Il faut comprendre une chose. Si les adversaires de l’indépendance cherchent à l’heure actuelle autant à diviser les indépendantistes, c’est que jamais la perspective de l’indépendance ne leur a semblé si réelle et prochaine. C’est pourquoi les bras m’en tombent lorsque je vois certaines personnes dont les convictions me semblaient pourtant sincères tomber dans le piège de la division.
Je le dis déjà depuis un moment, et c’est même ce qui m’a tiré de la léthargie politique dans laquelle je m’étais enfoncé depuis plusieurs années, jamais la conjoncture n’a été plus favorable à l’indépendance du Québec. Il faut croire que mon analyse est partagée chez nos adversaires pour qu’ils multiplient désormais les assauts pour nous diviser.
Si nous sommes aussi vulnérables devant ceux-ci, c’est que nous sommes tétanisés par nos échecs et envahis par le doute non pas sur la nécessité de l’indépendance, mais sur notre capacité collective d’y parvenir. Nos adversaires l’ont bien compris, et c’est à ce niveau qu’ils agissent. Il est donc urgent pour les indépendantistes de toutes mouvances de se remobiliser et de changer de discours pour l’ajuster aux circonstances de notre époque.
Que des hommes comme Joseph Facal ou François Legault qui ont tous deux un certain bagage sur le plan économique, le premier pour avoir été président du Conseil du Trésor et le second pour avoir été critique du PQ en matière de Finances après avoir réussi en affaires, ne réalisent pas combien la nouvelle conjoncture va contribuer à l’affaiblissement de la capacité d’intervention du gouvernement fédéral sur le plan économique, et donc à son poids politique, me sidère. Ou bien ils n’ont pas l’intelligence que je leur prêtais, ou bien ils sont mus par des intérêts autres que ceux du Québec. Le langage qu’ils tiennent est timoré, pour dire le moins.
Il nous faut donc rester calmes et prendre leur geste pour ce qu’il est, le voir non pas comme une division, mais comme une diversion. Il y aurait division s’il y avait le moindre risque qu’une partie importante d’entre nous les suivent, mais ce n’est pas le cas. Ils ont tout simplement décidé d’aller pêcher dans d’autres eaux. Quand ils réaliseront que, dans une situation comme celle que nous traversons, les sensibilités de la population sont plus à gauche qu’à droite, ils comprendront qu’ils se sont engagés dans la mauvaise voie.
Quant à nous, nous devons savoir que la peur et le doute se sentent. Une population n’est pas portée à faire confiance à des gens chez qui elle flaire la peur et le doute. Pas plus d’ailleurs qu’elle n’est prête à faire confiance à des gens chez qui elle flaire le manque de préparation ou la témérité, ou chez qui elle reconnaît des traits de caractère qui témoignent d’un manque de respect, comme l’arrogance, l’intolérance (sauf pour l’inacceptable), ou le mépris.
Pour parvenir à toucher une population et la convaincre de procéder à un changement aussi important que celui que les indépendantistes leur proposent, la voie est étroite et très exigeante. Il faut appliquer une discipline sans faille, dans laquelle la clarté des idées et le choix des mots prennent une place importante, ce qui n’est pas une évidence pour les gens notoirement indisciplinés que nous sommes et si peu sensibilisés à l’importance de calibrer notre langage en fonction des effets recherchés.
Ainsi, la population juge très sévèrement des expressions comme « les conditions gagnantes » qui puent l’opportunisme à plein nez. Elle n’aurait pas la même réaction si l’on disait plutôt « lorsque les Québécois seront prêts ». Et l’emploi d’images pour illustrer un propos est particulièrement périlleux. Souvenons-nous des « Yvette » en 1980 et de la « cage à homards » en 1995.
Éviter le « piège de la division » ne signifie pas sombrer dans l’unanimisme béat. En tout temps, une critique qui permet d’exposer une insuffisance dans notre camp est légitime, car elle signale une dérive susceptible de nous éloigner de notre objectif. Comme vient de nous le rappeler si opportunément Gilbert Paquette, une seule chose compte : maintenir le « Cap sur l’indépendance ! ».
Cap sur l’indépendance !
Diversion n’est pas division
Gare à l’unanimisme béat
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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16 commentaires
Archives de Vigile Répondre
8 octobre 2010Force Québec/Power Québec : trois grandes priorités
La gang des lulus en route pour ça :
Savoir et compétences : se donner les moyens d’être compétitif au 21e siècle,
L’ÉTAT : faire autrement pour faire mieux,
Nos ressources naturelles : se doter d’un cadre d’exploitation viable pour tous.
