La démocratie confisquée*

Tenir les populations dans l’ignorance pour mieux les manipuler et les exploiter

Jusqu’à ce que… devant l’énormité croissante des abus, un éclair de révolte traverse les esprits et se lève le vent de la liberté

Chronique de Richard Le Hir

Cela fait maintenant presque deux mois que je parcours quotidiennement la presse internationale à la recherche d’information sur la crise qui nous frappe, et, malgré une légère amélioration au cours des derniers jours (il n’y a vraiment plus le moyen de faire autrement, tant la situation se détériore rapidement), je suis consterné par le manque d’informations à ce sujet dans les médias canadiens et québécois. L’information nous est distillée au compte-gouttes.
On finit par se demander si c’est parce que nos journalistes sont trop paresseux pour faire le travail de recherche nécessaire, ou qu’ils estiment que nous ne sommes pas suffisamment évolués pour nous intéresser aux affaires du monde, ou encore pas suffisamment intelligents pour comprendre. Une dernière possibilité serait qu’ils ont reçu instruction de leurs patrons de ne pas aborder certains sujets.
Autrement dit, le manque d’information dont nous souffrons serait dû soit à la paresse des journalistes, soit à leur mépris de leur auditoire, soit à la censure des patrons de presse écrite ou électronique.
Remarquez, la situation à ce sujet n’est pas tellement meilleure aux États-Unis et en Europe, notamment en France. L’Angleterre fait exception. Il existe dans ce pays une tradition de liberté de presse qui lui fait honneur et dont les approches mercantilistes ou oligarchiques des Robert Maxwell et Rupert Murdoch de ce monde ne sont pas parvenues à venir à bout.
Et cela donne des résultats stupéfiants ! Ainsi, avant-hier matin, la BBC, l’équivalent de notre Société Radio-Canada, diffusait sur sa chaîne d’information continue une entrevue avec un « trader », un de ces « golden-boys » de la finance internationale qui trouvent le moyen de faire de l’argent quand tout le monde en perd, et qui annonçait le plus calmement du monde, comme si la chose allait entièrement de soi, que l’effondrement des marchés était imminent.

Rastani, le trader qui "priait" pour la... par asi

En trois minutes et demi, vous aviez le portrait d’une situation que tous les spécialistes des marchés prévoient depuis trois ans, mais que les pouvoirs qui nous gouvernent nous ont sciemment et délibérément cachée pour des motifs indéfendables quand ils ne sont pas tout simplement inacceptables. Et quand je parle de pouvoirs qui nous gouvernent, je fais autant référence à ceux qui sont élus qu’à ceux qui ne le sont pas et qui s’agitent dans l’ombre ou se travestissent pour mieux nous manipuler à leur avantage, comme la Presse ou l’Institut économique de Montréal, pour ne nommer que ceux-là.
Hier, sur un site français spécialisé en affaires économiques et boursières, donc pas du tout destiné au commun du mortel, le dirigeant d’un fonds reconnu confirmait l’analyse du trader londonien et en rajoutait même une louche avec quelques phrases choc du genre « Les politiques sont nuls et sont des incapables » ( même lorsqu’on le sait, ça fait toujours un choc de l’entendre), « Ça fait deux ans que l'on achète du temps avec la Grèce » (vous avez remarqué, il dit « acheter » du temps et non « gagner » du temps, pour qu’on comprenne bien qu’un prix a été payé et qu’il est élevé), « On attend depuis deux ans le miracle qui n'existe pas. Quand vous avez un trou, vous avez un trou », « Ouvrez les bouquins d'histoire, c'est malheureusement ce que personne ne fait ». « On se raccroche à des petits détails ou a de petites déclarations, mais pour l'instant il ne se passe rien et donc les marchés vont continuer à s'effondrer ».
Et aujourd’hui, c’est la cerise sur le gâteau. Un haut dirigeant de la grande banque italienne UniCredit annonce la fin imminente de la zone Euro (Step Aside BBC "Trader": Head Of UniCredit Securities Predicts Imminent End Of The Eurozone And A Global Financial Apocalypse) et rien moins qu’une apocalypse financière mondiale !
***

