Détenez-vous des actions dans une entreprise ? Si oui, j'imagine que vous regardez avec intérêt les états financiers de l'entreprise dans laquelle vous avez investi pour savoir si vos actions montent ou descendent.
Normal : à moins d'être un mécène, on n'investit pas dans une entreprise pour les beaux yeux du patron.
On veut faire de l'argent.
INVESTIR À L'AVEUGLE
Eh bien, chez Power Corporation, on refuse de donner l'heure juste aux actionnaires !
Les gens qui détiennent des actions de Power n'ont pas le droit de consulter les états financiers de Gesca, la filiale qui gère les quotidiens La Presse, Le Soleil, Le Nouvelliste et Le Quotidien.
Ça fait des années qu'Yves Michaud, qui est actionnaire de Gesca, tente de consulter les états financiers de la filiale, et ça fait des années qu'on lui refuse ce droit qui est pourtant reconnu par les tribunaux.
Pourquoi ? Personne ne le sait. Chez Power, vous devez investir "à
l'aveuglette". Vous donnez VOTRE argent et l'entreprise vous transmet une PARTIE de ses chiffres.
DES BINERIES
Dans son livre Derrière l'État Desmarais : Power, le journaliste Robin Philpot consacre deux pages à ce mystère."Les journaux de Gesca ne sont que des bineries dans le portrait financier de Power, écrit-il. Des bineries dont les états financiers sont jalousement gardés secrets mêmes aux yeux des actionnaires de Power Corporation.
"Pourquoi tant de secret, même si cela coûte des millions de dollars en frais juridiques pour s'opposer à la demande d'Yves Michaud ?
"La raison donnée pour refuser d'acquiescer à cette demande, c'est que ce serait préjudiciable devant la concurrence. Or, les seuls journaux qui concurrencent ceux de Gesca sont Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec. Et ces deux journaux divulguent leurs états financiers chaque trimestre.
"Donc, de deux choses l'une : les journaux de Gesca sont déficitaires ou ils sont profitables. Aux yeux des actionnaires, il va de soi que s'ils sont déficitaires ils doivent être vendus.
«Mais si Power cachait les états financiers de Gesca parce que ces journaux sont déficitaires, on devrait conclure que les journaux servent à autre chose qu'à fournir un rendement sur l'investissement.»
DEUX RÉPONSES POSSIBLES
Si vous dirigez un empire financier et que l'une de vos filiales fait de l'argent, vous le dites, non ? Vous vous pétez les bretelles, vous montrez vos chiffres pour attirer de nouveaux actionnaires !
Pourquoi Power refuse-t-elle de dévoiler les états financiers de Gesca ? Probablement parce que les journaux dirigés par sa filiale perdent de l'argent (ce qui expliquerait pourquoi La Presse vend ses couvertures).
Or, pourquoi Power accepterait-elle de garder des journaux si ceux-ci sont déficitaires?
Il n'y a que deux réponses possibles à cette question. A) Parce que les Desmarais aiment tellement le journalisme qu'ils sont prêts à perdre des millions pour informer les Québécois.
B) Parce que les Desmarais (qui ont déjà affirmé que seul un fédéraliste peut diriger l'équipe éditoriale) utilisent leurs journaux pour faire la promotion du fédéralisme.
Faites votre choix.
COPAINS COMME COCHONS
Robin Philpot est un grand polémiste. Pourtant, il n'est jamais passé à Tout le monde en parle. Pendant ce temps, tous ceux qui ont une dent contre Quebecor sont accueillis à bras ouverts.
Et on nous dira ensuite que Radio-Canada et La Presse ne couchent pas ensemble...
Propagande Inc.
Pourquoi Power refuse-t-elle de dévoiler les états financiers de Gesca ?
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