Dans un texte publié en Janvier dernier : Dîner sur le Titanic (1) j’ai
attiré l’attention du lecteur sur les prévisions économiques du
Laboratoire Européen d’Anticipation Politique (LEAP) qui prévoyaient pour
2008, rien de moins que La Très Grande Dépression US (2), alors même que
les « experts » célébraient une longue période de croissance économique qui
paraissait sans fin; un ralentissement peut être mais pas une récession.
Si j’ai pris sur moi de commenter (en gérant d’estrade) leurs prévisions
c’est que je suivais les bulletins (GEAB) émis par le LEAP depuis plus de 2
ans. Et bien ce groupe d’experts qui avait prévu chacune des récessions
depuis 1980 a aussi prévu, depuis 2006, la crise des papiers commerciaux,
celle des surprimes (bulle immobilière), et la crise des institutions
financières américaines qui en découlerait (Banques d’affaire et des
prêteurs hypothécaire, assureurs offrant des garanties sur les cotes de
crédits, etc.); et cela longtemps avant que ces problèmes apparaissent sur
l’écran radar des dits « experts »
Maintenant qu’en est il de leur prévision la plus percutante : La Très
Grande Dépression US en 2008. Et bien elle vient d’apparaître sur l’écran
radar d’un expert de la Royal Bank of Scotland (3):
Selon un expert prévisionniste de la Royal Bank of Scotland (devenu une
star dans le milieu des prévisionnistes parce qu’il a prévu la crise des
crédits; sans doute en lisant en cachette les bulletins du LEAP), cette
crise économique majeure se produira cet automne. Et ce déclenchera quand
la présence de l’inflation dans le système économique deviendra une
évidence incontournable; en fait cette inflation est déjà là, quoique
masqué par des indicateurs conçus pour réduire son importance réel, au
États Unis (4) et au Royaume Unis (5). La Banque Centrale Européen (BCE),
qui est déjà en mode « alerte à l’inflation » (6) devra élever encore son
taux d’intérêt. Et cela sera le signal qui fera basculer le marché
boursier. Ce prévisionniste prévoit une baisse de 25% de la bourse
américaine (SP 500).
La FED américaine ne peut se permettre de suivre la BCE et hausser son
taux d’intérêt car cela ne ferait qu’exacerber la crise de son système
financier qui est au bord de l’écroulement; celui entre autre de ce marché
financier « fantôme » non réglementé et hautement spéculatif, qui
représente 10 000 milliards $ (7), et qui est tenue à bout de bras par les
fonds publics. Sans compter qu’une hausse des taux signifierait l’entrer
des États-Unis dans une récession programmée en cette année d’élection
présidentielle. Alors que ne rien faire sera de consentir à une dévaluation
continue de sa devise vis à vis de l’Euro (pression inflationniste), ainsi
que la valeur de tout ce qui est exprimé en dollars US à l’international.
Ce qui remettra en jeux le rôle de référence que le dollar US joue dans le
système financier international depuis 1945.
Méchant dilemme.
Afin prévenir un tel déroulement et mettre au point une stratégie
concertée pour faire face conjointement à la crise qui se développait,
devait avoir lieu en Janvier dernier à Davos, une rencontre entre le
Secrétaire du Conseil du Trésor américain et le Président de la BCE, sur le
thème :“Systemic financial risk”. Cette rencontre a été annulée à la
dernière minute pour ne pas exposer publiquement des divergences d’intérêts
qui se révèlent aujourd huis irréconciliables (8).
Cette incapacité des américains de faire prévaloir leurs vues à leurs
partenaires européens, à un moment aussi critique, remet en cause le
leadership que ceux-ci exerçaient sur le système financier international
depuis 1945 (Cela aussi fut prévue par le LEAP).
Comme les européens ne peuvent mettre l’économie américaine sous tutelle,
ces derniers seront bien seuls pour affronter La Très Grande Dépression qui
les guette en 2008.
On nous signale des icebergs, capitaine !
***
(1) http://www.vigile.net/Diner-sur-le-Titanic
(2)
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-21-est-disponible-!-2008-Phase-de-plein-impact-global-de-la-Tres-Grande-Depression-US_a1191.html
(3) http://www.telegraph.co.uk/money/main.jhtml?xml=/money/2008/06/18/cnrbs118.xml&CMP=ILC-mostviewedbox
(4) http://www.istockanalyst.com/article/viewarticle+articleid_1717514~zoneid_Home.html
(5) http://www.telegraph.co.uk/money/main.jhtml?xml=/money/2008/06/13/cmcostofliving113.xml
(6) http://www.marketwatch.com/news/story/trichet-reiterates-ecb-heightened-alert/story.aspx?guid=%7B6AC8972C%2D04DF%2D4E05%2D85B5%2D52956B4B2FC3%7D
(7) http://www.marketwatch.com/news/story/big-brokers-threatened-crackdown-shadow/story.aspx?guid=%7BFA23DF5A%2D918F%2D41DA%2DB794%2D7E553ADAFAA7%7D
(8) http://www.telegraph.co.uk/money/main.jhtml?xml=/money/2008/06/16/bcnecb116.xml
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
6 juillet 2008Selon un Directeur de FED (Saint Louis), l'indicateur de l'inflation au États Unis ne reflète pas la réalité: http://www.opednews.com/maxwrite/linkframe.php?linkid=63292
La politique monétaire actuelle des États Unis est la mëme qui a mener à la Grande Dépression de 1929: http://www.opednews.com/articles/MONEY-SUPPLY-AND-INFLATION-by-Allen-L-Roland-080705-926.html
JCPomerleau