Ça suffit!

Voulez-vous bien me dire, crisse! ce que nous avons fait à l'Histoire pour mériter le choix entre la mort par capotage ou par collision frontale?

PQ et bilinguisme

Depuis la nouvelle année, Mme Marois semble avoir découvert un nouveau jeu:
s'enfarger dans les fleurs du tapis. D'une part, elle tire sur tout ce qui
bouge au Parti libéral dès qu'il s'agit de la langue française. D'autre
part, elle nous propose d'enseigner l'histoire et la géographie en anglais
au secondaire, de bilinguiser intégralement le Québec, de continuer la
supercherie de la "réforme" scolaire qu'elle a contribué à implanter sans
avoir compris où elle menait et de fermer la gueule à tout péquiste, qui ne
doit plus réagir comme citoyen, parent ou universitaire mais strictement
comme répétiteur automatique de sa parole à elle. Pour finir, l'État du
Québec, dans sa bouche, redevient une province dont le gouvernement doit
poser des "gestes de souveraineté" mais en tout respect de la constitution
de 1982, qu'aucun gouvernement québécois n'a reconnue, du moins en paroles.
Comme le déplorait Hamlet: «Le monde est une histoire pleine de bruit et
de fureur racontée par un idiot». Yes indeed, there is something rotten in
Denmark.

Bon, ça suffit! Si le Parti québécois demeure tétanisé par son chef,
qu'il crève avec. Nous n'avons rien à cirer d'une posture non seulement
contradictoire et incohérente mais aussi ridicule que suicidaire.
Par ailleurs, quelle alternative pour le moment? Un parti qui propose de
proclamer l'indépendance dès son élection à la seule majorité des sièges,
ce qui signifie, dans la conjoncture internationale actuelle, aller droit
dans le mur, en dépit des rodomontades de son chef et de son président, qui
vont révolutionner la terre entière et changer la donne par leurs seules
incantations. Le simplisme des uns vaut bien le ridicule des autres, même
lorsqu'Il semble cautionné par L'Action nationale.
Voulez-vous bien me dire, crisse! ce que nous avons fait à l'Histoire pour
mériter le choix entre la mort par capotage ou par collision frontale?
Je sais, je ne fais plus dans la nuance, l'humour et le discours policé,
je deviens impoli, brutal, amer et peut-être injuste. Je commence à croire
sérieusement que nos "élites" dites indépendantistes, devant la charge des
fédérastes ottawesques — désolé, Mme Saulnier, j'éprouve un plaisir sans
culpabilité à insulter ces derniers, surtout lorsqu'ils sont Québécois, ne
fût-ce qu'à moitié —, ne font pas le poids, ou plutôt si: des ancres
suffisamment lourdes pour nous entraîner par le fond. Je les imagine, au
mieux, comme le centurion du premier album d'Astérix, sanglotant, le front
appuyé à un mur: «Ce sont tous des imbéciles et je suis leur chef!..»
Raymond Poulin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 février 2008

    Encore une précision: Richard Gervais est secrétaire de rédaction des Cahiers de lecture de L'Action nationale. Non de la revue L'Action nationale.
    http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=530&Itemid=0
    J'en profite donc pour en faire la publicité!
    Les Cahiers de lecture est une nouvelle publication de L'Action nationale (janvier 2007). Entièrement consacrée aux essais québécois, elle fait un survol de l'actualité éditoriale dans un format magazine de 32 pages couleurs. Trois parutions par année.

