Selon un sondage CROP effectué pour le compte d'un organisme promouvant le fédéralisme, la majorité des Québécois trouvent que la souveraineté est une idée dépassée.
Au moment même où je trouve que l'indépendance n'a jamais été aussi pertinente, les Québécois tournent le dos à cette option.
Je me sens comme un gars qui arrive à un party juste au moment où le concierge allume les lumières, passe le balai et range les tables.
UNE FORÊT D'ICEBERGS
S'il y a un événement qui m'a démontré hors de tout doute que le Québec doit prendre ses cliques et ses claques et quitter le Canada au plus sacrant, c'est bien la crise des accommodements raisonnables.
Cette histoire a agi comme un véritable révélateur. D'un côté, il y a le multiculturalisme canadien qui encourage le communautarisme, et conçoit la nation comme une courtepointe formée d'une myriade de minorités qui revendiquent chacune leurs droits et leurs différences.
De l'autre, il y a le Québec qui cherche à intégrer ses nouveaux arrivants dans un projet socio-culturel commun.
On ne peut rêver de deux conceptions plus différentes et plus irréconciliables de la nation.
C'est l'Angleterre avec ses mosquées islamistes qui poussent comme des champignons versus la France laïque et républicaine.
Comme le disait Caroline Fourest cette semaine: «C'est comme si vous étiez à bord d'un paquebot et que vous vouliez contourner un iceberg. Le Québec veut le contourner en empruntant la voie de la laïcité, alors que le Canada veut le contourner en empruntant la voie du multiculturalisme. Le hic est que le chemin privilégié par le Canada mène tout droit à une forêt d'icebergs...»
UNE QUESTION FONDAMENTALE
Vous me direz qu'on ne fait pas l'indépendance pour une question de vitres givrées et de piscines non mixtes.
Ah non? On la fait pourquoi, alors? Pour des points d'impôts?
Cette question de la conception de la nation n'est pas un détail. C'est le fondement même du conflit qui oppose le Canada et le Québec.
Le Canada veut que le pays se mette au diapason de ses minorités. Le Québec veut que les minorités se mettent au diapason du pays.
C'est pas rien, ça. C'est une différence fondamentale.
Comme dirait le sociologue Mathieu Bock-Côté, c'est une question existentielle. Tout le reste découle de ça: la langue, la séparation de l'Église et de l'État, les politiques sociales et culturelles...
Pour utiliser une métaphore biologique, l'ADN du Canada et celui du Québec sont incompatibles. La greffe ne prendra jamais.
Nous sommes A positif alors que le Canada est O négatif.
MANQUE DE COHÉRENCE
Comment pouvons-nous demander aux nouveaux arrivants de s'arrimer à ce que nous sommes si nous n'arrivons même pas à nous nommer nous-mêmes?
On demande aux immigrants de se fondre à la majorité alors que nous nous accrochons encore à notre statut minoritaire!
On leur dit: «Cessez de jouer la carte de la minorité opprimée», alors que c'est EXACTEMENT ce que nous faisons au sein du Canada! Soyons cohérents, bordel!
Les nouveaux arrivants nous considéreront comme une majorité le jour où nous accepterons d'en devenir une.
D'ici là, nous sommes une MINORITÉ au sein du Canada.
UN PROJET PERTINENT
Dépassé, le projet de la souveraineté?
Allons donc! Cette idée n'a jamais été aussi actuelle, aussi moderne, aussi urgente.
Dépassée, vraiment?
Dépassé, le projet de la souveraineté? Allons donc! Cette idée n'a jamais été aussi actuelle, aussi moderne, aussi urgente.
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