Au Canada, on apprend aujourd’hui que le premier ministre Harper a rencontré hier son ministre des Finances et le président de la Banque du Canada qui l’auraient informé, à leur retour de la réunion du FMI qui se tenait en fin de semaine dernière à Washington, que les perspectives mondiales n’étaient pas très positives, selon CBC, alors que le Toronto Sun, la nuit dernière, parlait carrément de l’imminence d’un tsunami économique. Vous apprécierez sûrement la « nuance ». Cette information n’a pas été reprise aujourd’hui.
Mais, allez donc savoir pourquoi, vous ne trouverez pas trace de ces informations dans les médias francophones, pas même sur les divers sites de Quebecor Media à qui appartient pourtant le Toronto Sun.
Alors quoi ? Les Canadiens anglais ont droit à une parcelle de la vérité et les Québécois non ? Qu’est-ce que c’est que cette fumisterie ?
Devant une telle situation, la seule conclusion possible est que l’information est manipulée au Canada. La plupart d’entre vous m’objecterez que ce n’est pas nouveau, qu’on le savait, qu’on sait par qui, etc… Bien sûr ! Mais jamais à cette échelle, ni sur un enjeu de cette nature.
Pourtant, il était bien évident, à partir du moment où le Canada entrait en guerre (oui, on a tendance à l’oublier parce que les théâtres d’opération sont loin), que ce serait un motif à l’introduction de la censure, et que, de fil en aiguille, les censeurs allaient progressivement trouver de plus en plus de choses à censurer. L’appétit vient en mangeant, c’est bien connu.
Alors, devant un exemple aussi manifeste de manipulation et même de censure de l’information, la question se pose de savoir à qui cela profite. Qui a quelque chose à gagner à ce que les Canadiens et les Québécois soient mal informés de la situation économique ?
En tout premier lieu le gouvernement Harper qui, parce que ce que l’économie n’a pas été l’enjeu qu’elle aurait dû être lors de la dernière campagne fédérale, n’a pas eu à répondre de sa gestion et de ses choix. En second lieu, les intérêts économiques qui profitent de leur connaissance de la situation et de l’ignorance des Canadiens et des Québécois, pour se préparer contre les contrecoups de la crise en les défléchissant sur ceux qui ne savent pas qu’elle s’en vient.
***
En effet, depuis Lester Thurow, on sait que l’économie est un jeu à somme nulle. Les gains des uns sont les pertes des autres. Et l’importance des gains est inversement proportionnelle au nombre des gagnants. Donc, moins il y a de gens qui savent, plus les gains de ceux qui savent vont être importants.
C’est ce principe qui est à la base de la fortune des Rothschild. Leurs coursiers qui sillonnaient l’Europe leur rapportèrent en primeur la nouvelle de la défaite de Napoléon à Waterloo. Voici comment Wikipédia raconte l’histoire :

« Comme la plupart des banquiers, les Rothschild disposaient d'un réseau de renseignement. Dès que l'issue du combat fut certaine, un agent partit pour Londres via Ostende. Informé dès le 20 juin dans la matinée, Nathan Rothschild vendit ostensiblement ses titres à la Bourse puis après avoir provoqué un krach racheta ces mêmes titres au dernier moment alors que les cours s'étaient effondrés. Le rapport que Wellington rédigea après la bataille n'arriva dans la capitale britannique que le 21 dans la soirée. Dès le lendemain, la victoire provoqua une hausse de la Bourse. Les Rothschild ont toutefois prétendu qu'on avait surestimé leurs gains. »

