Deux, c'est mieux ?

CHUM



Je vais peut-être me faire des ennemis auprès d'une certaine communauté, mais une question me turlupine, ces temps-ci... Voulez-vous me dire pourquoi on va construire deux méga hôpitaux universitaires à Montréal - un pour les francophones et un pour les anglophones ?

Un dédoublement absurde

On ne cesse de dire que les anglophones de Montréal sont bilingues, et que ceux qui étaient réticents à parler français ont quitté la ville depuis longtemps.
Si c'est vrai, pourquoi construire DEUX méga hôpitaux, alors ? Pourquoi ce dédoublement ?
On accorde à McGill la moitié des nouveaux investissements en santé alors que les anglophones ne représentent que 13 % de la population du Grand Montréal. Vous ne trouvez pas ça bizarre, vous ?
«Pourquoi deux hôpitaux universitaires, alors que les grandes villes en ont un seul ? La réponse simple : parce que Montréal est Montréal, une ville où cohabitent deux cultures, deux traditions, deux réalités, francophone et anglophone. On ne peut pas nier son histoire», écrivait Michèle Ouimet dans La Presse du 1er avril 2009.
C'est pourtant écrit noir sur blanc dans la Charte de la Ville de Montréal (article 1, chapitre 1) : «Montréal est une ville de langue française».
Pas une ville bilingue : une ville de langue française.
Deux systèmes parallèles
Et puis, il ne faut pas se leurrer : combien de médecins qui seront formés dans le futur méga hôpital anglophone resteront à Montréal ? Probablement très peu. Actuellement, plus de la moitié des médecins formés à McGill quittent le Québec après la première année de l'obtention de leur diplôme, pour aller pratiquer en Ontario ou aux États-Unis.
«La plupart des grandes institutions montréalaises dans les domaines des arts, de la culture, des affaires, du droit, de la justice se sont développées harmonieusement sans éprouver le besoin de créer deux structures parallèles, écrivait le docteur Denis Lazure en 2007. Pourquoi en serait-il autrement dans le secteur de la santé ?»
Au lieu de financer deux méga hôpitaux alors que les finances publiques sont dans le rouge et que les besoins en matière de santé sont criants, on aurait pu construire un seul méga hôpital universitaire où les personnels des deux institutions, l'UDM et McGill, auraient cohabité et mis leurs ressources en commun, non ?
Un peu d'imagination, que diable !
Au-dessus de nos moyens
Comparativement à Toronto ou à New York, Montréal est une petite métropole. Or, nous allons avoir deux méga super hyper hôpitaux universitaires !!!
On ne parle plus d'une grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, mais d'un têtard qui veut se faire aussi gros qu'un troupeau de bisons !
Avons-nous les moyens de nous lancer dans un projet schizophrénique aussi colossal, alors que nous n'avons même pas assez d'argent pour repeindre nos écoles ?
Poser la question, c'est y répondre...
Joyeux Noël
Il y a quelques jours, j'écrivais que le journaliste André Noël m'avait harangué alors que j'allais acheter des souliers à la boutique Le Marcheur.
Dans une lettre publiée sur Internet, le journaliste de La Presse affirme que c'est faux.
Pourtant, c'est bien ce qu'il a fait.
Je pourrais le traiter de menteur. Je préfère dire qu'il a une mémoire défaillante...


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