Du kirpan à Saku

Je vous le redis: "Il n'y a pas de crise linguistique"...



Tout a commencé avec l'histoire d'un jeune sikh qui voulait porter un kirpan à l'école. Quelques mois plus tard, nous voici plongés dans un émotif débat sur l'identité québécoise, sur la survie de la langue française, sur les cours de religion, sur le sort des Autochtones et sur les habiletés linguistiques... du capitaine des Canadiens de Montréal, Saku Koivu.

C'est dire combien nous avons dérapé, passant d'un problème complexe, mais circonscrit, à une thérapie collective dont la société québécoise risque de sortir perdante.
On doit constater aujourd'hui que Gérard Bouchard et Charles Taylor ont commis une erreur en interprétant leur mandat d'une manière très large et en multipliant à l'infini le nombre de séances publiques. Certes, le gouvernement leur avait demandé de mener une «vaste consultation». Mais celle-ci devait porter «sur la question des pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles». Par conséquent, les interventions portant sur la situation linguistique, notamment, sont hors d'ordre. Il en est de même des parties du projet Marois portant sur la langue.
Il faut le répéter: il n'y a pas de crise linguistique au Québec en 2007. On déplore à juste titre que le numéro 11 ne se soit pas donné la peine d'apprendre «bonjour» et «Les Canadiens sont là!». Mais ça n'a rien à voir avec la question que Bouchard-Taylor doit étudier, les accommodements raisonnables. À notre connaissance, M. Koivu n'a jamais demandé de porter un kirpan pendant les parties!
De toute façon, le Finlandais n'est en rien représentatif des immigrants qui s'installent au Québec de nos jours. Une majorité d'entre eux parlent français à leur arrivée. Au bout de seulement quatre ans, les trois quarts maîtrisent notre langue. Leurs enfants, eux, sont tous à l'école française.
Par ailleurs, la communauté anglo-québécoise est en déclin rapide (moins de 600 000 personnes en 2001) et, de ce fait, sa capacité d'assimilation s'affaiblit. Bref, il n'y a pas de «menace» (même si, évidemment, les francophones d'ici devront toujours faire preuve de vigilance).
Quand les péquistes comparent la levée de boucliers contre leur projet de loi sur l'identité à celle qui s'est produite il y a 30 ans au sujet de la loi 101, ils font fausse route. En 1977, les immigrants (et leurs enfants) s'assimilaient en majorité à l'anglais. La situation aujourd'hui est complètement différente. Il n'y a donc aucune raison d'envisager de brimer les droits fondamentaux de certains citoyens. De toute façon, renforcer la législation linguistique ne ferait rien pour résoudre le dilemme des accommodements raisonnables.
Il est urgent que les commissaires Bouchard et Taylor et les politiciens ramènent le débat au questionnement premier: comment concilier l'ouverture aux communautés culturelles minoritaires au respect des valeurs de la majorité? C'est déjà un casse-tête de 10 000 morceaux; nul besoin d'y mêler toutes les inquiétudes que traînent les Québécois depuis 1763.
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André Pratte878 articles

  • 308 197

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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