L’accès à l’information et son contrôle jouent donc un rôle essentiel dans l’accumulation de la fortune. Et nulle part davantage qu’au Québec, concentration de la presse et convergence aidant, n’est-on plus en mesure de juger des effets délétères du contrôle de l’information sur la qualité de la vie économique, politique, sociale et culturelle d’une société.
***
Outre l’enrichissement, le contrôle de l’information permet à la personne qui l’exerce de l’empêcher de circuler, de retarder sa diffusion, de l’utiliser à ses fins personnelles avant que d’autres ne puissent le faire, de la tronquer, de la diffuser avec des interprétations qui l’avantagent, de promouvoir ses causes (ex : le fédéralisme) ou les politiques qui servent ses intérêts (l’agenda des Lucides) bref, de vous faire prendre des vessies pour des lanternes, et surtout vous amener à poser des gestes que vous n’auriez peut-être pas posés autrement, tels que voter pour un candidat ou un parti plutôt qu’un autre, ou encore voter Non plutôt que Oui lors d’un référendum.
Si cela vous rappelle des faits vécus, ce n’est pas l’effet du hasard. Si vous êtes même en mesure d’y associer des noms connus, c’est voulu.
En bout de ligne, la personne qui contrôle l’information est en mesure de vous contrôler, et l’on serait dès lors en droit de s’attendre que ce privilège soit très sévèrement encadré. Or ce n’est pas le cas. L’encadrement, quand il y en a, est minimal, et tous les abus sont tolérés les rares fois où ils sont même signalés à l’attention des autorités ou de l’opinion publique.
***
Dans le contexte d’une crise comme celle qui s’en vient, le contrôle de l’information joue un rôle essentiel dans le maintien de l’ordre établi, un ordre qui bénéficie essentiellement aux pouvoirs en place, qu’ils soient publics ou privés, et dans la possibilité de renforcer l’emprise de ces pouvoirs à la faveur de la situation. Autrement dit, le contrôle de l’information fait office de verrou social et politique, et devient un obstacle à la prise de conscience de ceux qui en subissent les effets. Ils deviennent les pions du système qui les exploite. Qui plus est, si les circonstances s’y prêtent, les pouvoirs en place profitent même de l’occasion pour améliorer leur position.
Jusqu’à ce que… devant l’énormité croissante des abus, un éclair de révolte traverse les esprits et se lève le vent de la liberté. On parle alors de révolution. Or c’est justement ce qui risque de se produire lorsque les Canadiens et les Québécois découvriront comment la crise risque d’emporter leurs acquis, pour ceux qui en ont, ou leur avenir, pour ceux qui aspirent à en avoir.

Avant de rejeter cette hypothèse du revers de la main pour le motif que ce genre de réaction serait étranger à la culture canadienne, jetez-donc un bref coup d’œil sur le compte-rendu de la grève de 1919 à Winnipeg, et sur celui de grève de l’amiante à Asbestos en 1949, dont les historiens s’accordent à dire qu’elle présagea la Révolution tranquille au Québec.

Devant des perspectives de ce genre, on peut comprendre que les pouvoirs établis n’aient guère été pressés de nous laisser savoir ce qui s’en venait et qu’ils soient même encore tentés de ne pas nous dire toute la vérité. N’ont-ils pas aussi le devoir d’empêcher les débordements ? Mais il faut craindre que le jour où ils surviendront, l’invocation de leur devoir comme justification de leur défaut de prévenir les Canadiens et les Québécois de ce qui les guettaient ne leur sera d’aucun secours.
* L’emploi de cette expression m’a été suggéré par Bernard Frappier que je remercie aujourd’hui pour la pertinence de ses suggestions


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7 commentaires

  • Jean-Pierre Plourde Répondre

    4 octobre 2011


    Un commentaire de Jean-Pierre Plourde:
    Ce texte est tiré de saglacweb.blogspot.com et donne un bel exemple de l'amplification de l'importance d'un message par les médias.
    Lorsqu'un peuple ne protège pas son élite, ne favorise pas ses entrepreneurs et ne protège pas sa culture, il se produira un appauvrissement du milieu qui pourra entraîner,
    1. L'émigration massive des forces vives du milieu, et/ou, s'il y a des intérêts financiers,
    2. Une élite étrangère et d'une culture autre que celle du peuple prend en charge les affaires de l'état à son profit, Québec est présentement dans cette situation.
    Les Québécois ne protègent pas leurs élites, la déconfiture du Bloc est un bel exemple de gens dévoués à la protection de nos droits et qui ont été réduit à l'impuissance par des conditionnements médiatiques massifs. On fait croire aux citoyens que l'avenir est ailleurs et on continue de chercher des solutions à des problèmes qui sont à l'intérieur de nous.
    Voici un exemple d'un conditionnement médiatique orienté pour le marché politique québécois et présenté au Télé-Journal de Radio-Canada le soir du 3 octobre 2011:
    Mise en situation:
    L'Ile du Prince a une population de la taille de Ville Saguenay, soit, environ 150,000 habitants.
    Le Canada a donné le titre de province à l'Ile du Prince Edouard, elle a le droit de siéger à la table Constitutionnelle.
    Inversement, avec une population de 7 millions d'habitants, le Québec se voit sournoisement retirer le titre de province et le droit de siéger à la table constitutionnelle par le traité dit de l'approche commune.
    Le Canada considère les Amérindiens comme des irresponsables. La constitution le démontre bien, tout ce qui appartient aux Amérindiens tombe sous la tutelle du gouvernement fédéral, par conséquent, tout territoire cédé par Québec à cette minorité tombe automatiquement sous la tutelle d'Ottawa. Nos territoires deviennent Canadiens et non plus Québécois, c'est ce qui permet à Charest de brader nos ressources, vider la Caisse de dépôt et faire exploser la dette nationale du Québec, voir, http://saglacweb.blogspot.com/2011/03/la-dette-du-quebec-en-direct.html

