Pour un nouveau mode de scrutin

Changer la ventilation et les fenêtres du Québec

Tribune libre 2009

Voilà environ deux ans, je signais une pétition en ligne (ici), laquelle a été signée par plus de 20 000 Québécoises et Québécois.
Dans un premier temps, j'invite les gens qui n'ont pas pris connaissance du site Internet Pour un nouveau mode de scrutin à le faire afin de s'informer du chemin qu'a parcouru la pétition. Je voudrais féliciter toutes les personnes qui sont à l'origine de cette pétition et qui ont pris le temps de réfléchir sur un nouveau mode de scrutin pour le Québec.
Sur le site Internet, on peut lire:
«les nombreux engagements politiques pris depuis 40 ans en faveur d’une réforme n’ont pas encore été remplis, bien que les deux partis ayant occupé le pouvoir aient procédé à des consultations d’envergure à ce propos. Du côté du Parti québécois, en 1978, le ministre Robert Burns concluait une consultation par des recommandations qui ont été rejetées malgré les désirs de René Lévesque. Il faudra ensuite attendre 2002 pour que les parlementaires poursuivent le travail sous la forme de deux nouvelles consultations, l’une menée par la Commission des institutions, l’autre mise de l’avant par le ministre Jean-Pierre Charbonneau : les États généraux sur la réforme des institutions démocratiques. Cette dernière consultation avait suscité 2 000 interventions.
Sous la gouverne du Parti libéral, un avant-projet de loi a été déposé en 2004, puis analysé un an plus tard dans le cadre de la Commission spéciale sur la loi électorale (CSLE), laquelle a également reçu 2 000 interventions. Qu’ont en commun ces consultations? Toutes ont conclu à la nécessité de réformer le mode de scrutin utilisé pour choisir les femmes et les hommes qui représentent la population.
» Source
Je suis convaincu qu'il y a des milliers et des milliers de Québécoises et de Québécois qui ne se sentent nullement bien représentés à l'Assemblée nationale, et que plusieurs d'entre eux ne connaissent pas l'initiative "Pour un nouveau mode de scrutin".
Pour une saine démocratie, le système électoral est extrêmement important. Présentement, celui dont le Québec est muni ne convient pas au pluripartisme. Un système électoral «constitue aussi un facteur important d'orientation positive du vote populaire, puisque sa logique et sa dynamique ...] influencent de façon souvent déterminante le choix de l'électeur.» [Source
En d'autres mots, pour le Québec en particulier, des partis comme Québec solidaire, le Parti indépendantiste ou encore le Parti vert pourraient recevoir bien davantage de votes. Tout aussi important, la participation aux élections serait beaucoup plus élevée que ce que l'on a été témoin le 8 décembre dernier.
Plusieurs pays à travers le monde on renouvelé leur système électoral. En guise d'exemples, les élections législatives en Nouvelle-Zélande (ancienne colonie britannique, tout comme le Québec) se tiennent tous les trois ans sous une forme de scrutin proportionnel plurinominal appelé représentation proportionnelle mixte, introduite en 1993 suite à un référendum. Source
En Suède, les députés sont élus tous les quatre ans par des élections générales au scrutin proportionnel. « La participation électorale a toujours été élevée en Suède : le taux de 80 % aux élections de 2002 est le plus bas jamais enregistré. »
Source
Dans un article de Mercédez Roberge, présidente du MDN, on peut lire:
«Pourquoi tolérer les problèmes du système alors qu’il est possible d’aller vers un nouveau mode de scrutin ? Le MDN demande au gouvernement d’assumer ses responsabilités en posant un geste courageux, de cesser d’avoir peur du changement et d’agir pour l’intérêt de la démocratie. Dans l’intervalle, des personnes de toutes les régions vont s’informer et se préparer et elles voudront être entendues des membres de l’Assemblée nationale. Leur voix ne doit plus être ignorée.
»
Effectivement, il ne faut plus attendre. Les gens à l'origine de la pétition qui font un travail de réflexion à ce sujet doivent se faire entendre et attirer l'attention de toute la population du Québec. Le MDM organise des ateliers un peu partout au Québec.
Le projet culminera le 30 mai 2009 par une grande rencontre où les citoyennes et les citoyens des diverses régions pourront mettre en commun leurs analyses et agir ensemble pour obtenir une véritable réforme du mode de scrutin. Cette rencontre est organisée conjointement par le Mouvement pour une démocratie nouvelle et par l'Observatoire québécois de la démocratie. Source
En conclusion, je crois qu'il est impossible de rejoindre et d'informer la majorité de la population à propos du nouveau mode de scrutin sans l'aide des médias. J'invite donc Vigile.net à partir le bal en offrant un espace permanent concernant la réforme du système électoral du Québec. Cette section permettrait à toutes et tous de s'exprimer sur le sujet, que l'on soit en faveur ou en défaveur du changement, de débattre et d'apporter des idées et des solutions dans le but d'accélérer le processus.
Personnellement, si je prends le temps d'écrire ce texte, c'est que je suis profondément convaincu que la réforme du système électoral permettrait de sortir le Québec du statu quo. Selon moi, un nouveau mode de scrutin ne serait pas comme changer de maison, c'est-à-dire qu'il faut continuer à construire le Québec tout en le rénovant. Par contre, un nouveau mode de scrutin serait comme changer le système de ventilation et les fenêtres. Ça éviterait de se sentir étouffer par le statu quo, et éventuellement de chauffer le dehors, soit les lobbies et Ottawa qui profitent des luttes internes au Québec.
Sylvain Racine
TSLS Konsult