Conseiller spécial ; le groupe SECOR
Bailleurs de fonds ; Québec Inc.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
7 octobre 2010Luc Ménard,
"Si je vous comprends bien, Joseph Facal n’est pas un souverainiste ? Francois Legault n’est pas un souverainiste ?? Si vous doutez de leur allégeance, je crois qu’on a un problème."
Vous ne m'avez pas bien compris.MM Legaul; et Facal sont souverainistes.
Personnellement les cocorico souverainistes des uns et des autres n'influence pas mon jugement. Je penses que ces derniers s'ils donne suite à leur projet vont se mettre au service de puissant réseaux d'intérêts fédéralistes qui contrôlent le mouvement en sous-mains.
En toute circonstance il faut se demander en quoi cela sert notre cause. Et cette manoeuvre de division du vote francophone, alors que le PQ remporterait 80 comtés demain matin, ne sert pas notre cause.
Pour faire quoi avec le pouvoir certains diront: Pour faire une gouvernance souverainiste. La seule manière de réaliser la souveraineté. Ce n'est pas pour rien que Paul Desmarais s'anime en coulisse.
JCPomerleau
@ Richard Le Hir Répondre
7 octobre 2010Réponse @ Mme Danièle Fortin
C’est la deuxième fois que vous me relancez avec cette idée de la Constitution. Je vous ai pourtant dit dans une réponse à l’un de vos articles que j’avais déjà abordé cette question dans des textes mis en ligne sur Vigile au mois d’avril, et que j’estimais que c’était justement par là qu’il fallait commencer. Il faut croire que vous n’avez pas lu mon commentaire. Afin que ma position soit bien claire à ce sujet, je vous cite ce que j’ai dit à ce propos en vous fournissant les dates et les liens à ces deux textes. Ma position ne pas être plus claire.
23 avril 2010 http://www.vigile.net/Independance-Parlons-strategie
« La solution passe donc par une mobilisation générale sans précédent des forces vives, en commençant par le commencement, c’est-à-dire par l’élaboration de ce que serait la Constitution d’un Québec indépendant. Il faut créer un appétit pour l’indépendance. Il faut que tout le monde se mette à en rêver, à se voir dans un Québec indépendant, et à penser qu’on pourrait y être si bien. Il faut que ce mouvement monte de la base et emporte tout sur son passage. Alors, et alors seulement, l’indépendance surviendra. »
29 avril 2010 http://www.vigile.net/Independance-Passer-a-l-action
« Il se trouve ensuite que, même dans le cadre constitutionnel actuel, nous avons déjà le pouvoir de nous doter de notre propre Constitution. Il faut donc emprunter ce chemin qui nous est déjà ouvert pour amorcer le processus qui nous amènera à une indépendance pleine et entière.
Pour cela, point n’est besoin d’attendre le bon vouloir du gouvernement actuel, ni même de celui qui est appelé à lui succéder.
Il suffit de réunir une « assemblée constituante » et que celle-ci élabore un projet de Constitution qui devra le moment venu être soumis au vote de la population par un gouvernement qui acceptera de le faire (un gouvernement péquiste ? Un gouvernement solidaire ? Une coalition des deux ? Une coalition plus large ? Autant de questions qui trouveront leur réponse le moment venu.
Au fond, une telle démarche s’apparente un peu à la convocation d’états généraux, comme ceux qui avaient été tenus dans les années 1960 (voir à ce sujet, entre autres,http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tats_g%C3%A9n%C3%A9raux_du_Canada_fran%C3%A7ais). On notera tout particulièrement cette phrase : « Les Assises nationales de 1969 constituent la dernière réunion des États généraux du Canada français. Elles se tiennent du 5 au 9 mars à l’hôtel Reine Élisabeth. Les délégués adoptent entre autres une résolution portant sur la tenue d’une assemblée constituante pour la rédaction d’une constitution québécoise. »
Il serait intéressant de s’interroger sur les raisons pour lesquelles aucune suite ne fut donnée à cette résolution. Mais si l’éclairage historique pourrait nous apprendre certaines choses, il ne changera rien au fait qu’il faut maintenant reprendre la démarche là où elle a été abandonnée il y a quarante ans, les autres approches n’ayant pas donné de résultats. »
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Dans tous les cas de figure ( Pq, Fq,ADQ, etc.) il n'est question que d'électoralisme avec, comme fond de commerce, la souveraineté-indépendantiste, sans plus.
