Loi 104 et clause dérogatoire

De toute manière...

Tribune libre - 2007

Qu'est-ce qui empêche le gouvernement québécois de voter de nouveau, sous
une autre dénomination, la Loi 104, en y adjoignant cette fois la clause
dérogatoire? Sans aucun doute une provocation mais encore plus un geste
clair.
Tant qu'à y être, qu'est-ce qui empêcherait de reprendre la Loi 101 dans
sa première mouture, telle qu'elle était à l'origine avant que Camille
Laurin la transforme sous la pression de son gouvernement? À ce moment, la
loi prévoyait l'obligation de fonctionner en français pour toute entreprise
comptant au moins 5 employés. En y adjoignant, cela va de soi, la clause
dérogatoire.
À défaut d'un geste en ce sens du gouvernement minoritaire, qu'est-ce qui
empêcherait un parti d'opposition de présenter ces projets d'abord sous la
forme d'une motion? On verrait bien, dans un cas comme dans l'autre, où
nichent, parmi ceux qui "veulent notre bien", ceux qui sont disposés à ce
que nous l'obtenions.
Conflit politique et juridique à l'horizon? Et alors? De toute manière,
nous nous faisons tirer dessus; aussi bien que ce soit pour quelque chose
d'utile.
Raymond Poulin
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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2007

    M. Frédéric Picard écrit : «On croirait lire Brent Tyler ... ou encore plus, notre impératrice adorée. Gageons que vous n’allez pas pousser cette réflexion jusqu’à remettre en jeu la pertinence du bloc.»
    Je ne suis pas d'accord avec M. Tyler du tout. Je crois que le français est réellement menacé au Québec. Je dis seulement que les Québécois francophones sont moins souverainistes quand le français semble bien protégé.
    C'est la même chose pour le BLOC. Plus il réussit à améliorer la place du Québec dans la fédération canadienne moins le nationaliste mou est tenté de voter OUI à un référendum sur la souveraineté. Autrement dit : Les succès du Bloc ne devraient donc pas réjouir les souverainistes à longue échéance.
    Si les souverainistes/indépendantistes pensent qu'ils ont une meilleure chance de se séparer du ROC si les affaires vont mieux dans leur couple, je crois qu'ils se trompent lourdement.
    Tant qu'à notre impératrice adorée, elle semble avoir trouvé le chemin du coeur des électeurs en mettant le pied sur le frein de la souveraineté avant l'élection. Elle devra retrouver l'accélérateur si elle prend le pouvoir parce que la gouvernance du Québec dans le Canada est perdant-perdant à moyenne et longue échéance pour un parti souverainiste.
    Pour finir, je suis peut-être en feu mais je ne l'ai pas du tout.

  • Frédéric Picard Répondre

    3 septembre 2007

    Décidément, monsieur Bousquet, vous êtes en feu !
    "Tout renforcement du statut du français au Québec pendant qu’il fait partie de la fédération canadienne affaiblit le besoin d’autonomie de plusieurs Québécois qui sentent, de ce fait, leur langue "qui fait la grande partie de notre sépécifité", en sécurité."
    On croirait lire Brent Tyler ... ou encore plus, notre impératrice adorée. Gageons que vous n'allez pas pousser cette réflexion jusqu'à remettre en jeu la pertinence du bloc.
    Il est clair que la seule façon de protéger notre langue de manière définitive, c'est de nous sortir des constitutions de 1867 et de 1982. La clause dérogatoire ne peut pas être invoquée à l'encontre de l'article 23. Le Québec doit s'y conformer ou sortir de la fédération canadienne. Pour ce faire, il faut adopter une nouvelle constitution, non avilie à ces documents. Ce qui est loin d'être le cas de la constitution Turp.
    Considérant que:
    - la seule manière envisagée par votre parti politique, le PQ, de faire la "souveraineté" du Québec passe par un référendum;
    - l'impératrice a déclarée clairement ne pas vouloir tenir de référendum à court terme (jusqu'à 3 mandats);
    il m'apparait clair la situation du français se déteriorera sous le PQ. En tant que patriotes, nous avons l'impératif devoir de protéger notre langue, coûte que coûte.
    There's is no use for independence if french is no longer our language.
    C'est pourquoi il faut changer la constitution et adopter une nouvelle législation linguistique EN MÊME TEMPS.
    Bien humblement, je vois mal le PQ faire cela.
    Frédéric Picard
    St-Jean-Sur-Richelieu