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6 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    6 mai 2009

    Mais oui, bien sûr: changer (de façon imagée) le système de ventilation et les fenêtres, du Québec.
    Mais, entretemps, la population d'ici dit comprendre qu'il y a une chose à faire, qui est plus simple, et ô combien plus urgente: en ce qui concerne l'actuel gouvernement de John James Charest et ses sbires... Soit en 2013, avec confiance et cinviction aller à la salle de bain, et tirer sur la chaîne du cabinet d'aisances! «Flush», comme dirait l'autre!
    Excusez-moi, mais c'est la figure de style la plus efficsce que je puis utiliser, dans ce cas-ci.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2009

    Bonjour!
    Dans mon dernier commentaire;
    par.1 voir «oubliées» au lieu de «oubliée»,
    par.2 voir «formés» au lieu de «formé».
    Mes excuses à la langue française.
    Jean Paul Tellier

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2009

    Bonjour!
    Les pétitions reçues à l'Assemblée nationale finissent oubliée aux Archives.Rarement elles sont influentes.
    Les Québécois ne sont pas des experts de la mémoire à long terme.L'école ne les a pas formé à cela.
    L'énergie doit être mise sur l'unité des forces indépendantistes sinon en 2013 c'est encore un gouvernement majoritaire libéral.
    Après l'unification,faire l'organisation,un comité-citoyens pour chaque rue du territoire ou partie de rue.Faire réflexions,documents de vente,un site internet unique style Obama...chaque jour pendant les années qui nous séparent de la prochaine élection provinciale...visiter les citoyens sous différentes formes.
    Pour changer le mode de scrutin du Québec il faut être élu et former un gouvernement majoritaire.
    Il y a aussi la solution manifestations montres à répétition et celle du camping interdit,tant et aussi nécessaire, sur les propriétés des députés,la plaine de l'Assemblée Nationale.
    Mais le Québec a-t-il la masse de gens pour faire cela?

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2009

    Je salut l'initiative de votre article Monsieur Racine.
    J'ai participé aux assemblées et j'ai signé la pétition.
    Selon certains, il faudrait toujours reporter le progrès «après» l'élection du PQ ou «après» l'accession à l'indépendance.
    À mon avis, c'est extactement de cette manière que nous avons dramatiquement reculé au Québec.
    Vivement le scrutin proportionnel !
    Ce serait la meilleure manière de débarquer les libéraux.
    Christian Montmarquette

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2009

    Bonjour M Tellier,
    tout comme vous, je crois aussi qu'il faut faire l'indépendance, mais nous ne sommes plus au temps où le PQ et le PLQ s'échangeaient le pouvoir. Je suis un réaliste, et mon réalisme me dit qu'avec Taillon à la tête de l'ADQ, le Parti libéral va encore être élu aux prochaines élections, et le QS, le Parti vert et le PI vont gruger des votes indépendantistes au PQ.
    J'avais prévu, en 2006, que l'ADQ passerait près de prendre le pouvoir, tout mon entourage croyait que j'étais "fou". Je vous prédis qu'en 2012, le PLQ va garder le pouvoir, même que sa majorité sera encore plus forte.
    Évidemment, le PLQ n'a absolument aucun intérêt à changer le mode de scrutin, car cela lui assure de garder le pouvoir pour les 20 prochaines années. Il fait être réaliste, le PLQ va se trouver un autre chef, et le peuple va tout oublier! En 2004, 2005, on lisait partout : libérez nous des libéraux, on a jamais voté pour ça, alors lorsque j'affirme que le PLQ va être réélu parce que le peuple va oublier, svp, ne voyez pas de mépris, car c'est simplement statistique.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2009

    Bonjour!
    « Le Québec a un potentiel immense, infini. Présentement, l’histoire du Québec c’est un peu l’histoire d’un virtuose de musique, d’un artiste exceptionnel, d’un génie qui serait tombé dans l’alcoolisme ou dans l’héroïne. Le Québec doit se sevrer du statu quo ouaté. »—Sylvain Racine,le Devoir,11 avril 2009
    Pour sortir du statu quo l'indépendance est l'alternative championne du Québec à son statut de province minoritaire dans la fédération monarchique du Canada.
    Quand un peuple décide de se passer d’une tente d’oxygène, d’une curatelle, quand il refuse d’être des courtisans inféodés, quand il devient une espérance alors, son histoire cesse de tourner en rond pour devenir une invention.--Jean Paul Tellier,2008
    Cela sous-entend aussi qu’il s’est libéré de l’obsession des reconnaissances et cautions internationnales dans son choix de l’indépendance.
    L’indépendance est le contraire politique de l’autonomie. Il n’y a rien de commun entre un indépendantiste et un autonomiste/fédéraliste : l’un veut l’arrivée du pays Québec, l’autre veut l’intégration du Québec à la fédération monarchique du Canada avec des conditions particulières distinctes des douze autres provinces et territoires.
    Tout cela peut commencer lors de l’élection provinciale en 2013 en votant l’indépendance proposée par la nouvelle équipe unifiée des indépendantistes originant du PLQ+ADQ+l’ex PQ+l’ex Bloc+l’ex QS+l’ex PI+l’ex RRQ+la société civile.Pauline Marois et Gilles Duceppe retraités.
    Après nous nous donnerons un nouveau mode de scrutin.