaines de milliers de voix, je souhaiterais dans le fond de mon cœur que des gens prennent l’initiative de se présenter aux prochaines élections comme candidats indépendantistes indépendants et qu’ils s’engagent à déclarer l’indépendance aussitôt élus. Je serais confiant que quelques individus peuvent changer le cours des choses. Je prendrais pour exemple la révolution tranquille.
Je me dirais que le Québec arrive là où il a toujours été et qu’il ne l’a pas volé.