    Les habitants des territoires Québécois cédés dans ce traité, cela comprend également les citoyens habitants les villes et villages par le transfert du registre des droits fonciers vers les mêmes Amérindiens, deviennent des Amérindiens sans statut ni territoires et seront soumis à la loi Canadienne sur la tutelle Amérindienne. Nos territoires deviennent fédéraux. Les négociations se font sournoisement entre fédéraux assis des deux côtés de la table des négociations. La majorité Québécoise n'aura plus le droit de siéger à la table Constitutionnelle, le titre de province pour Québec devient virtuel, nos droits nous sont retirés, voir, http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/10/08-conflits-dinterets.qc
    Avec un faible appui populaire, le gouvernement Charest prend des décisions fondamentales pour l'avenir de 7 millions d'habitants alors que le fédéral a pesé de tout son poids en 1995 pour briser les reins de la démocratie. Les gestes de ce gouvernement sont donc illégitimes et illégaux parce qu'ils sont en infraction avec la loi sur les référendums du Québec de 1995.
    Le rapatriement unilatéral de la constitution canadienne et sa modification unilatérale par Trudeau sans notre consentement en 1982 constituait un rejet du Québec de la famille Canadienne.
    Le Québec s'est fait mettre à la porte et il était, et, est toujours en droit de déclarer unilatéralement sa souveraineté. Nous sommes toujours sous le régime de la conquête.
    Revenons à l'Ile du Prince Edouard:
    Le reportage sur l'Ile du Prince Edouard valorisant la vivacité de la francophonie de la petite communauté à cette endroit est de la poudre aux yeux. Il aura un effet voulu et sympathique sur l'ensemble de la population du Québec.
    Il constitue un renforcement positif sur le conditionnement des Québécois à croire en la bonne gestion et la sympathie du Canada à l'endroit des francophones, même si ailleurs au Canada notre situation est catastrophique, on ferme les yeux. J'appelle cela le syndrome de la femme battu.
    L'attitude coloniale du Canada envers ce qui est Québécois et/ou francophone est bien démontrée par l'analyse des conséquences du traité dit de l'approche commune.
    C'est la même attitude que lors de la conquête, seuls les moyens ont changés, pour le moment du moins, voir,
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_de_l%27Acadie
    Voici une autre preuve de l'effet de la réduction de l'influence francophone dans ce pays, http://www.radio-canada.ca/emissions/tout_le_monde_en_parlait/2011/Reportage.asp?idDoc=155831
    Je n'ai pas réussi à retrouver le reportage télévisé de fin de soirée du 3 octobre 2011 ou l'on parlait abondamment du dynamisme de la francophonie sur l'Ile du Prince Edouard. Ce reportage faisait mention de l'élection d'aujourd'hui ou les Libéraux ont gagnés. Le nouveau premier ministre, Robert Ghiz, est le fils de Joe Ghiz qui fut également premier ministre et une connaissance du clan de Jean Chrétien, ça ne signifie pas que Robert Ghiz soit anti-français, loin de là, cependant l'emphase porté par le téléjournal sur les francophones sur une si petite communauté ne peut avoir à mon avis qu'un seul but, renforcer le comportement des Québécois dans la confiance à la fédération canadienne. On est loin de la domination des francophones sur la gestion de l'Ile.
    À l'échelle canadienne, la minorité francophone de l'Ile du Prince Edouard n'a aucun rapport de force pouvant aider les francophones d'ailleurs au pays si, ce n'est d'influencer à dessein, la pensée des Québécois à rester concentrer sur le Canada et non à réfléchir sur eux-mêmes, leur culture et leur place dans le monde.
    Le cas de la Grèce, pour compléter, est très significatif de l'attente des citoyens envers leurs élus et de l'abandon de leurs responsabilités. La plupart des gens honnêtes ne vont pas en politiques, c'est donc un terrain fertile aux magouilleurs et mafiosos de toutes origines. Il est extrêmement rare à ce jeux qu'on porte au pouvoir des élus qui ont à coeur les intérêts du peuple, la démocratie est à repenser, en fait, nous vivons dans une oligarchie, cette tendance s'accentue partout sur la planète, elle va causer la disparition de la plupart des cultures et concentrer les ressources et le droit de faire la guerre ou non dans les mains d'une très petite minorité, la planète est en danger.
    Notre avenir et surtout celui de nos descendants dépend de l'intérêt qu'on portera tous ensemble à la politique et au contrôle de nos élus.
    Un mécanisme de licenciement de n'importe quel élu devrait être mis en place afin de redonner au peuple la souveraineté sur ses élus. Ça pourrait se faire annuellement par exemple au moyen d'un coupon ajouté au formulaire d'impôt, à remplir et à poster séparément à l'adresse d'un comité de surveillance formé de représentants de tous les parties politiques. Tout citoyen qui paie des impôts mérite d'avoir son mot à dire sur la gestion que font ses élus de ses impôts.
    J'aimerais avoir le temps de vous faire l'analyse de plusieurs articles de cyberpresse et d'autres journaux ou le trafic de l'information est fréquent et subtil au point ou les citoyens ne se rendent pas compte des manipulations qu'ils subissent. Il en est ainsi de l'approche commune ou je suis un des rares personnages à en parler encore et encore tant l'arnaque est de taille. On ne devrait pas laisser passer cela.
    Merci d'être là...
    Jean-Pierre Plourde, http://saglacweb.blogspot.com

