Les derniers mois nous ont sensibilisés à divers mouvements, initialement de même inspiration, mais qui se révélèrent, avec le temps, de nature fort différente. Ce qui s’est passé en Tunisie et en Égypte, au Yémen et au Bahreïn n’est plus ce qui se réalise actuellement en Libye et en Syrie. D’ailleurs, même en Égypte, en Tunisie, au Yémen et au Bahreïn les forces impériales de récupération se font de plus en plus présentes et, dans certains cas, plus répressives. Les peuples se doivent d’être de plus en plus vigilants et clairvoyants pour éviter les pièges de la récupération. Il faut dire que les oligarchies ne sont pas disposées à perdre ce qui les a si bien servies jusqu’à maintenant.
Ce petit détour, par l’international, est là pour nous rappeler que les lois non écrites qui régissent les luttent de pouvoir s’appliquent tout autant aux forces progressistes et indépendantistes du Peuple Québécois. Nous devons savoir que les adversaires les plus dangereux à notre émancipation et à notre indépendance sont ceux et celles qui sont en mission commandée à l’intérieur de ces forces progressistes. Ils et elles se font, en général, soit d’une radicalité telle que cette dernière émiette les forces en présence, soit d’une ouverture sans limite qu’elle vide de son contenu le véritable projet d’un Québec indépendant et progressiste. Il faut donc se montrer très vigilant, tout autant, à l’endroit des propositions visant à fragmenter encore davantage les forces progressistes et indépendantistes qu’à celles qui les vident de leur contenu.
Il faut que le peuple soit associé le plus possible à tous ces débats, car il est celui qui saura le mieux déceler, à la lumière de ce qui se dira, tout autant ses véritables leaders que la voie à suivre. Dans la situation actuelle des débats en cours dans le Parti Québécois et dans les diverses forces indépendantistes, je me range plus spontanément dans la mouvance de ceux et celles qui souhaitent une large coalition plutôt que de ceux et celles qui souhaitent la création d’un nouveau parti politique. Toute coalition exige la mise entre parenthèse de ses appartenances partisanes pour y placer ce qui en est l’inspiration première, soit l’indépendance du Québec. Beaucoup d’autres questions trouveront, le moment venu, toute leur pertinence pour être discutées et débattues, mais le premier pas et le plus fondamental est de devenir un État et d’être un pays souverain.
Cette coalition devrait s’imposer jusqu’à ce que le pays se donne une première constitution qui soit le reflet et l’expression de la volonté du peuple. Au terme de ce référendum constitutionnel chaque parti et chaque mouvement reprendront les combats qui leur seront spécifiques.
Le peu que je sais sur l’évolution des démocraties en Amérique latine où les luttes se révèlent des plus féroces entre les oligarchies et les forces progressistes, m’enseigne que les coalitions des forces progressistes de ces pays sont ce qui leur a permis de prendre le pouvoir dans le cadre des démocraties existantes, de procéder à l’élaboration de nouvelles constitutions et de s’affirmer dans les divers pouvoirs en y apportant des changements majeurs, comme dans les forces armées, dans les Cours de justice et au niveau des moyens de communication, tous au service d’oligarchies sans scrupule.
Il faut, me semble-t-il, ne rien négliger pour qu’une véritable coalition soit formée dans les meilleurs délais. Que quelqu’un, quelque part, prenne l’initiative de réunir les principaux acteurs et actrices de ce grand projet de l’indépendance. Qu’ils aient tous et toutes l’opportunité de s’exprimer, que des comités « ad hoc » approfondissent les divers points de vue et que des propositions soient apportées pour résoudre les différents. Ce sera un premier exercice de faire de la politique autrement et de démontrer ce dont nous serons capables une fois indépendants. L’important, c’est qu’aux prochaines élections, il n’y ait qu’un parti, celui de la coalition, et qu’il présente sous la bannière de l’indépendance, des candidats dans chacune des circonscriptions du Québec.
Il va de soi que cette coalition, si importante soit-elle, ne doit pas niveler à son point le plus bas, le véritable objectif de l’indépendance du Québec. Le temps des négociations avec les fédéralistes est terminé. Nous passons à l’action sur l’indépendance pure et simple. S’il y a des négociations à venir, ce sera comme pays que nous les mènerons.
Bonne Saint Jean Baptiste à tous les Québécois et à toutes les Québécoises
Que le courage et l’audace de nos ancêtres nous inspirent dans cette conquête de nous-mêmes.