Pendant que l'on discute du quel de ces partis est ou sera plus à même de « porter la cause » à gauche ou à droite, l'on se garde bien de même songer de faire en sorte que le projet de ce pays ressemble et rassemble TOUS les membres de la société civile.
C'est à se demander si ceux qui en appellent tant à l'indépendance-dans-le-vide font preuve de courte-vue ou ne servent pas d'autres intérêts.
Monsieur Le Hir, l'idée d'une Constitution, cela ne vous dit rien ? Le peuple en parlera un coup l'indépendance faite ? En pleine crise avec Ottawa ?
Ouvrez-vous à d'autres horizons !
Déjà que je doive encore le rappeler, me dépasse...
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Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Qui montera sur le trône Québec en 2013 ? PQ ou FQ ?
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef013488097509970c-800wi
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Encore uns gang de provincialistes qui n'aspirent qu'as gérer le Québec et non a gouverner un pays.
Quand je vois Charles Sirois le fédéraliste chasseur de tete de Paul Desmarais dans leur chalouppe on as vite compris qui se cache derriere le changement éventuel du nom de l'ADQ .
Robert Bourrassa avait écrit un livre en l'intitulant gérer le Québec au lieu de gouverner le Québec ce qui démontrait bien la facon dont il voyait son mandat face au Canada soit rien de plus qu'un gérant de province.
Croire que les problemes vont se régler en refusant de régler la plus importante qui est la question nationale est une illusion.
Je les vois se rendre a Ottawa comme fédéraliste pour rechercher une entente que meme Jean Charest apres 8 ans de négociation sur le projet Old Harry est incapable d'obtenir.
Pourtant avec Jean Charest n'y as t-il pas plus fédéraliste que lui?
En fait c'est une perte de temps comme l'adq l'as été.
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Les lulus du FQ
Du miel pour les mouches dans un vide politique pour mettre le Québec sur les rails.Une reprise de la création du Bloc :une coalition arc-en-ciel de monde pas brûlé,ponctuelle et temporaire.
http://videos.lcn.canoe.ca/video/un-nouveau-parti-politique%3A-pr%C3%A9matur%C3%A9-selon-jean.../627945367001
Dernière heure !
Soyez pas surpris de voir Mario Dumond se joindre à l’équipe des lulus Force Québec/Power Quebec.
Nicole Martel Répondre
7 octobre 2010M. Le Hir, vous dites: «Ou bien ils n’ont pas l’intelligence que je leur prêtais, ou bien ils sont mus par des intérêts autres que ceux du Québec.»
Je pense exactement comme vous. Mais lorsqu'on entend des noms comme celui de Hélène Desmarais circuler à travers leur langage timoré, on comprend vite ce qui peut bien les motiver.
Désolant! Désespérant! Mettez-en, comme on dit!
May West
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010@ Richard Le Hir et JC Pomerleau
Si je vous comprends bien, Joseph Facal n'est pas un souverainiste? Francois Legault n'est pas un souverainiste?? Si vous doutez de leur allégeance, je crois qu'on a un problème.
N'est on pas plutôt (pour une sempiternelle fois) dans la méthodologie tactique et stratégique, dans le paradigme pour y arriver à la souveraineté???
Est ce à dire aussi qu'il n'existe pas de nationaliste-souverainiste de centre-droit chez les libéraux...Combien de ministres actuels et anciens des libéraux ont voté oui au référendum en 1995 et pourquoi...à ma connaissance, il y a quelques poids lourds Plein de questions...qui demandent des réponses...et des explications...
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Power Québec pour ne pa-awouère le Québec dans les jambes.
Très astucieux comme manoeuvre. J'espère qu'elle va leur éclater au visage cette fois.
Le Québec EST un État Nation de facto, dans les faits, comme fait accompli. Il ne lui reste qu'à se reconnaître et se faire reconnaître État Nation de jure, de plein droit, parce que ce droit est déjà acquis.
Ottawa est un pouvoir post-imperial, arbitraire et au service exclusif de la grosse oligarchie de Bay Street.
Pourquoi tant compliquer les choses par des efforts littéraires qui n'ont pour seul objet que semer la division et la panique dans nos rangs?
Voyons comment cette nouvelle division des partis aura pour effet de disperser cet adversaire qui nous assaille. Je le vois faire notre jeu.