  • Archives de Vigile Répondre

    4 octobre 2011

    Pour développer une vision plus global, lisez le roman de Alex Scarrow, le cherche Midi, mars 2010; La Théorie des Dominos et si demain le pire se produisait ? C'est un scénario apocalyptique, un thriller d'un réalisme effrayant, une tension extrême. Il relate ce que les états seront pris à faire si un "Pic Pétrolier" est provoqué par ou pour ...

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    1 octobre 2011

    Les Romains disaient: «panem et circenses»...
    C'est le même système, depuis des millénaires, au fond. Il a évolué avec les cultures, les technologies, etc, mais on nous sert la même recette depuis fort longtemps. Avec succès.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2011

    Mais les peuples de notre époque, possèdent internet pour s’informer, et depuis janvier 2011, la crise mondiale fait aussi prendre conscience que l’idéologie néolibérale ne repose que sur une chose : la propagande de la minorité qui asservit la majorité. (3)
    ----------------------------------
    Que dire aussi des médias régionaux. Voyons ce qu’est l’obligation d’éthique capitaliste et d’éthique civique, de Bernard Landry (1), dans le domaine de l’information.
    Paru dans le journal info-dimanche (2)
    -----------------------------
    Comment Rivière-du-Loup est devenue sourde et muette
    Jadis, il existait dans notre belle ville de Rivière-du-
    Loup un dynamisme aujourd’hui absent. Bien
    sûr, chacun pourra soutenir que l’exode des 18-35
    ans au profit des grandes villes est un élément majeur
    de ce résultat déplorable, mais que se cachet-
    il vraiment derrière cet exode? Un des éléments
    à l’origine de ce mouvement migratoire, dont les
    Répercussions sont multiples, se retrouve probablement
    à l’échelle des mentalités. Vous souvenez vous
    de CION-FM? Non! Et bien, ce fut il y a de
    cela quelques décennies une radio communautaire
    située au cœur du quartier Saint-François-Xavier.
    Enfin n, nous pouvions entendre autre chose qu’une
    radio privée aux accents d’André Arthur ou encore
    des Joyeux troubadours. Une autre information
    que celle diffusée par le réseau local en fonction
    d’une ligne directrice trop souvent empreinte d’un
    esprit conservateur. Ainsi, par son volet participatif,
    CION contribuait d’une part à initier une collectivité
    à l’art radiophonique et d’autre part, était à la
    base d’une diversité médiatique régionale.
    Bien entendu, la radio locale propriété du Groupe
    Simard, craignant à juste titre d’énormes baisses
    d’écoute et de revenus publicitaires, a décidé
    de mettre un homme là-dessus. La faille de CION
    résidait dans son nombre trop élevé de publicités
    pour une radio communautaire selon les normes du
    CRTC. Alors, pourquoi ne pas s’en servir en déposant
    une série de plaintes au CRTC pour permettre
    à CJFP-AM de conserver son monopole médiatique
    local. Le drame fut que CION n’a pas survécu
    et s’est éteinte après seulement cinq années de diffusion
    soit, de 1982 à 1987, et cela, malgré une tentative
    de réanimation de CION dans une formule
    privée plutôt que communautaire. Des animateurs
    chevronnés tels qu’Hélène Beaulieu à Espace Musique
    de Radio-Canada basé à Rimouski, Fernando
    Gasse de Rythme Mauricie et François Thiboutot
    chroniqueur à Québec ont dû s’exiler de la région
    louperivoise faute de travail. Au cours de cette
    guerre sans merci entre CION-FM et CJFP-AM, les
