Crise étudiante: des données éloquentes

On peut argumenter comme on veut sur l'accessoire, l'essentiel demeure: la réforme Charest repose sur les principes d'endettement des étudiants, de marchandisation de l'éducation et de tarification des services publics. Il y a là un choix idéologique qui doit faire l'objet d'un débat public rigoureux - le gouvernement n'a pas le droit d'imposer des choix qui n'auront pas été préalablement consentis par les citoyens. Et ce n'est pas par une élection que ce débat rigoureux peut être réalisé. - Vigile


Dans le climat d'indignation provoqué par la hausse des droits de scolarité à l'université, les améliorations substantielles apportées au programme des prêts et bourses ont été ignorées.
L'avis publié cette semaine par le Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études montre à quel point ces améliorations sont importantes. Pour des dizaines de milliers de jeunes (86 000 selon le gouvernement), les nouvelles mesures compenseront - et plus - l'augmentation des droits.
Le Comité a mesuré l'impact des changements à l'aide financière aux études pour certains cas types. Prenons un étudiant universitaire, enfant unique, vivant hors du domicile familial et qui a un revenu annuel de 7000$. Si les revenus de ses parents totalisent 35 000$, il a eu droit l'an dernier au prêt maximal de 2440$ et à une bourse de 2530$. Cette année (2012-2013), le prêt restera à 2440$ et la bourse grimpera à 4065$. Cette hausse de 1535$ du montant de la bourse équivaut à six fois la hausse annuelle des droits de scolarité (254$). Si les revenus de ses parents sont de 50 000$, il a eu droit l'an dernier à un prêt de 2940$, mais ne recevait pas de bourse. Cette année, il obtiendra un prêt de 5290$ et une bourse de 1215$. La seule augmentation de la bourse équivaut à presque cinq fois la hausse annuelle des droits.
D'ici à 2016-2017, la part des bourses dans l'aide financière totale aux étudiants ne cessera d'augmenter. Ainsi, de plus en plus d'étudiants recevront des bourses et tous ces boursiers verront leurs bourses compenser totalement la hausse des droits de scolarité.
Dans son rapport, le Comité consultatif s'inquiète de l'augmentation de l'endettement étudiant au cours des prochaines années. Toutefois, cette augmentation se produit non pas parce que le gouvernement est moins généreux, mais parce qu'il l'est davantage. Revenons à notre enfant unique. Supposons que ses parents gagnent 65 000$; il a eu droit l'an dernier, comme seule aide, à un prêt de 2900$. En 2016-2017, un étudiant dans la même situation aura droit à un prêt de 5290$. Sa dette sera donc plus lourde de 2390$. Mais ce prêt accru - sans intérêt pendant les études - ne vaut-il pas mieux que l'aide moindre qu'il recevait jusqu'à maintenant? De plus, ce jeune aura droit à une bourse de 1282$, équivalente à l'augmentation des droits au cours des 5 années précédentes.
Enfin, le Comité consultatif confirme que tous les étudiants dont les parents gagnent 100 000$ ou moins recevront une aide financière supérieure au montant auquel ils avaient droit auparavant.
Ces données n'impressionneront pas ceux qui prônent la gratuité des études universitaires (ou la révolution...). Cependant, les personnes plus pragmatiques, si elles se penchent sur ces tableaux, réaliseront que la politique du gouvernement n'a rien de la grave injustice que le mouvement étudiant et ses supporters ont dénoncée.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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