  • Raymond Poulin Répondre

    9 février 2008

    Monsieur Picard,
    Vous mentionnez un "détail" d'importance: la rhétorique du PI repose avant toute chose sur le "PQ bashing". Presque tous les textes de Richard Gervais et d'Éric Tremblay s'appuient sur ce socle. Certes, un nouveau parti indépendantiste n'aurait pas de raison d'exister si le PQ faisait l'affaire, mais, une fois posé ce diagnostic, la valeur d'un nouveau parti doit dépendre de lui-même, il doit se fonder sur ses propositions et non pas miser sur la seule faiblesse de son adversaire et la réputation qu'il contribue à lui faire. Or, pour le moment, le programme du PI table presque exclusivement sur la promesse d'une indépendance proclamée à la suite d'une élection remportée à la simple majorité des sièges et sur un radicalisme politiquement correct (aux yeux d'une frange de militants) à l'encontre de la minorité anglaise historique. Il s'agit là d'une bravade revancharde négative beaucoup plus que d'un programme articulé. Son cri du coeur se résume par la vieille expression "on va les avoir,les Anglais!". S'il faut "avoir" quelque chose, c'est la peau du régime fédéral, pas celle de compatriotes avec qui nous devrons vivre même et surtout après l'indépendance. On semble partager la même attitude — les articles de Tremblay en font foi — envers les Néo-Québécois, comme si le territoire ne devait devenir que celui des seuls descendants directs des Canadiens français du Québec. Le résultat, j'ai pu le constater chez des Québécois d'adoption qui avaient épousé notre cause depuis des années et se demandent maintenant s'ils ne se sont pas fait des illusions.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 février 2008

    Oui, M. Picard: "Pire, ils proposent d’entrainer le Québec dans une dangereuse utopie, croyant que le Canada, un pays colonial et violent, nous laissera partir sans broncher."
    Pour ceux que cette affirmation surprendrait d'incrédulité, il est URGENT de relire ce bouillant ouvrage de Patrick Bourgeois paru en 2006 aux Éditions du Québécois: "Le Canada, un État colonial"
    On y retrouve des passages de l'Histoire escamotée dans notre formation académique: Le racisme anglais sur les francophones du Canada, depuis la conquête jusqu'à nos jours.
    IL N'Y EUT JAMAIS DE TRÊVE dans la volonté de génocide sur la nation française d'Amérique. QUE DE L'HYPOCRISIE.

  • Raymond Poulin Répondre

    9 février 2008

    Monsieur Deschênes,
    J'avais cru lire que le président du PI est secrétaire de rédaction de l'Action nationale, ce qui m'a amené à formuler l'hypothèse que ce parti était «peut-être» cautionné par la revue. Votre commentaire lève l'ambiguïté. Je ne cherche aucunement la chicane avec l'Action nationale, en tout point respectable, et regrette ce malentendu.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 février 2008

    Du calme, Monsieur Poulin.
    L'Action nationale publie plus d'une centaine d'articles de fond par année.
    Peut-être devriez-vous la lire avant de lancer qu'elle appuie ceci ou cela?
    Question de réfléchir à la place de chercher la chicane.
    Sylvain Deschênes
    Directeur adjoint, L'Action nationale

  • David Poulin-Litvak Répondre

    8 février 2008

    Je dois avouer, qu'outre la pertinence du propos, c'est un bien joli texte.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2008

    Vous avez été plus vite que moi sur le piton ce soir. Vous reflétez beaucoup ma façon de penser à ce propos.
    Traumatisée par les médias de Québec, Pauline Marois pense que déteriorer la qualité de nos cours d'histoire est une bonne chose. Pire, elle propose que nous devenions tous billingues. Elle devrait recruter Justin Trudeau, ils pensent tous deux la même chose !
    De l'autre côté, on a une clique d'autocrates galoppant sur des hippocampes magiques. Ils croient que le Pays va leur tomber dessus en faisant PLUS de PQ Bashing. Ils pensent, tout bonnement, que leur DUI adoptée sous baillon, sans sanction du lt.g sera parfaitement légale. Pire, ils proposent d'entrainer le Québec dans une dangereuse utopie, croyant que le Canada, un pays colonial et violent, nous laissera partir sans broncher.
    Ils ne s'adressent qu'aux péquistes. Pas besoin de 50 % + 1. Pendant ce temps là, ils renoncent, tout comme les péquistes,à faire la pédagogie de l'indépendance. On laisse dans le noir les nouveaux québécois a propos de l'indépendance. Pas besoin d'eux, on a qu'à faire du PQ Bashing. PQ Bashing dans les billets de Caroline. PQ Bashing ici et là, saupoudrez en encore plus. Il y a des problèmes dans le PI ? Pas de problèmes, on remet une couche d'inquisition et de PQ Bashing ...
    C'est, dans les deux cas, de la démission collective.
    ÇA M'ÉCOEURE !