    animateurs de cette dernière station, soit Daniel
    St-Pierre et Jean D’Amour lors du bulletin de nouvelles
    régionales du 3 février 1987, n’ont pas hésité
    à qualifier (Conseil de presse du Québec, D1987-
    03-011) de concurrence déloyale l’octroi d’une subvention
    gouvernementale à la radio communautaire
    CION-FM, si minime soit-elle. La Conseil de presse
    du Québec dans sa décision, reproche aux intimés
    de s’être adonnés librement à des commentaires
    partisans au cours de la lecture d’un bulletin de
    nouvelles. Plus récemment, la station radiophonique
    Horizons FM (CFVD) s’est vue refuser par le
    CRTC le droit d’installer une station émettrice à
    Rivière-du-Loup. C’est dire que la station CIEL-FM
    autrefois CJFP-AM conserve le monopole médiatique
    sur la région de Rivière-du-Loup. Selon le directeur
    de CFVD dans un article de l’infodimanche.
    com, le député provincial Jean D’Amour se serait
    empressé de s’opposer à cette demande auprès du
    CRTC. Étrangement, une demande similaire à celle
    de CFVD, soit celle de CFYX, basée à Rimouski appartenant
    au Groupe Simard, a reçu le feu vert du
    CRTC pour s’implanter dans la région de Rivière-du-
    Loup et aucun député n’est intervenu. Au crédit
    de CFYX, nous devons signaler que son contenu
    différa sensiblement de CIEL-FM ou de CIBM par
    son caractère sportif. Mais, là où le bât blesse,
    c’est que les émissions d’information et d’affaires
    publiques seront les mêmes dans les trois stations
    propriétés du Groupe Simard. Sans une diversité
    dans l’information et les affaires publiques régionales
    il nous est difficile, voire impossible d’avoir une
    image claire de ce qui se passe dans notre région.
    Il s’agit d’une vision bien singulière, et comme nous
    l’avons vu, à certains égards partisane qui nous empêche
    toute forme de synthèse de l’information et
    des affaires publiques. Notre but dans cette histoire
    n’est pas de trouver les coupables, mais plutôt faire
    la démonstration qu’une conjonction de facteurs
    guidés par un esprit chauvin à la recherche d’un
    plus grand confort budgétaire constitue un frein
    au développement d’un territoire et contribue à
    accélérer l’exode rural. Bien entendu, il faut que les
    jeunes migrent en ville pour poursuivre des études
    universitaires, mais ne pourrait-on pas ouvrir nos
    esprits et faire place à l’alternative? À titre d’exemple,
    aujourd’hui, si des intérêts locaux avaient laissé
    la place à ces nouvelles idées communautaires inspirées
    par CION-FM, il nous serait probablement
    possible d’assister au développement d’un créneau
    de formation collégiale axé sur l’art radiophonique
    reconnu nationalement. De tout temps, ce fut le
    contact avec la diversité qui fut à la base de l’évolution
    humaine.
    Jean-Guy Chouinard
    (1) Bernard Landry, qui a pondu cette autre perle, très songée : «Power (qui venait d’acquérir Le Soleil, Le Droit et Le Quotidien) a une obligation d’éthique capitaliste et d’éthique civique» (Le Devoir, 11 novembre 2000). «Les temps ont changé», qu’il a aussi ajouté sans rire. Faut donc s’adapter et se soumettre.
    http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=3170
    (2) http://www.infodimanche.com/journaux/vol20no37id/files/assets/downloads/page0016.pdf
    (3) http://www.legrandsoir.info/la-finance-n-est-pas-en-crise-elle-concretise-un-coup-d-etat-europeen.html

