Crise au PQ: trois députés quittent le parti

Pacte électoral - gauche et souverainiste



Les députés Louise Beaudoin (Rosemont), Pierre Curzi (Borduas) et Lisette Lapointe (Crémazie) ont choisi de quitter les rangs de l’opposition officielle et de siéger désormais comme «souverainistes indépendants».
Photo : La Presse canadienne (photo) Clément Allard


Québec — Le Parti québécois implose. Fustigeant le caractère «autoritaire» de l’entourage de la chef Pauline Marois, les députés Pierre Curzi (Borduas), Louise Beaudoin (Rosemont) et Lisette Lapointe (Crémazie) ont choisi de quitter les rangs de l’opposition officielle et de siéger désormais comme «souverainistes indépendants».
C’est le projet de loi privé 204 visant à sécuriser l’entente Labeaume–Québécor qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les députés démissionnaires reprochent notamment à la direction du parti de n’avoir aucunement averti le caucus du PQ avant d’annoncer que la député de Taschereau Agnès Maltais allait se faire la marraine du projet de loi. «On a eu des réunions de caucus après le dépôt de cette loi», a soutenu Lisette Lapointe, députée de Crémazie, qui a du reste exhibé une liasse de courriels d’appui à leur position.

Parizeau au parlement
Mais leur malaise est bien antérieur au dépôt de ce projet de loi. «L’atmosphère était devenu irrespirable», a-t-elle ajouté. Son mari, l’ancien chef Jacques Parizeau, était avec elle à son bureau ce matin. «Mon mari accompagne sa femme aux moments les plus difficiles.» Mme Lapointe a aussi dénoncé la conduite de la direction ce printemps lorsqu’elle a voulu ajouter des mesures de préparation à la souveraineté au programme du PQ.
«Depuis un certain temps déjà, en effet, je suis très mal à l’aise avec certaines positions et orientations prises par la direction du parti et avec la façon dont elles nous sont imposées», a soutenu Mme Lapointe. Elle a soutenu qu’il faudrait que le PQ soit plus clair sur la souveraineté. «Oui, quand on est clair dans ses messages. Oui, je pense qu’on devrait être plus clair.»
Pauline Marois n’aurait commencé à négocier avec les trois députés dissidents ce matin lundi seulement. «Jusqu’à samedi matin c’était "se soumettre ou se démettre"», a raconté Mme Beaudoin, qui a soutenu que c’était trop tard.
Les trois députés soutiennent ne pas déchirer leur carte de membre du Parti québécois. Ils n’excluent pas de retourner au sein du PQ une fois qu’il se sera «repris en main», a dit Mme Beaudoin. Ils soutiennent ne pas souhaiter la démission de Pauline Marois, mais bien que le PQ apprenne à faire de la politique autrement. Pauline Marois réagira à Montréal à 13h30.
M. Curzi a dit avoir observé un certain «durcissement» des méthodes de la direction après le congrès d’avril où Mme Marois a obtenu un score historique de 93%. Selon Lisette Lapointe, l’entourage de Pauline Marois ne consultait pas suffisamment le caucus des députés. «Ça prend une direction en général qui soit plus ouverture, plus de consultation.»

Par ailleurs, le député péquiste de Bertrand Claude Cousineau a publié un communiqué ce matin: «Compte tenu des circonstances et afin de pouvoir nous exprimer en toute liberté, je demande finalement à ma chef de laisser les députés de l’opposition officielle voter sur ce projet de loi selon leurs convictions.»

Plus de détails à venir.


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