JRMS
Jean-Claude Pomerleau Répondre
7 octobre 2010Si les oligarques ont décidé de lancer un nouveau cheval dans la course c'est qu'ils savent que la picouilles du PLQ n'offre aucune garantie pour leur conserver le pouvoir à moyen terme. Et qu'ils paniquent à l'idée d'un retour du PQ au pouvoir avec un programme de gouvernance souverainiste.
Comment ne pas y voir une validation du Plan Marois. En effet si ce plan ne représentait aucun danger pour le statu quo, pourquoi ce nouveau parti des lucides !
La raison invoqué pour la création de ce nouveau parti par les lucides est qu'il faut mettre de coté la question nationale pour sortir le Québec du marasme dans lequel le PLQ l'a plongé. Ils posent donc leurs actions au nom de l’intérêt supérieur de l'État du Québec. Si tel est le cas
pourquoi sont ils demeuré silencieux face au désastre de la Caisse de dépôt (Lucien Bouchard ne voulait pas d'enquête). Et face au pillage de nos ressources par Charest et sa clique.
La réponse est simple, même si certains d'entre eux sont sincères, en dernière analyse, ils sont contrôlé par même puissant réseau d'argent.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010M. Tellier, est-ce que vous croyez vraiment et sérieusement que nos anglophones vont faire confiance à ce nouveau parti, dirigé par des ex-péquistes « Legault- Facal » qui seraient neutres politiquement seulement un temps avant de retomber dans la séparation ? NON.
Vous ajoutez : «Tant qu’à échanger des fédérastes pour des fédérastes, pourquoi pas préférer le FQ au PQ en 2013. »
Est-ce que je comprends que vous suggérez aux souverainistes de voter pour ce nouveau parti ? Vous croyez que le FQ est plus indépendantiste que le PQ ? Où est-ce que vous allez pêcher ça ? Ayoye le raisonnement ! Ça vient mêlant toutes ces hypothèses et procès d’intention au sujet du PQ.
Fédéraste me semble une inutile insulte, même pour le PLQ.
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Le FQ,la gang des lulus de Force Québec,fera très mal au PLQ,à l’ADQ et au PQ. N’en doutez pas. Gardez votre naïveté ou votre scepticisme dans le garde-robe.Québec Inc en a décidé.
http://videos.lcn.canoe.ca/video/un-nouveau-mouvement-politique-de-centre-droit-est…/627163794001
Les anglophones et les allophones auront enfin une alternative pour quitter leur prison PLQ.Fini pour eux ,l’obligation de voter libéral en se bouchant le nez.
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Mettre le cap sur l'indépendance OUI-NON.
J'espère que le PQ s'y mettra enfin à son congrès du printemps 2011.J'attend cette naissance depuis la création du PQ par la gang de René Lévesque. Un parti «en-attentistes » depuis bientôt un demi siècle.
C'est pas fiable,pas encore crédible la gang « d'en-attentistes » du PQ-Marois,pour faire l’indépendance.
Tant qu'à échanger des fédérastes pour des fédérastes,pourquoi pas préférer le FQ au PQ en 2013.
Je connais personne qui aime toujours porter le même vêtement,NON NON pas tout de suite.
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010La gang des lulus du FQ.
Force Québec remplacera l’ADQ ,emballera une partie de la gang des libéraux et débauchera des péquistes.
Le nouveau parti FQ,Force Québec,sera une coalition d’autonomistes-fédéralistes qui mettront au neutre total la question de l’indépendance en proposant de vaquer exclusivement aux questions de gouvernance provincialiste.
Le FQ a la bénédiction urbi et orbi du Lucide-en-chef,Lucien Bouchard,du Québec Inc.et particulièrement de la famille Desmarais,décidée à abandonner le Parti Libéral du Québec.
Le nouveau parti vierge ,le FQ,aura le support indéfectible de tous les grands médias.
Le prochain gouvernement québécois de 2013 sera PQ ou FQ.Un choix simple à faire,Pour le Québec ou Fourrer le Québec.
C’est partie la nouvelle guerre du OUI-NON.
Archives de Vigile Répondre
7 octobre 2010Merci beaucoup pour ce commentaire et cette mise au point. Comme vous le dites si bien, nous n'avons pas besoin de division. Heureusement les Facal, Bouchard, Legault et consorts vont piger dans une autre clientèle, dont je voudrais pas être, car tant et aussi longtemps qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie.De nouveau un grand merci pour votre texte. Jacques Bergeron, pour mes «18» descendants et pour moi et mon épouse.