Franc-Parler

Le bal des hypocrites

la Fédération professionnelle des journalistes du Québec débattra de «la trop grande place occupée par l'empire Quebecor sur l'échiquier médiatique»

Congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ)


Le week-end prochain, au cours de son congrès annuel (un grand mea culpa collectif pendant lequel les journalistes se flagellent en se disant qu'ils ont mal fait leur travail, pour, une fois dégrisés le lendemain midi, recommencer exactement la même chose), la Fédération professionnelle des journalistes du Québec débattra de «la trop grande place occupée par l'empire Quebecor sur l'échiquier médiatique».
Le véritable empire
Hey, les amis : SEPT des DIX quotidiens du Québec appartiennent à Gesca !
Ça ne vous aurait pas tenté d'en débattre itou ?
«Si Quebecor décidait de se mettre au service d'une cause politique ou idéologique, qui pourrait l'en empêcher ?», peut-on lire dans le programme de la FPJQ.
Elle est bonne, celle-là !
Nos valeureux journalistes s'excitent le poil des jambes à l'idée que, peut-être, un jour, Quebecor puisse appuyer un parti politique, alors que sous leur barbe, en plein jour et sans aucune gêne, Gesca et Power Corporation couchent avec les libéraux provinciaux et fédéraux depuis des lustres sans que les membres de la FPJQ ne lâchent leur verre de scotch pour lever le petit doigt!
Non, mais quels clowns...
La loi du silence
Résumons...
1) Dans une entrevue accordée à un magazine français, Paul Desmarais affirme qu'il faut être fédéraliste pour diriger l'équipe éditoriale de La Presse.
2) Une fois entré à l'Élysée, Nicolas Sarkozy décide de décorer son ami Paul Desmarais pour l'avoir si généreusement aidé à gagner ses élections.
3) Jean Charest se déplace à Paris pour assister à l'événement et applaudir son grand ami Paul.
4) Une fois élu grâce au réseau de contacts du grand patron de Power Corporation et de Gesca, Sarkozy prend ses distances avec les souverainistes québécois.
Et de quoi débattent nos amis les journalistes pendant ce temps ?
De «la trop grande place occupée par Quebecor», une entreprise qui est DIX FOIS plus PETITE que Power !
Sacrament, les boys !
Qu'est-ce qui représente un plus grand danger pour la liberté de la presse, selon vous ?
Que Paul Desmarais couche avec Jean Charest et Nicolas Sarkozy après avoir gratté le dos de Jean Chrétien, ou qu'Écho Vedettes publie une photo de Wilfred LeBouthillier en page 3 ?
Le jupon dépasse
Radio-Canada et La Presse signent une entente secrète, les journalistes de La Presse ne cessent d'encenser Radio- Canada tout en étant sur le payroll de la société d'État, Gesca contrôle 70 % des quotidiens au Québec, André Pratte a le mandat de vendre le fédéralisme à ses lecteurs...
Et qu'est-ce qui inquiète nos ti-s'amis de la FPJQ?
Le fait que 7 Jours publie un texte sur Star Académie, l'émission la plus écoutée au Québec ! Vraiment...
Votre jupon dépasse tellement que vous ne pouvez pas faire un pas sans vous prendre les pieds dedans.
Une convergence perfide
"La convergence qui relie La Presse, Radio-Canada et le Parti libéral est plus dangereuse et plus perfide que celle qui est pratiquée au sein du groupe Quebecor, car elle est de nature politique au lieu d'être de nature commerciale, disait Pierre Falardeau.
«Forcément, elle a un impact sur des enjeux qui sont beaucoup plus importants...»
S'il lisait le programme du prochain congrès de la FPJQ, le réalisateur d'Octobre se retournerait dans sa tombe.
Et il traiterait probablement les journalistes d'«Elvis Gratton»...


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