PQ : rien ne va plus

Pauline Marois ne réussit pas à profiter de l'occasion qui se présente à elle sur un plateau d'or, d'argent et de bronze pour s'imposer.

Pauline Marois - entre urgence et prudence

Avec l'enthousiasme débordant qu'on lui connaît, Denis Coderre (la plus formidable machine à serrer des mains jamais inventée par l'homme !) a annoncé à qui voulait l'entendre (et à voir le nombre de lecteurs qui suivent religieusement ses twits, ils sont légion) qu'il était prêt à remplacer Jean Charest à la tête du Parti libéral du Québec advenant une mutinerie soudaine sur le pont du Titanic ou une démission-surprise du capitaine.
L'infatigable député aurait pu attendre quelques jours salutaires avant de monter sur sa boîte à savon et lever la main.
En effet, si ça se trouve, ce n'est pas le PLQ qui va déclencher une course au chef, mais le PQ.
QUI N'AVANCE PAS RECULE
Car du côté du PQ, rien ne va plus.
Jean Charest a beau avoir les deux genoux à terre devant un Marc Bellemare qui vocifère, disquette en main, «M'a le faire saigner du nez, ton nez !», Pauline Marois ne réussit pas à profiter de l'occasion qui se présente à elle sur un plateau d'or, d'argent et de bronze pour s'imposer.
Et vu que, dans le milieu de la politique, l'incapacité d'avancer est perçue comme un recul, on peut supposer que tout ce qui peut grenouiller dans les coulisses du parti grenouille.
Je parierais même trois fleurs de lys que Bernard Drainville (que madame a rétrogradé de critique en matière de santé au poste sibérien de critique des affaires intergouvernementales) se retient à deux mains pour ne pas faire un Denis Coderre de lui-même et distribuer son CV à tous ses amis Facebook.
LA POSE DE L'ORIGNAL
Que se passe-t-il ? Pourquoi Pauline Marois ne «passe» pas dans la population ?
Quand Pat Lagacé, mon confrère des Francs-Tireurs, a posé la question à Pierre Curzi, il y a quelques semaines, le député de Borduas, pourtant si volubile, s'est retrouvé à court de mots et a pris la pose de l'orignal paralysé devant un 18-roues filant à toute vitesse sur la 20.
Il a fallu quatre ou cinq Mississippi («un Mississippi, deux Mississippi...») pour que l'interprète de Napoléon Plouffe sorte enfin de sa torpeur et avoue, la voix chevrotante, que le temps était peut-être venu d'enfourcher son vélo et d'aller monter des côtes.
Quelles que soient les raisons obscures qui empêchent Mme Marois de décoller dans les sondages (les châles, le château, la SGF), il reste que les faits sont les faits : la mayonnaise ne prend pas, le gâteau ne lève pas et le PQ stagne.
LE MOUSTIQUE
Le PQ me fait penser aux Doors après le départ de Jim Morrison, en 1971.
Vous souvenez-vous ? Tout ce qu'ils ont réussi à faire est «The Mosquito», qui a été repris par Joe Dassin («No me moleste mosquito»)...
Vous avez beau être d'excellents musiciens, sans une figure charismatique qui se dandine derrière le micro et attire les regards, vous êtes condamnés à jouer dans l'indifférence générale, entre le bar et les toilettes...
Cela dit, ne désespérons pas Billancourt. Avec un peu de chance, Denis «le lapin Energizer» Coderre va peut-être retourner sa veste et se trouver une soudaine ferveur indépendantiste...
Après tout, l'homme est un agent libre.
Chef du PLQ, maire de Montréal, il est prêt à frapper à toutes les portes...


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