Oscar Fortin
Québec, le 22 juin 2011
http://humanisme.blogspot.com
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 juin 2011M. JEANNOT DUCHESNE, merci pour votre commentaire. J'ose espérer que le dernier "caucus", réalisé par le PQ, a donné lieu à des échanges sur l'importance de regrouper les forces indépendantistes du Québec. Un geste d'ouverture et d'initiative en ce sens de la part de Mme Marois serait évidemment de nature à redorer son blason et à donner un souffle nouveau pour une coalition gagnante. Il faudrait toutefois que les injures et les insultes cèdent la place à des propos moins conflictifs et plus conciliants. La sortie de François Gendron n'est pas de nature à favoriser les rapprochements.
Jeannot Duchesne Répondre
23 juin 2011M. Fortin on ne peut être qu'en accord avec votre analyse. Il y a cependant une inconnue de taille; le Parti Québécois qui est un joueur majeur acceptera-t-il une telle coalition? Ce parti aussi doctrinaire qu'infaillible mais qui est incapable de soutenir sa doctrine et de la mettre en valeur.
Je retiens le point le plus important de votre texte, à mon avis: "Il faut que le peuple soit associé le plus possible à tous ces débats, car il est celui qui saura le mieux déceler, à la lumière de ce qui se dira, tout autant ses véritables leaders que la voie à suivre".
Il me semble que la création d'une assemblée constituante tel que proposée par Québec Solidaire est plus honnête que les conclusions simplistes que nous avons entendues de la part des membres du caucus du P.Q., à savoir qu'il faut mettre en veilleuse le projet de pays et de souveraineté sous le prétexte que la population ne veut plus ou n'est pas prête pour un référendum. On décide et on conclue pour la population.
Il est temps que la population devienne active dans ces débats.
Archives de Vigile Répondre
22 juin 2011"On a entendu parler récemment d’un projet d’une constituante pour le Québec. Alors, je crois que c’est le moment parfait. Le mot d’ordre chez les nouveaux députés indépendants, et les suivants, ainsi que d’autres personnes d’expérience qui pourraient aussi se présenter aux prochaines élections québécoises, devrait être « l’indépendance d’abord ». Ou encore « les indépendants pour l’indépendance » qui auraient comme plate-forme électorale une constituante provisoire.
Chaque député (candidat) pourrait avoir son compte Facebook et un blogue, et il faudrait UN site Internet où ceux-ci seraient référencés.
La promesse commune de tous ces futurs députés serait de former un gouvernement transitoire vers l’indépendance du Québec, formuler une constitution, etc. Qui serait le Premier ministre ? Comme on dit, c’est un détail !
Voilà mon idée qui est en fait l’union des acteurs politiques les plus intègres et convaincus quant à l’avenir indépendant du Québec.
Je dois préciser pour celles et ceux qui se disent "pourquoi ne pas aller avec Québec solidaire ?" que mon idée est d’empêcher les débats « gogauche » et « drédrette ». Y’en a marre de ça ! Surtout, nous savons tous que Amir Khadir a voté pour le NPD. Il faut être sérieux quand même...
Pour celles et ceux qui doutent de mon idée, pensez au fait que cette stratégie d’avoir des candidats indépendants pour les prochaines élections est sûrement bien meilleure que l’idée de créer un nouveau parti politique, simplement parce que le temps presse.
Pour celles et ceux qui méditent en se disant « mais les gens ne voudront pas voter pour eux » je dis que vous vous tromper. La première raison est que l’idée est originale, elle a un aspect de nouveauté et il n’y aura pas malentendus. J’insiste sur le fait qu’il faudra le plus que possible des candidats convaincus quant à l’avenir du Québec : l’indépendance d’abord !
Concernant la gauche, la droite, le libertarianisme ou la sociale-démocratie, les éventuels candidats indépendants devront être assez lucides et intelligents pour avoir un discours rassembleur. Par exemple, sans utiliser la langue de bois et tout en ne cachant pas leurs préférences et leurs visions de la société pour le Québec, il est possible de clairement établir que dans toute démocratie, tout pays, il y a différentes tendances et écoles de pensées quant aux politiques économiques. Donc, c’est important de respecter la différence.
Finalement, si suffisamment de candidats indépendants entrent dans cette danse vers l’indépendance du Québec, tout devient possible. Cela aura pour effet de constater qui sont les vrais indépendantistes.
Les Québécoises et Québécois veulent faire l’indépendance avec les gens convaincus, intègres et déterminés. Offrez leur des candidats de cette stature, et vous pourriez avoir des surprises. Surtout, chaque Québécoise et chaque Québécois pourront participer à la campagne de leur député indépendant dans leurs circonscriptions respectives. Sur le site Internet Cap sur l’indépendance il y a une liste (voir la section RÉSEAU CAP SUR L’INDÉPENDANCE ) de groupes qui pourront, partout au Québec, soutenir les candidats indépendants en participant activement à faire du porte à porte, poser des pancartes, faire des appels téléphoniques, etc.
Pas besoin d’un parti politique pour faire l’indépendance du Québec ! Faisons les choses différemment !
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