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2007

    Si je comprend votre raisonnement M. Poulin, vous suggérez au PQ de tenter des choses pour améliorer le français et autres affaires au Québec afin que le gouvernement fédéral ou les cours de justice contrecarrent ces initiatives ce qui démontrerait au Québécois qu'ils seraient mieux de sortir du Canada.
    Très bonne idée. Si on suit bien votre raisonnement, il serait encore meilleur pour la souveraineté du Québec d'élire l'ADQ majoritaire afin qu'il tente son programme autonomiste qui inclut de changer le nom de la Province de Québec en État autonome du Québec, de collecter tous les impôts "fédéraux et provinciaux", de faire limiter le pouvoir de dépenser du fédéral et d'élargir l'influence internationale du Québec.
    Si cette dernière chance, par un parti aussi proche de M. Harper que nos Libéraux très provinciauc, ne réussit pas trop : BINGO !, la souveraineté du Québec vient de gagner le GROS LOT. Le Québec pourra dire bye bye au ROC et Stéphane Dion qui ferait comme Jean Chrétien, déménager en Ontario.
    Maintenant que je connais le dessous de votre demande au PQ, je vous reclasse comme indépendantiste "ratoureux".
    On a aussi M. Duceppe qui tente aussi d'améliorer la place du Québec dans le Canada et y réussit régulièrement parce qu'il pense que la politique du pire est la pire des politiques.

  • Raymond Poulin Répondre

    2 septembre 2007

    Cher M. Bousquet,
    Je suis parfaitement conscient que ce que je propose recevrait chaque fois de la part d'Ottawa une fin de non-recevoir, et c'est justement pourquoi je le propose. Ma démarche vise un tout autre but. Lorsque vous l'aurez trouvé, faites-moi signe. En attendant, si vous préférez à tout prix me croire fédéraliste, c'est votre problème, pas le mien.
    Raymond Poulin

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2007

    Prise 2.
    Une personne qui désire améliorer les choses au Québec pendant qu'il est dans la fédération devrait s'appeler un fédéraliste...dans mon livre, comme dirait un amateur de sport du CANADIEN à 110 %.
    Un souverainiste/indépendantiste devrait, à la place, se contenter de dénoncer ce qui va mal en déclarant qu'il n'y a qu'une chose à faire pour que ça aille bien : SORTIR DU MÉNAGE CANADIEN parce que le conjoint prend trop de place dans la cuisine et au lit aussi.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2007

    Tout renforcement du statut du français au Québec pendant qu'il fait partie de la fédération canadienne affaiblit le besoin d'autonomie de plusieurs Québécois qui sentent, de ce fait, leur langue "qui fait la grande partie de notre sépécifité", en sécurité.
    Fait que...faut que le souverainiste pur et dur sa fasse à l'idée : S'il veut se séparer du Canada, qu'il arrête de vouloir améliorer les choses qui éloignent la souveraineté parce qu'un Québécois, un peu mou de l'option comme il y en a beaucoup, s'il sent que les choses vont bien pour sa langue, contre le déséquilibre fiscal et pour autres affaires, ne va pas voter OUI à un référendum pour le séparer de son bient-être canadien...me semble.
    Le souverainiste mou va devoir recevoir l'aide du fédéral pour durcir de l'option comme : L'ouest canadien qui pollue trop pour Kyoto, l'envoie de plusieurs Québécois en Afghanistan qui reviennent les pieds devant, conserver Air-Canada anglais etc. On n'a plus Pet Trudeau et Jean "à ce moment ici" Chrétien pour les faire choquer bien que Stéphane Dion pourrait faire très bien l'affaire.