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2011

    Je crois que les faits sont connus depuis longtemps et qu'aucuns gouvernements péquistes n'ont eu le courage de s'attaquer à la concentration médiatique au Québec. C'est bien beau d'accepter le jeu démocratique mais lorsque celle-ci est menacée nous faisons quoi ? Je pense que, d'ici les prochaines élections, tous les partis souverainistes devraient s'engager solidairement à démanteler la concentration des médias dans l’intérêt du peuple.

  • Joseph Berbery Répondre

    29 septembre 2011

    Je risque de passer pour un radical. Mais il me semble évident que la guerre actuelle oppose les puissances financières mondialisées aux États dits souverains.
    La première manche a manifestement été gagnée par les premiers lorsqu'ils ont réussi à forcer les États européens à s'aligner sur les USA en s'interdisant d'emprunter -SANS INTÉRÊT- à leur propre Banque Centrale PUBLIQUE. Et à s'adresser désormais aux secteurs bancaires privés et mondialisés, moyennant intérêt.
    La deuxième manche a également été gagnée par les mêmes lorsque les banques ont forcé les États à éponger les dettes bancaires en 2008.
    Je soupçonne les dirigeants politiques du monde de trop de lâcheté pour les croire capables de se rattraper lors de la troisième manche.
    Pourtant, dès le XIVème siècle, le roi de France Philippe IV Le Bel avait compris que l'intérêt du Souverain (alors lui-même, aujourd'hui le Peuple) passe avant celui des banquiers. Et que lorsque l'État est trop endetté, il jette les banquiers dans les geôles. Et il définit souverainement de nouvelles règles.
    Il n'est pas nécessaire de condamner les templiers modernes au bûcher. Il suffirait que le G20 décide l'effacement de TOUTES les dettes de TOUS les États, tout en garantissant les dépôts bancaires des INDIVIDUS jusqu'à un plafond à définir. De règlementer très strictement les activités boursières pour refaire des bourses le lieu de rencontre de l'offre et de la demande de capitaux, et non des casinos. Etc.
    C'est rude. Mais c'est à peine suffisant face à ce qui nous attend en réalité.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2011

    Contrôle de l'information, voilà un sujet capital que nous dénonçons comme base des politiques d’asservissement des minorités résistantes. Mais il est rassurant de le voir exhibé bien haut par l’un des noms les plus porteurs du message de l’indépendance du Québec.
    Le côté du mur à l’ombre, c’est justement que cette parole est peu diffusée, alors qu’on peut entendre tous les jours à la télé un Mario Dumont clamer la chance que nous avons de vivre dans un pays de presse libre, à comparer avec les pays de Talibans.
    Voilà l’ami de celui qui réservait dans son coffre-fort (pas la serviette de Maxime Bernier), pour ses jours majoritaires, les lois sur les symboles « canadianisants » :
    -changer l’art québécois pour photos Élizabeth, jusque dans les ambassades
    -couronne sur les passeports
    -forces armées re-royalisées
    -honorer l’unifolié sous peine de prison
    -coupures de droits d’auteurs aux artistes, etc.