Des conclusions prématurées

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Les questions pertinentes, elles, ne sont pas prématurées, et il faut s'assurer qu'elles soient toutes posées, autrement, aucune conclusion valable possible

Chaque fois que se produit une tragédie de grande ampleur, citoyens, commentateurs et politiciens s'empressent, avec raison, d'exiger la tenue d'une enquête exhaustive. Puis, alors que ladite enquête ne fait que commencer, ils tirent leurs propres conclusions. C'est ce qui se passe, ces jours-ci, dans le cas du déraillement de Lac-Mégantic.
La tentation s'explique, surtout chez les gens directement touchés: on veut comprendre, savoir qui est responsable. Cependant, ceux qui ont la chance d'observer à distance devraient faire preuve de plus de prudence. Et éviter tout opportunisme.
Depuis la catastrophe, certains ont dénoncé le laxisme des autorités fédérales dans le domaine de la sécurité ferroviaire. Selon le NPD, «sous les conservateurs, la sécurité publique a subi des compressions majeures.» De tels propos sont d'une partisanerie et d'une irresponsabilité éhontées.
À l'heure actuelle, il n'y a pas d'indications que des failles dans la réglementation ou dans l'inspection du système ferroviaire sont en cause ici. Les compagnies de chemin de fer sont soumises à une tonne de règlements de toutes sortes, portant notamment sur la configuration et l'inspection des systèmes de freinage. Avant d'affirmer qu'il en faut davantage, il faudrait savoir si dans le cas de Lac-Mégantic, les règlements existants ont été respectés.
Le député de Québec Solidaire, Amir Khadir, et des écologistes ont soutenu que la tragédie démontre la nécessité de diminuer notre dépendance au pétrole. Il y a bien des raisons de diminuer la place du pétrole dans notre économie, mais l'accident de la fin de semaine n'en est pas une. Qu'auraient dit ces personnes si les wagons impliqués avaient contenu de l'acide sulfurique? Que le Québec devrait réduire sa dépendance à l'acide sulfurique? Dans une société industrialisée comme la nôtre, il y aura toujours de grandes quantités de matières dangereuses circulant sur rail, sur route et sur l'eau. On ne peut que chercher à minimiser les risques.
Les partisans de la construction de nouveaux oléoducs voient dans la catastrophe de Lac-Mégantic la preuve que les pipelines sont plus sûrs que les trains. Or, cet évènement ne prouve rien. Aucun mode de transport n'est à l'abri d'un incident aussi rarissime que dévastateur. De nouveaux oléoducs sont certainement nécessaires en Amérique du Nord. Néanmoins, le train continuera de transporter des milliers de barils de pétrole, notamment parce qu'il offre une plus grande flexibilité.
Enfin, ne faisons pas l'erreur de conclure à la négligence de la Montreal, Maine&Atlantic Railway sur la base de sa lamentable gestion crise. Une PME peut bien faire son travail, dans le domaine qui est le sien, même si elle n'y connaît rien en relations publiques et en traduction.
Bref, gare aux conclusions hâtives. Nous voulions une enquête: laissons les enquêteurs faire leur travail, heureusement ordonné, minutieux et patient.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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